Père Michael Czerny SJ, capture @ migrants-refugees.va

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« Fratelli tutti » : « Redécouvrir la valeur de la fraternité humaine », par le card. Czerny

Sous le signe de François d’Assise

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« Redécouvrir la valeur de la fraternité humaine, nous reconnaître comme frères et sœurs, responsables les uns des autres », tel est l’essence de la nouvelle encyclique Fratelli tutti du pape François, affirme un de ses proches collaborateurs, le cardinal Michael Czerny SJ, responsable de la Section Migrants et Réfugiés du Dicastère pour le service pour le développement humain intégral.

Le cardinal a accordé une interview au site de la Compagnie de Jésus le 4 octobre 2020.

La « force » de l’encyclique « consiste à impliquer tout le monde » « sans perdre le contact avec la personne, la famille, la communauté « spécifique », réelle, ici et maintenant », souligne le card. Czerny. « Nous sommes appelés à nous tenir aux côtés de ceux qui souffrent, à nous reconnaître non seulement comme voisins, mais comme frères et sœurs », ajoute-t-il.

Fratelli tutti est « en ligne directe avec le Document sur la fraternité humaine », signé par le pape François et le grand imam d’Al-Azhar à Abou Dhabi en février 2019, note le cardinal. Il dit qu’il peut « facilement deviner la motivation du Saint-Père pour écrire Fratelli tutti : simplement, et probablement, la conviction tout aussi pressante que la seule façon de vivre est de nous reconnaître tous frères et sœurs et d’agir en conséquence ». « Fratelli tutti, poursuit le cardinal, peut être un avertissement et un appel à espérer, un rayon de lumière tentant de chasser les ombres et nous invitant à ouvrir le monde et nos cœurs. »

Saint François d’Assisse

Le cardinal Czerny explique pour quelle raison l’encyclique a été signée à Assisse, sur la tombe de saint François : « Le pape François aime communiquer non seulement avec les mots, mais aussi par des gestes ; par là il veut envoyer des signaux », dit le cardinal.  Il invite chaque personne à se poser une question : « Que me dit le pape François en signant ce document sur la tombe de François le saint, le réformateur, le frère de tous et de tout ? »

Que saint François d’Assise « ait inspiré le pape François » au moment du choix de nom « n’est un secret pour personne », explique le cardinal : « Davantage qu’un nom, il s’agit de confirmer une manière d’être Église qui tient à cœur au pape François et que l’on peut appeler la voie synodale. Cela confirme l’horizon de son pontificat, tracé par le concile Vatican II. »

Le cardinal Czerny rappelle aussi « que les titres de deux de ses trois encycliques citent le saint pauvre et fraternel, le réformateur. »

Les visites à Assise sont importantes pour le pape : « Ce qui est certain, dit le cardinal, c’est qu’Assise est un lieu que le Saint-Père visite souvent en personne et en esprit. » « La prière, la paix et le dialogue ainsi que le silence sont peut-être les points clés des trois précédentes visites du Saint-Père à Assise », ajoute-t-il.

En évoquant le feu mortel dans un camp de réfugiés à Lesbos ainsi que d’autres atrocités commises ailleurs, le cardinal Czerny dit que « ces événements tragiques sont un scandale » et qu’« ils manifestent le pire côté de l’humanité ». « Nous devons regarder non seulement la douleur et la souffrance de nos frères et sœurs, mais la pauvreté de notre réponse, la honte de notre indifférence, l’incapacité de notre gouvernance. »

« Prions Dieu de nous donner d’écouter avec sensibilité, de nous repentir, de démontrer créativité, miséricorde, charité et justice pour nos frères et sœurs », conclut le cardinal.

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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