Le pape François a reçu au Vatican, ce jeudi 25 juin 2020, le président du Fonds international de développement agricole (IFAD/FIDA), M. Gilbert F. Houngbo, ancien Premier ministre du Togo, pour un entretien privé avec un interprète du Vatican, avant de recevoir aussi sa délégation de quatre personnes. Le même collaborateur du pape a servi d’interprète en anglais.
Le Vatican ne publie aucun commentaire mais actuellement « le FIDA aide les jeunes dans l’agriculture à prendre la mesure de la crise liée à la COVID-19 et à renforcer leur résilience pour l’avenir ».
M. Houngbo a plaidé pour la coopération internationale, dans un tweet d’hier, 24 juin @IFADfrancais: « Les difficultés d’aujourd’hui nous rappellent l’importance de la coopération internationale. Alors que nous répondons collectivement à la COVID-19 vers la reconstruction et la reprise, nous devons nous assurer que personne n’est laissé pour compte. »
Il a ensuite remercié le pape François dans un tweet en anglais @GHoungbo, le lendemain : « Hier, j’ai eu le grand honneur de rencontrer à nouveau sa Sainteté le pape François. Nous avons partagé un engagement fort pour soutenir les personnes les plus vulnérables. Merci @Pontifex pour votre leadership et vos paroles de sagesse. »
Le pape lui-même a dénoncé la « pandémie de la faim », par exemple dans un message aux Anglicans et au mouvement mondial de prière « Thy Kingdom Come » à l’occasion de la Pentecôte, le 31 mai 2020: « Nous avons besoin de recommencer à marcher vers Dieu et vers le prochain: non pas séparés, non pas anesthésiés face au cri des oubliés et de la planète blessée. Nous avons besoin d’être unis pour affronter les pandémies qui sévissent: celle du virus, mais aussi la faim, les guerres, le mépris de la vie, l’indifférence. Ce n’est qu’en marchant ensemble que nous irons loin. »
Le 28 mars dernier, c’était aussi une intention de messe du pape François. Il évoquait la faim suscitée par la pandémie: « Ces jours-ci, dans certaines parties du monde, des conséquences – certaines conséquences – de la pandémie se sont manifestées; l’une d’elle c’est la faim. »
Le pape avait tenu un discours pour l’IFAD 14 février 2019, au siège de la FAO, à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de la 42ème session du Conseil des Gouverneurs du FIDA, invitant à être déterminé dans la lutte contre la faim: « c’est fondamental afin que nous puissions écouter, non pas comme un slogan, mais vraiment », qu’elle « n’a ni présent ni avenir. Seulement un passé ».
Le 16 octobre 2018, dans un message à la FAO, à l’IFAD, et au PAM, le pape François avait donné son appui à la campagne pour l’élimination de la faim: « D’ici à 2030, nous avons une douzaine d’années pour déployer une action vigoureuse et consistante; non pas pour nous laisser porter à flots par les titres de journaux intermittents et passagers, mais pour combattre sans répit, grâce à la solidarité, à la justice et à la cohérence, la faim ainsi que les causes qui la provoquent. ».
Le pape invitait notamment à travailler sur le changement des structures et sur une culture de la paix: « Nous oublions […] la dimension structurelle que cache le drame de la faim: l’extrême inégalité, la mauvaise distribution des ressources de la planète, les conséquences du changement climatique ou les conflits interminables et sanglants qui frappent beaucoup de régions, pour ne mentionner que quelques-unes de ses causes. Il nous faut développer une approche plus proactive et plus soutenue dans le temps; nous avons besoin d’une augmentation des fonds destinés à la promotion de la paix et du développement des peuples. »