La première audience du procès de deux prêtres italiens inculpés par le tribunal du Vatican, l’un pour abus sexuels et l’autre pour complicité, a eu lieu ce 14 octobre 2020. La prochaine est prévue le 27 octobre à 14h.
L’audience, ouverte peu après 9h30, a eu lieu en présence des prévenus et de leurs avocates, avec les mesures sanitaires désormais coutumières : distances, masques, prises de température… Elle a duré moins d’une dizaine de minutes et a consisté principalement en la lecture des chefs d’accusation.
C’est le promoteur de justice (procureur, ndlr) du tribunal de l’État du Vatican, qui en septembre 2019 a demandé l’inculpation du p. Gabriele Martinelli, pour des abus sexuels qui auraient eu lieu au pré-séminaire Saint Pie X entre 2007 et 2012, et du p. Enrico Radice, alors recteur du pré-séminaire, accusé de complicité.
Le p. Martinelli – mineur à l’époque des faits – est accusé notamment de violence et d’abus d’autorité sur un autre jeune – également mineur – qu’il aurait contraint à des rapports sexuels. Dans plusieurs lettres – dont une contrefaçon – le p. Radice aurait couvert ces abus en contredisant la déposition de la victime en 2013, avant de nier, en 2018, avoir été au courant des faits reprochés.
Le p. Gabriele Martinelli est défendu par l’avocate Rita Claudia Baffioni, et le p. Enrico Radice par Agnese Camilli Carissimi.
Entre quinze et vingt jeunes garçons, d’une moyenne d’âge allant de 11 à 18 ans, fréquentent chaque année ce pré-séminaire fondé au sein du Vatican.
Surnommés les « enfants de choeur du pape », ils discernent leur vocation à l’ombre de la coupole de Saint-Pierre où ils sont chargés chaque jour de servir la messe des prélats.
L’institution a été voulue en 1956 par Pie XII et confiée au diocèse de Côme – dont l’évêque, Mgr Diego Attilio Coletti, a reçu la plainte de la victime.
Les enquêtes ont été ouvertes en novembre 2017 à la suite de nouvelles publiées dans la presse. Bien que l’affaire remonte à des années où la loi en vigueur empêchait le procès en l’absence de plainte présentée dans l’année suivant les faits contestés, l’inculpation a été rendue possible par une disposition spéciale du pape du 29 juillet 2019, qui a supprimé la clause de l’irrecevabilité.