Le Saint-Siège invite la communauté mondiale « à lutter contre les causes profondes des déplacements forcés ». « Nous connaissons déjà le remède: des solutions durables basées sur un multilatéralisme efficace, centrées sur la personne humaine », a déclaré Francesca Di Giovanni, sous-secrétaire au Secteur multilatéral de la Section des relations avec les États, chef de délégation du Saint-Siège auprès du 71e Comité exécutif du Programme du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés.
Dans son intervention à Genève, le 6 octobre 2020, Francesca Di Giovanni a exprimé l’appel du Saint-Siège à « une solidarité renforcée avec les réfugiés et les communautés d’accueil grâce à un partage plus équitable et prévisible de la charge ».
Elle a voulu souligner « cinq points principaux » concernant la situation des réfugiés.
Premièrement, a-t-elle dit, le Saint-Siège « reste gravement préoccupé par la manière dont la pandémie a été utilisée pour ignorer et même saper certaines normes fondamentales du droit des réfugiés, en particulier le droit de demander l’asile » et de « non-refoulement ». Le Saint-Siège invite à suivre l’exemple de certains États qui « répondent de manière adéquate aux problèmes de santé publique tout en promouvant et protégeant les droits fondamentaux de tous les migrants et réfugiés ».
Deuxièmement, il y a « un besoin urgent d’une véritable coopération au sein de la communauté internationale en matière de déplacement interne », a souligné la sous-secrétaire. La communauté internationale « doit s’engager à adopter une approche plus cohérente » de la protection des réfugiés, « ancrée dans une responsabilité partagée ».
Troisièmement, « les camps de réfugiés doivent rester ce qu’ils étaient censés être, des solutions temporaires à une situation d’urgence ». Les situations de « réfugiés prolongés » entraînent le surpeuplement, les mauvaises conditions de sécurité, de vie et d’hygiène. « C’est une préoccupation vraiment urgente qui mérite toute notre attention », a souligné Francesca Di Giovanni. Le Saint-Siège exprime ici « sa préoccupation particulière face aux violations des droits de l’homme et aux conditions déplorables vécues par les migrants et les réfugiés détenus en Libye ». Il « soutient » les efforts en cours pour « les transférer vers des pays tiers sûrs ».
Quatrièmement, a poursuivi la sous-secrétaire, « en plus de l’accès aux soins de santé, l’accès à l’éducation est essentiel ». Le Saint-Siège souligne « l’importance cruciale » d’adopter des politiques qui investissent dans les jeunes réfugiés et leur accès à l’éducation continue.
Enfin, « il est nécessaire de renforcer et de compléter les solutions durables existantes ». Le Saint-Siège appelle à « élargir le nombre et la gamme des voies juridiques alternatives » pour une réinstallation sûre ainsi que des « visas temporaires spéciaux pour les réfugiés en situation de vulnérabilité particulière ».