Le pape François a nommé Mgr Olivier de Germay archevêque de Lyon, ce 22 octobre 2020, annonce le Saint-Siège, confirmant un communiqué de la Conférence des évêques de France (CEF). Le nouveau primat des Gaules succède au cardinal Philippe Barbarin, qui a donné sa démission le 6 mars dernier.
Mgr Olivier de Germay était jusqu’à présent évêque d’Ajaccio, depuis 2012. « J’ai reçu un appel du nonce le jour de mes 60 ans ! c’est-à-dire le 18 septembre. Je l’ai ensuite rencontré à Paris où il m’a annoncé que le pape m’avait nommé archevêque de Lyon », confie-t-il à son nouveau diocèse dans l’annonce sortie à midi en France.
« J’ai tout à découvrir de ce beau diocèse dont je pressens déjà toute la richesse humaine et spirituelle, ajoute le nouvel archevêque de Lyon. Je compte sur les fidèles de ce diocèse pour m’aider à le découvrir. Je compte aussi sur leur prière !… J’ai hâte de vous rencontrer, d’apprendre à vous connaitre. »
Mgr Michel Dubost reste administrateur apostolique (il l’était depuis juin 2019) jusqu’à l’installation de Mgr de Germay, qui aura lieu le dimanche 20 décembre en la cathédrale Saint-Jean-Baptiste.
Ordonné prêtre le 17 mai 1998 pour l’archidiocèse de Toulouse, Mgr Olivier de Germay a été vicaire puis curé de Castanet, aumônier diocésain des Guides de France, doyen de la zone « Banlieues-Sud » de Toulouse. Il a été ensuite vicaire épiscopal (2004-2012), curé de Beauzelle, professeur de théologie sacramentelle et de la famille à l’Institut catholique de Toulouse (2008-2012) et doyen de Blagnac (2009-2012).
Au sein de la CEF, il est membre de la Commission pour la catéchèse et le catéchuménat ainsi que du groupe de travail Église et bioéthique.
Sur le site du diocèse de Lyon, Mgr de Germay confie son « énorme surprise » : « Pas un seul instant je n’avais imaginé une telle nomination. J’ai dit au nonce que je ne me sentais absolument pas à la hauteur de cette responsabilité. Mais en échangeant avec lui, j’ai réalisé que cette nomination était très biblique ! Dans la Bible, en effet, Dieu choisit souvent celui auquel personne ne pense, le plus faible… Le lendemain j’ai dit oui dans la foi, dans la confiance en Celui qui appelle. » Et l’évêque d’ajouter : « Le Seigneur n’appelle pas des capables mais il rend capables ceux qu’il appelle. »
D’une famille catholique, il évoque son appel à devenir prêtre : « J’ai découvert soudainement ma vocation à l’âge de 30 ans. Cela a été un grand bouleversement car j’étais alors officier parachutiste, destiné à faire carrière dans l’armée. J’ai été saisi par l’appel du Christ à tout quitter pour le suivre, ce que j’ai fait avec joie ! Ma vie a basculé ce jour-là. Je n’ai jamais regretté d’avoir dit oui. »
Sa devise épiscopale est « Le Christ a aimé l’Eglise » (Ep5,25). « Le Christ, l’amour, l’Eglise : tout y est, ou presque ! » explique-t-il en y voyant une invitation à « poser un regard de foi sur l’Eglise, et à faire de notre vie un don ».
Son prédécesseur, le cardinal Philippe Barbarin s’était retiré de la charge du gouvernement au terme de son procès – qui avait vu son acquittement – pour non-dénonciation d’abus sexuels sur mineurs. Le primat des Gaules, nommé archevêque de Lyon en 2002, avait été mis en cause depuis 2016 pour “non-dénonciation” d’agressions sexuelles d’un prêtre de son diocèse, le p. Bernard Preynat, qui a abusé de quelque 70 mineurs dans le cadre du scoutisme, dans les années 70 et 80 (à l’époque du cardinal Albert Decourtray dont les successeurs immédiats ont été les archevêques Jean Balland et Louis-Marie Billé). Le 7 mars 2019, le cardinal a été déclaré coupable « de non-dénonciation de mauvais traitements envers un mineur entre 2014 et 2015 » et condamné à six mois de prison avec sursis . Il a fait appel de la sentence, ainsi que le parquet de Lyon, qui a obtenu la relaxe. En vertu de la présomption d’innocence, le pape François n’avait pas accepté sa démission durant le temps du procès.
