Le card. Parolin à Beyrouth, Liban © Vatican News

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Liban : le cardinal Parolin salue la « grande volonté de redémarrer »

Entretien avec Zenit et l’Ansa

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De retour du Liban où le pape François l’a envoyé un mois après l’explosion qui a dévasté Beyrouth (4 août 2020), le cardinal secrétaire d’Etat Pietro Parolin évoqué la « douleur » du peuple, mais aussi « la grande volonté de redémarrer, de recommencer dès que possible ».

Le numéro 2 du Vatican s’est confié à Deborah Castellano Lubov de Zenit et à l’agence italienne ANSA, en marge de l’ordination de prêtres de l’Opus Dei qu’il a présidée à Rome le 5 septembre.

Que diriez-vous, en tant que prêtre, à un jeune qui se pose la question de la vocation et qui doute ?

Cardinal Parolin – Je crois qu’il ne faut pas forcément beaucoup de paroles. Les paroles, on y croit ou on n’y croit pas. C’est vrai que beaucoup peuvent douter, étant donné qu’il y a une certaine pénurie de vocations aujourd’hui. Je crois que la seule façon de répondre à un jeune qui se pose la question de la vocation, qui se demande quoi faire de sa vocation et de sa vie, et qui sent l’appel du Seigneur, c’est de donner un témoignage : c’est-à-dire être des prêtres avec toutes nos limites, nos faiblesses, nos misères, mais être des prêtres qui sont vraiment amoureux du Seigneur et qui dépensent leur vie pour le peuple qui leur est confié. Si un jeune voit un prêtre vraiment comblé, un prêtre joyeux parce qu’il sait que c’est sa voie, il sent qu’il répond à un appel du Seigneur et que cela a du sens de donner sa vie pour les autres, alors, tous les doutes disparaissent ou au moins il se résolvent, petit à petit.

Le pape vous a envoyé au Liban pour exprimer sa solidarité à ce people éprouvé. Quelles sont vos impressions?

La visite a été vraiment très, très émouvante. J’ai été profondément touché. Il y a deux aspects que je voudrais souligner. Le premier, c’est la destruction ! Quelqu’un l’a qualifiée d’apocalyptique. Je pense que c’est l’adjectif qui convient à la situation. Il y a eu une bombe, je ne sais pas si c’était une bombe atomique ou non, mais dont la force, m’a-t-on dit, a même été assourdie par la présence de la mer ; l’explosion a été, d’une certaine façon, absorbée par la mer, mais là où elle est tombée, elle a causé d’énormes destructions.

Et j’aimerais également souligner le sentiment de douleur, le sentiment de souffrance que j’ai vu lors de mes rencontres avec les familles des victimes. Il y avait une femme qui a perdu trois membres de sa famille, son mari, son frère et son beau-frère qui faisaient partie du groupe de pompiers envoyés sur place après la première explosion.

La deuxième chose dont je voudrais parler, c’est la grande volonté de redémarrer, de recommencer dès que possible. J’ai donc perçu la douleur, la perplexité causées par ce malheur qui ajoute encore aux nombreux problèmes qui touchaient déjà le Liban, mais j’ai compris qu’il y a un grand désir de repartir. Et j’ai été très heureux de voir la proximité de l’Eglise. L’Eglise est vraiment proche des gens.

Quid d’un voyage du pape au Liban, si la situation de pandémie s’améliorait ?

Un grand nombre de personnes ont demandé que le pape se rende au Liban. Je suppose que si elles l’ont demandé, cela signifie que les conditions, y compris la sécurité, devraient permettre au pape d’y aller. Maintenant, le problème, c’est la Covid-19. Un voyage ne sera pas possible tant que cette situation durera.

Cela signifie-t-il qu’il est peu probable que le pape voyage dans un proche avenir ?

Pas pour le moment. Il faut voir comment évoluera la pandémie. Pour cette année, les voyages sont certainement suspendus. Je pense que le pape désire recommencer à voyager dès que possible. Mais cela dépend surtout de l’évolution de la pandémie bien sûr, pour ne pas faire courir de danger aux personnes parce lorsqu’il y a de grands rassemblements, il est logique que le danger soit plus grand.

Le Vatican a-t-il demandé des éclaircissements sur ce qui s’est passé au Liban et ce qui a causé la tragédie de Beyrouth ?

Je n’ai pas abordé ce sujet dans mes différents discours, mais une assurance a néanmoins été donnée par les autorités. En fait, j’ai soulevé la question de enquêtes avec les autorités, le besoin de réponses, et elles m’ont dit qu’elles font tout leur possible. Quelqu’un a également souligné que cette fois-ci, contrairement à d’autres, les enquêtes remontent aux plus hauts niveaux de la hiérarchie politique et que rien ne sera négligé. Nous espérons vraiment que nous pourrons connaître l’origine et la cause de ce désastre, qui sont très obscures ; actuellement, beaucoup d’hypothèses sont formulées, les unes après les autres, mais personne ne sait encore ce qui a provoqué l’explosion. Par conséquent, même si ce n’était pas publiquement, la question a été soulevée lors des rencontres avec les autorités.

Traduction d’Hélène Ginabat

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Rédaction

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