"L’éducation : le plus grand cadeau pour les enfants et les jeunes négligés" (traduction complète) - ZENIT

Le pape François se félicite de l’œuvre de la Congrégation de Saint Michel Archange en faveur de l’enfance abandonnée. « L’éducation humaine et chrétienne, surtout à l’égard des pauvres, est le plus grand cadeau qu’aujourd’hui encore vous êtes appelés à offrir aux enfants et aux jeunes négligés », affirme-t-il. « Ils ont continuellement besoin de formateurs qui les guident avec un amour paternel et une bonté évangélique dans leur croissance humaine et religieuse ».

Le pape François a adressé un Message au p. Dariusz Wilk, C.S.M.A., Supérieur général de la Congrégation de Saint Michel Archange, à l’occasion du centenaire de l’approbation canonique de la Congrégation, le 27 septembre 2020.

Il a souligné « l’ardeur apostolique » des religieux qui ont toujours su adapter l’héritage spirituel du fondateur « avec sagesse à la réalité et aux nouvelles urgences pastorales, y compris au prix du don suprême de leur vie ».

Le pape François a exhorté les religieux à « être des hommes de communion » et à poursuivre leur engagement éducatif « avec un enthousiasme renouvelé ». Il les a également invités à « se mettre docilement à l’écoute de l’Esprit Saint » pour « se laisser façonner par lui » et à se « mettre à l’écoute du “cri“ » des enfants et des jeunes sans défense, devenant pour eux des porteurs d’espoir et d’avenir ».

Zenit publie sa traduction, de l’italien, de ce message en la fête des saints archanges Michel, Gabriel et Raphaël.

Message du pape François

Je désire m’unir spirituellement à vous et à vos confrères, en vue du centenaire de l’approbation de votre Congrégation que vous vous préparez à célébrer par une Année jubilaire. Cette circonstance significative me permet de m’unir à votre action de grâce au Seigneur pour les merveilles qu’il a accomplies à travers l’œuvre de votre Institut. En même temps, je souhaite vous encourager à continuer avec conviction, joie et une fidélité renouvelée le chemin tracé par votre fondateur, le Bienheureux Bronislao Markiewicz. De même que le grain de moutarde de l’Évangile, jeté en terre, pousse et devient un grand arbre et une demeure pour les oiseaux du ciel (cf. Lc 13, 18-19), ainsi l’œuvre de ce prêtre zélé du diocèse de Przemyśl, semée d’abord sur la terre de Pologne, continue de porter du fruit, à travers votre service, dans de nombreux pays sur les différents continents.

La Providence divine a planté cette semence dans la vie de don Markiewicz, qui l’a d’abord cultivée par son expérience de vie religieuse dans la Congrégation salésienne et par sa relation directe et bienveillante avec saint Jean Bosco. De retour d’Italie en Pologne comme premier salésien, il a continué à semer à travers les œuvres au profit des enfants pauvres et abandonnés, rassemblant autour d’eux des hommes et des femmes, collaborateurs du premier noyau des branches masculine et féminine des futures Congrégations de Saint Michel Archange. Il est mort en 1912, quelques années avant que l’Institut religieux, qu’il avait tant désiré, ne soit officiellement approuvé, le 29 septembre 1921 par celui qui était alors l’archevêque de Cracovie, Mgr Adam Stefan Sapieha. Toutefois, l’héritage spirituel du fondateur a été vécu avec ardeur apostolique par ses fils, au cours de ces 100 ans, qui ont su l’adapter avec sagesse à la réalité et aux nouvelles urgences pastorales, y compris au prix du don suprême de leur vie, comme en témoigne le martyre de vos Bienheureux Ladislao Błądziński ed Adalberto Nierychlewski.

Votre charisme, plus actuel que jamais, se caractérise par l’attention aux enfants pauvres, orphelins et abandonnés, dont personne ne veut et qui sont souvent considérés comme le rebut de la société. Tout en me félicitant de tout ce que vous avez fait pendant ces décennies en faveur de l’enfance abandonnée, je vous invite à poursuivre avec un enthousiasme renouvelé votre engagement éducatif auprès de ceux que souvent personne ne veut ni accueillir ni défendre, à travers les écoles, les oratoires, les maisons familiales, les foyers d’accueil et les autres réalités d’aide et de formation. L’éducation humaine et chrétienne, surtout à l’égard des pauvres et dans les lieux où, pour différentes raisons, elle fait défaut et n’est pas suffisamment garantie par la société, est le plus grand cadeau qu’aujourd’hui encore vous êtes appelés à offrir aux enfants et aux jeunes négligés. Ils ont continuellement besoin de formateurs qui les guident avec un amour paternel et une bonté évangélique dans leur croissance humaine et religieuse. À cet égard, j’aime rappeler les paroles par lesquelles votre fondateur résumait sa mission : « Je voudrais recueillir des millions d’enfants orphelins de toutes les nations et de toutes les races pour les conduire à Dieu » (Lettre à Mère Isabelle, 11 avril 1910, in : Epistulae, V, p.91).

Aujourd’hui, les plus démunis ont le visage non seulement de ceux qui vivent dans le dénuement matériel, mais aussi de ceux qui sont souvent esclaves des conditionnements et des dépendances modernes. C’est pourquoi votre Institut est appelé à consacrer toute son attention aux jeunes et aux réalités sociales exposées au danger du mal et de l’éloignement de Dieu. Un autre domaine d’apostolat important, que vous cultivez et que je vous exhorte à poursuivre, est la pastorale par la parole imprimée. La Maison d’édition Michalineum et les deux périodiques : Tempérance et Travail et Qui est comme Dieu, ne sont pas seulement l’héritage de votre fondateur, mais ils constituent de précieux moyens de communication sociale qui, adaptés aux exigences actuelles et enrichis de la technologie moderne, peuvent rejoindre un grand nombre de personnes, produisant des fruits de bien dans l’esprit et la conscience des gens.

En cette Année jubilaire, puisse chacun de vous se mettre docilement à l’écoute de l’Esprit Saint et se laisser façonner par lui pour renouveler la nécessaire communion fraternelle en vue d’une mission toujours plus féconde. Ne vous lassez pas de vous mettre à l’écoute du « cri » que portent dans leur regard les enfants et les jeunes sans défense, devenant pour eux des porteurs d’espoir et d’avenir. N’oubliez pas que « Jésus veut que nous touchions la misère humaine, que nous touchions la chair souffrante des autres. Il attend que nous renoncions à chercher ces refuges personnels ou communautaires qui nous permettent de nous maintenir à distance du nœud du drame humain, afin que nous acceptions vraiment d’entrer en contact avec l’existence concrète des autres et que nous connaissions la force de la tendresse » (Exhort. ap. Evangelium gaudium, 270). En vivant ainsi, vous serez de vrais témoins du Christ et défenseurs des hommes. Les temps actuels ont besoin de personnes consacrées qui sachent regarder toujours davantage les nécessités des plus petits et qui ne craignent pas de mettre en œuvre le charisme de leur Institut dans les hôpitaux de campagne modernes.

Pour atteindre ce but apostolique, il faut être des hommes de communion, dépasser les frontières, créer des ponts et abattre les murs de l’indifférence. Sur le chemin d’une fidélité renouvelée au charisme, ne manquez pas de faire référence aux paroles qui ont éclairé, au cours de ces cent années, le chemin de votre distinguée Congrégation : le cri victorieux de saint Michel Archange, « Qui est comme Dieu ! », qui préserve l’homme de l’égoïsme et le principe de « Tempérance et travail », qui indique les modalités à suivre dans la réalisation de votre charisme. Une cohérence de vie s’inspirant de ces valeurs rendra crédible et attractive votre œuvre apostolique, suscitant aussi de nouvelles vocations. Dans cette perspective, je souhaite que votre Famille religieuse puisse poursuivre la diffusion de l’apostolat de Saint Michel Archange, puissant vainqueur des puissances du mal, en y voyant une grande œuvre de miséricorde pour l’âme et pour le corps.

Que votre adhésion fidèle au Christ et à son Évangile resplendisse dans les différents domaines de votre service ecclésial. Que la Vierge Sainte et l’Archange Michel vous protègent et soient des guides sûrs sur le chemin de votre Congrégation, afin qu’elle puisse mener à leur achèvement tous ses projets de bien. Avec ces vœux, vous assurant de me souvenir dans la prière de chacun de vous et des initiatives de votre Année jubilaire, je vous donne de tout cœur ma bénédiction, que j’étends volontiers aux personnes que vous rencontrez dans votre apostolat quotidien.