Drapeau de la France, Pixabay CC0 - MurlocCra4ler, DP

Drapeau de la France, Pixabay CC0 - MurlocCra4ler, DP

« Fratelli tutti » : du bon usage de la devise française

Print Friendly, PDF & Email

Liberté, égalité, fraternité versus individualisme

Share this Entry
Print Friendly, PDF & Email

Dans son encyclique Fratelli tutti sur la fraternité et l’amitié sociale, le pape François réserve un passage sur le thème « Liberté, égalité et fraternité »… qui constitue la devise française. « La fraternité a quelque chose de positif à offrir à la liberté et à l’égalité », affirme-t-il en précisant la corrélation entre les trois valeurs.

« Que se passe-t-il sans une fraternité cultivée consciemment, sans une volonté politique de fraternité, traduite en éducation à la fraternité, au dialogue, à la découverte de la réciprocité et de l’enrichissement mutuel comme valeur ? » se demande-t-il : « Ce qui se passe, c’est que la liberté s’affaiblit, devenant ainsi davantage une condition de solitude, de pure indépendance pour appartenir à quelqu’un ou à quelque chose, ou simplement pour posséder et jouir. Cela n’épuise pas du tout la richesse de la liberté qui est avant tout ordonnée à l’amour. »

Et le pape de poursuivre : « On n’obtient pas non plus l’égalité en définissant dans l’abstrait que ‘‘tous les êtres humains sont égaux’’, mais elle est le résultat d’une culture consciente et pédagogique de la fraternité. Ceux qui ne peuvent être que des partenaires créent des cercles fermés. Quel sens peut avoir dans ce schéma une personne qui n’appartient pas au cercle des partenaires et arrive en rêvant d’une vie meilleure pour elle-même et sa famille ?

Pour le pape argentin, cette devise s’oppose à l’individualisme : « L’individualisme ne nous rend pas plus libres, plus égaux, plus frères. La simple somme des intérêts individuels n’est pas capable de créer un monde meilleur pour toute l’humanité. Elle ne peut même pas nous préserver de tant de maux qui prennent de plus en plus une envergure mondiale. »

« Mais l’individualisme radical est le virus le plus difficile à vaincre, prévient-il encore. Il nous trompe. Il nous fait croire que tout consiste à donner libre cours aux ambitions personnelles, comme si en accumulant les ambitions et les sécurités individuelles nous pouvions construire le bien commun. »

Plus loin, le pape souhaite que cette devise soit universelle : « Les rêves de liberté, d’égalité et de fraternité peuvent rester de pures formalités s’ils ne sont pas effectivement pour tous. » Et de citer un exemple : « Quand un secteur de la société prétend profiter de tout ce qu’offre le monde, comme si les pauvres n’existaient pas, cela entraîne des conséquences à un moment ou à un autre. Ignorer l’existence et les droits des autres provoque, tôt ou tard, une certaine forme de violence, très souvent inattendue. »

Share this Entry

Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel