Mgr Ivan Jurkovic @YouTube/OPTIC

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Réfugiés: le Saint-Siège plaide pour des « couloirs humanitaires »

Intervention de Mgr Jurkovic devant l’UNHCR

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À la demande du pape François, le Saint-Siège s’est « engagé à travailler avec chaque partenaire responsable dans un dialogue constructif visant à proposer des solutions concrètes » aux migrations massives et aux réfugiés, comme les couloirs humanitaires, a déclaré Mgr Ivan Jurkovic, observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations Unies et d’autres organisations internationales à Genève (Suisse).

Les « couloirs humanitaires » permettent aux candidats à l’asile de se préparer à rejoindre un pays en toute légalité et par des voyages sûrs, en apprenant la langue du pays d’accueil et en se familiarisant avec sa culture. Du côté du pays d’accueil, il permette de préparer l’arrivée des familles concrètement et administrativement.

La France a signé un accord sur ces couloirs avec la Communauté de Sant’Egidio, sous la présidence de François Hollande.

Pour des couloirs humanitaires

Il est intervenu à la rencontre de la 78e Commission permanente du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) sur « la réinstallation et les voies complémentaires », le 7 juillet 2020, à Genève.

Le Saint-Siège salue les efforts du Haut-Commissaire pour « accroître les solutions des pays tiers » pour les réfugiés grâce à la « Stratégie triennale sur la réinstallation et les voies complémentaires (2019-2022) ».

Mgr Jurkovic rappelle qu’« à de nombreuses reprises, le pape François a exprimé son espérance urgente ‘qu’un plus grand nombre de pays adoptent des programmes de parrainage privés et communautaires et ouvrent des couloirs humanitaires’ » pour les réfugiés. Le document préparé sur « La réinstallation et les voies complémentaires », explique l’observateur permanent, « offre des données-preuves fondées sur les progrès accomplis dans la réalisation de ces objectifs ».

Les réfugiés de Libye

La délégation du Vatican « apprécie les mesures d’urgence prises pour évacuer les réfugiés de Libye, où ils étaient en grand danger, vers des centres au Niger et au Rwanda ». Il s’agit de 1 200 réfugiés – femmes, enfants, personnes malades – qui « ont été réinstallés par le biais d’un mécanisme d’urgence ».

Le document préparé, explique Mgr Jurkovic, identifie en outre la réinstallation et les voies complémentaires comme « des mécanismes tangibles pour un partage plus équitable des charges et des responsabilités ». Cependant, note-t-il, le Saint-Siège souhaite que les pays qui accueillent des réfugiés participent également au « partage des avantages ». En fait, de nombreux « réfugiés ont des capacités qui doivent être convenablement reconnues et valorisées » et un effort déterminé « pour promouvoir l’inclusion sociale et professionnelle des … réfugiés » devrait être encouragé, souligne-t-il en citant le pape François (Message pour la 104e journée des migrants et des réfugiés, 14 janvier 2018).

Des familles dans l’incertitude

Le Saint-Siège reconnaît également « les mesures » prises par le Haut-Commissaire et de nombreux gouvernements hôtes « pour offrir des solutions durables aux réfugiés, notamment par le biais de programmes de réinstallation dans des pays tiers et la mise à disposition d’autres voies complémentaires, en particulier pour les réfugiés en situation de vulnérabilité ».

Mgr Jurkovic note « cependant avec regret que la grande majorité des réfugiés et des familles restent incertains de leur avenir ». Le Saint-Siège est donc prêt à « travailler avec chaque partenaire responsable » « dans le but de préserver la vie et la dignité humaines, soulager les souffrances et favoriser un développement authentique et intégral ».

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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