Le pape Benoît XVI et son frère Georg Ratzinger © Vatican Media

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Les derniers adieux de Benoît XVI à son frère

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« Que Dieu te récompense pour tout ce que tu m’as donné »

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« Que Dieu te récompense pour tout ce que tu as fait, que tu as souffert et que tu m’as donné » : Benoît XVI a dit adieu à son frère Georg Ratzinger, dans une lettre lue au cours de son enterrement ce 8 juillet 2020, dans la cathédrale de Ratisbonne.

Depuis le Vatican, le pape émérite a suivi en direct streaming la célébration présidée par l’évêque du lieu, Mgr Rudolf Voderholzer. Joseph Ratzinger était représenté sur place par son secrétaire particulier, Mgr Georg Gänswein.

Dans sa dernière lettre rapportée par L’Osservatore Romano, Benoît XVI est reconnaissant d’avoir récemment passé quatre jours (19-22 juin) auprès de son frère qui s’est éteint à l’âge de 96 ans : « Quand je lui ai dit adieu au matin du 22 juin, nous savions que c’était un adieu de ce monde pour toujours. Mais nous savions aussi que le Dieu bon, qui nous a donné d’être ensemble en ce monde, règne aussi dans l’autre monde et nous permettra de nous y retrouver à nouveau. »

Le pape émérite cite la devise du cardinal John Henry Newman « Cor ad cor loquitor » pour remercier ceux qui lui ont envoyé des messages de condoléances qui lui sont parvenus ces derniers jours, depuis la mort de son frère le 1er juillet : « A travers le papier et au-delà du papier, les cœurs parlent. »

Il souligne trois caractéristiques de son frère : sa vocation sacerdotale vécue à travers sa passion pour la musique – il fut maître de chœur à la cathédrale. « J’ai pu expérimenter, écrit-il, comment il s’est (…) réalisé en tant qu’homme sacerdotal, en étant prêtre et musicien. »

Benoît XVI se souvient d’une personne très sociable, pleine d’humour et « de joie pour les bons dons de la création ». Mais aussi d’un homme à la « parole franche, qui exprimait ouvertement ses convictions ». D’un « homme de Dieu » qui accepta sa cécité presque totale durant les 20 dernières années de sa vie et dont la foi fut « le véritable centre de sa vie ».

Georg Ratzinger a été enterré dans la partie du cimetière de la ville dédiée aux membres du chœur d’enfants,  le « Regensburger Domspatzen » (« Les moineaux de la cathédrale de Ratisbonne« ).

Né le 15 janvier 1924, Georg Ratzinger avait commencé à jouer de l’orgue dans l’église paroissiale dès 11 ans. Il est entré au petit séminaire de Traunstein en 1935, puis a été enrôlé dans la Wehrmacht en 1942. Capturé par les Alliés en 1945, il fut prisonnier plusieurs mois à Naples.

En 1947, il entre au séminaire de Munich avec son frère Joseph Ratzinger. Arès leur ordination, il devient maître de chœur puis directeur du chœur d’enfants de la cathédrale de Ratisbonne de 1964 à 1994, trente ans durant lesquels il donne de nombreux concerts et enregistre des albums prestigieux.

Il est l’auteur du livre: « Mon frère, le Pape » (Bayard, 2011) où il a recueilli ses souvenirs d’enfance, de la guerre, du concile, jusqu’au pontificat. « A Tittmoning, s’est-il rappelé dans une interview en 2009, Joseph avait reçu la confirmations du cardinal Michael Faulhaber, le grand archevêque de Munich. Il était resté impressionné et il avait dit qu’il voulait devenir cardinal lui aussi. Mais, quelques jours après, en observant le peintre qui peignait les murs de notre maison, il avait dit aussi qu’il voulait être peintre en bâtiment… »

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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