En matière de soutien financier, le Saint-Siège s’occupe aussi de « petites réalités cachées, qui échappent souvent aux grands flux des aides », explique le président des Œuvres pontificales missionnaires (OPM) lors d’une conférence de presse ce 16 octobre 2020 : « une goutte d’eau dans l’océan des besoins », mais qui montre « une communion dans l’Eglise ».
En présentant au Vatican la Journée missionnaire mondiale (18 octobre, sur le thème « Me voici : envoie-moi ! » Is 6, 8), Mgr Giampietro Dal Toso a rappelé que la structure soutient « l’action missionnaire de l’Eglise depuis presque deux siècles par la prière, la charité et la formation ».
« Bien que la question financière ne soit pas la première, ni la prioritaire pour les OPM, cependant l’argent aussi est une nécessité, comme toute âme a besoin d’un corps », a-t-il insisté.
Mgr Dal Toso a aussi indiqué que plus d’un million d’euros donnés notamment par les Eglises en Espagne, en France et en Corée du Sud, ont été affectés aux besoins créés par la pandémie de Covid-19.
Intervention de Mgr Dal Toso
Dans ma brève intervention je dirai quelques mots sur les Œuvres pontificales missionnaires et sur le Fonds institué au nom du pape François pour soutenir les Eglises locales en cette période de pandémie.
Dans son message pour la Journée mondiale des missions le pape évoque l’importance des OPM et rappelle que, par une longue tradition, la collecte de ce dimanche est destinée aux Œuvres pontificales missionnaires. Celles-ci, comme vous le savez, soutiennent l’action missionnaire de l’Eglise depuis presque deux siècles par la prière, la charité et la formation. Je souhaite souligner que les Eglises du monde entier collaborent au fond universel. Ce n’est pas seulement une aide du nord au sud, mais un critère de communion et de circularité, où tout le monde contribue au bien de tous. C’est un exemple plus unique que rare qui réalise cette forme de partage, y compris économique, entre les Eglises. C’est le devoir des OPM de financer des projets pastoraux, donc inhérents à la vie de l’Eglise qui établit lentement ses structures dans les diverses régions du globe. Cela aussi est un élément de spécificité. Bien que la question financière ne soit pas la première, ni la prioritaire pour les OPM, cependant l’argent aussi est une nécessité, comme toute âme a besoin d’un corps.
A ce sujet je voudrais consacrer un mot au fonds institué au nom du pape François pour aider les Eglises locales à affronter cette période de pandémie. Jusqu’à aujourd’hui, 250 projets ont été approuvés et financés pour un total de 1.299.700 dollars (environ un million d’euros) et 473.410 euros. Les fonds proviennent de différentes collectes organisées dans divers pays grâce à nos Directions nationales qui sont environ 120, et je voudrais mentionner avec une gratitude particulière les Eglises en Espagne, en France et en Corée du Sud, qui ont contribué le plus, mais aussi des pays comme le Rwanda et le Bangladesh qui ont organisé des collectes ad hoc pour montrer leur participation. Le travail n’est pas terminé, notamment parce que, grâce à Dieu, nous avons d’autres fonds disponibles, mais il est désormais réalisé différemment, pour ne pas confondre les subventions qui parviennent normalement aux Eglises locales en cette période avec l’aide pour la Covid19. Le plus grand problème que de nombreuses Eglises des territoires de mission ont dû affronter a été la fermeture des églises et donc l’annulation des célébrations, et par conséquent le manque de collecte. Comme vous pouvez le penser facilement, nombre de ces réalités ecclésiales vivent simplement de la collecte dominicale et n’ont pas de système central de subsistance. C’est pourquoi les subventions sont allées fortement en faveur des diocèses pour la survie des prêtres et le paiement des dépenses courantes, mais aussi des communautés religieuses, ou des écoles, ainsi que pour les familles particulièrement éprouvées. Je voudrais mentionner trois exemples concrets :
– l’aide à un couvent de religieuses contemplatives au Maroc – ces religieuses vivent notoirement de providence, et en raison de leur vocation elles vivent substantiellement dans leur couvent ;
– le soutien de familles chrétiennes au Bangladesh, une minorité minuscule et extrêmement pauvre dans un pays souvent éprouvé par des cataclysmes naturels ;
– le soutien à diverses stations radio et chaînes tv en Afrique, pour la transmission de catéchèses et de célébrations liturgiques.
Ce sont des exemples très simples, qui laissent entendre néanmoins la façon dont notre travail se fait en faveur de tant de petites réalités cachées, qui échappent souvent aux grands flux des aides. Tout cela rend notre présence encore plus nécessaire. Certes, je me rends compte qu’il s’agit souvent d’une goutte d’eau dans l’océan des besoins. Mais c’est une façon concrète de montrer une communion dans l’Eglise, qui nous fait participer aux joies et aux douleurs des autres baptisés.
Pour cette raison, nos Directions nationales sont en train d’accomplir un grand travail de sensibilisation pour la prochaine Journée mondiale, un travail dont vous pouvez avoir quelque élément en visitant notre site.
Traduction de Zenit, Anne Kurian-Montabone