Directoire pour la catéchèse @ Editions San Paolo/Librairie éditrice du Vatican

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Une catéchèse plus adaptée à l’écologie humaine ?

Laudato si’ dans le nouveau Directoire

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Catéchèse et écologie humaine ? Le nouveau Directoire pour la catéchèse publié ce 25 juin 2020 donne un éclairage sur cette relation, à la lumière des thèmes de l’encyclique Laudato si’ à laquelle le Vatican consacre une année pour en stimuler la mise en oeuvre, 5 ans après sa publication.

« Dans sa mission consistant à promouvoir, toujours et partout, la vie humaine et à la défendre lorsqu’elle est menacée, l’Église affirme clairement que la vie personnelle est sacrée et inviolable », peut-on lire dans le texte : « La catéchèse devra donc faire tout son possible pour faire comprendre l’enseignement de l’Église à cet égard et contribuer à créer une nouvelle culture. »

En effet, « les questions bioéthiques interpellent la catéchèse ». Le document suggère « des itinéraires spécifiques d’éducation à la foi et à la morale chrétienne » abordant « des thèmes tels que la vie humaine comme don de Dieu, le respect et le développement intégral de la personne, la science et la technique ordonnées pour le bien de l’homme ».

La catéchèse enseigne aux catéchistes « à se forger une conscience » et à « prêter attention aux défis posés par les évolutions de la science et de la technologie ».

Le texte précise les éléments fondamentaux de la proclamation de la foi sur les sujets de bioéthique :
– Dieu est la référence initiale et ultime de la vie, de sa conception à la mort
naturelle ;
– la personne est toujours unité d’esprit et de corps ;
– la science est au service de la personne ;
– la vie doit être acceptée dans toutes les conditions, car elle est rachetée par
le mystère pascal de Jésus-Christ.

« Tout ce qui est techniquement possible n’est pas moralement acceptable », rappelle également le Saint-Siège, soulignant « la différence entre intervention
thérapeutique et manipulation » : « La thérapie permettant de corriger les anomalies génétiques sera licite tant qu’elle aura pour priorité le bien de la personne sans entamer son identité et son intégrité ; dans ce cas, la nature humaine n’est pas altérée. » Ainsi, « intervenir d’un point de vue thérapeutique sur les lignées somatiques est conforme à la dignité de la personne, tandis que toute intervention sur les lignées germinales, qui altèrent l’identité de l’espèce humaine, est incompatible avec le respect de la personne ».

Le document met en garde contre le « risque d’eugénisme », le « transhumanisme » et l’identité de genre, qui est « une construction sociale qui se décide de manière autonome, totalement détachée du sexe biologique ». « L’homme nie sa nature et décide qu’il se la crée lui-même », analyse le Saint-Siège, mais, « selon le récit biblique de la création, l’homme a été créé par Dieu en tant qu’ homme et en tant que femme ».

« L’Église est bien consciente de la complexité des situations vécues parfois à titre personnel, et de manière conflictuelle, précise le texte. Elle ne juge pas les personnes, mais invite à les accompagner toujours et en toute situation. Cependant, elle est consciente que, dans une perspective de foi, la sexualité n’est pas seulement une donnée physique, mais est aussi une réalité personnelle, une valeur confiée à la responsabilité de la personne. »

De même qu’il est « urgent de s’engager concrètement en faveur de la défense de la vie », de même le Saint-Siège appelle un engagement écologique : « Il est donc nécessaire d’écouter le cri de la terre, qui est étroitement lié au cri des pauvres. Dans ce cri, où résonne le gémissement de la création (cf. Rm 8, 22), se cache un appel qui vient de Dieu. »

La catéchèse doit « motiver et soutenir, chez les croyants, une mentalité et une spiritualité écologiques, fondées sur la sagesse des récits bibliques et sur le Magistère social de l’Église ».

Il s’agit d’encourager « une attitude de respect envers tous ; enseigner à une conception correcte de l’environnement et de la responsabilité humaine ; éduquer la vie vertueuse, qui permet d’adopter des modes d’existence humbles et d’une grande sobriété, libérés de consumérisme ; faire ressortir la valeur symbolique des réalités créées, notamment dans les signes de la liturgie ».

Concrètement, « la catéchèse veillera tout d’abord à aider les croyants à prendre conscience que l’engagement en faveur de la question écologique fait partie intégrante de la vie chrétienne. En second lieu, elle annoncera les vérités de la foi qui sous-tendent la thématique environnementale : Dieu le Père tout-puissant et créateur, le mystère de la création comme don précédant l’homme qui en est le sommet et le gardien, la corrélation et l’harmonie de toutes les réalités créées, la rédemption provoquée par le Christ premier-né de la nouvelle création ».

Enfin, « elle aidera les chrétiens à vivre les exigences morales de la foi, en identifiant les attitudes qui obstruent les chemins de solutions, en leur exposant les motifs théologiques et spirituels en faveur de la conversion écologique et en soutenant des actions concrètes permettant de prendre soin de la maison commune ».

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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