La Congrégation pour la doctrine de la foi publie, ce mercredi 25 mars 2020, un décret en latin intitulé « Quo magis » approuvant le texte de sept nouvelles « préfaces eucharistiques » pour la célébration de la messe selon la « forme extraordinaire » du rite romain.
L’usage de ces préfaces est « libre »: « l’usage, dans certaines circonstances, des préfaces nouvellement approuvées reste une faculté ad libitum ».
Voici la « Note » de ce dicastère présentant ces 7 préfaces.
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CONGRÉGATION POUR LA DOCTRINE DE LA FOI
Note de présentation du Décret Quo magis
approuvant sept nouvelles préfaces eucharistiques
dans la forme extraordinaire du Rite Romain
Par le décret Quo magis du 22 février 2020, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, qui, depuis janvier 2019, s’occupe des matières précédemment attribuées à la Commission pontificale “Ecclesia Dei”[1], a approuvé le texte de sept nouvelles préfaces eucharistiques à utiliser ad libitum pour la célébration de la Messe selon la forme extraordinaire du Rite Romain[2].
Cette décision vient au terme d’un travail précédemment entrepris par la Commission “Ecclesia Dei”, pour répondre à la demande du Pape Benoît XVI d’ajouter quelques préfaces au Missel de la forme extraordinaire[3].
L’étude menée à ce sujet a fait choisir un nombre restreint de textes à utiliser pour des circonstances occasionnelles comme des fêtes de saints, des messes votives ou des célébrations ad hoc, sans introduire de changement dans les célébrations du temporal. Un tel choix entend préserver, grâce à l’unité des textes, l’unanimité de sentiments et de prière qui convient à la confession des mystères du Salut célébrés dans ce qui constitue la structure fondamentale de l’année liturgique. D’autre part, jusqu’au milieu du siècle dernier, le développement historique du Corpus Præfationum du Missale Romanum, est allé précisément dans la direction de préfaces nouvelles pour des célébrations ponctuelles plutôt que pour des célébrations du temporal.
En même temps, on a saisi cette occasion pour étendre à tous ceux qui célèbrent dans l’Usus Antiquior la faculté d’utiliser trois autres préfaces qui, par le passé, étaient concédées à certains lieux. Là aussi, il s’agit de textes destinés à des célébrations occasionnelles déterminées.
Quatre des textes nouvellement approuvés, les préfaces de Angelis, de Sancto Ioanne Baptista, de Martyribus et de Nuptiis, ont été pris dans le Missel de la forme ordinaire et proviennent pour la plupart, dans leurs parties centrales ou “embolismes”, de sources liturgiques antiques. D’autre part, pour respecter l’harmonie avec le reste du Corpus Præfationum du Missel ancien, on a eu recours dans trois cas, pour la conclusion des préfaces, à telle ou telle des formules habituelles des préfaces de la forme extraordinaire. Comme on l’a dit, les trois autres textes (préfaces de Omnibus Sanctis et Sanctis Patronis, de Sanctissimo Sacramento et de Dedicatione ecclesiæ) ont été accordés précédemment à des diocèses français et belges, et ils ont été en usage avant la réforme liturgique post-conciliaire. Ils pourront désormais être utilisés partout où l’on célèbre la Messe dans la forme extraordinaire.
Deux des sept préfaces permettront de donner un éclat plus grand et plus juste aux célébrations liturgiques en l’honneur de personnages de tout premier plan à l’intérieur du dessein de Dieu, tel qu’il s’est manifesté dans l’histoire du Salut, celles des Anges et de saint Jean Baptiste, qui manquaient jusqu’ici de préface eucharistique propre dans l’Usus Antiquior. Dans la même optique, la préface de Martyribus permettra de souligner le caractère éminent du don du martyre, même parmi d’autres témoignages de la Sequela Christi. En effet, les premiers saints reconnus comme tels ont été les martyrs. Les préfaces de Dedicatione ecclesiæ, de Omnibus Sanctis et Sanctis Patronis et de Ss.mo Sacramento, déjà en usage dans certains lieux, permettront d’enrichir opportunément les célébrations de ces fêtes, avec une euchologie plus adaptée à leur caractère que la simple préface Communis. Enfin, on attire l’attention sur la préface de Nuptiis qui, avec la grande bénédiction nuptiale jusqu’ici en usage dans les messes pro Sponsis, se retrouve – avec quelques variantes – dans les vieux Sacramentaires tels que le Gélasien antique et le Grégorien. Cette préface ancienne, déjà adoptée dans la forme ordinaire, peut désormais être utilisée dans la forme extraordinaire.
Comme on l’a indiqué plus haut, l’usage, dans certaines circonstances, des préfaces nouvellement approuvées reste une faculté ad libitum. A ce sujet, on fait évidemment appel au bon sens pastoral du célébrant. De plus, il faut remarquer que le décret ne supprime pas les concessions éventuelles de préfaces propres faites dans le passé. Dès lors, s’il existe déjà dans certains cas particuliers (lieux, instituts…) , une préface particulière différente, sur la base de ce qui avait été concédé auparavant, et pour la même circonstance liturgique, on aura alors le choix entre elle et le texte nouvellement approuvé.
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[1] Cf. François, Lettre Apostolique en forme de “Motu Proprio” sur la Commission pontificale “Ecclesia Dei”, 17 janvier 2019.
[2] Le texte de ces préfaces sera également disponible avec la notation musicale dans les différents tons en usage dans la forme extraordinaire, auprès de la Libreria Editrice Vaticana.
[3] “Dans l’ancien Missel pourront être et devront être insérées de nouvelles préfaces. La Commission « Ecclesia Dei », en lien avec les diverses entités dédiées à l’Usus Antiquior, étudiera quelles sont les possibilités pratiques”: Benoît XVI, Lettre aux Évêques qui accompagne la Lettre apostolique « Motu proprio data » Summorum Pontificum sur l’usage de la liturgie romaine antérieure à la réforme de 1970, AAS 99 (2007), 798. Par la suite, cette demande avait été confirmée et complétée en 2011, dans l’Instruction Universæ Ecclesiæ de la même Commission pontificale ; cf. Commission pontificale “Ecclesia Dei”, Instruction sur l’application de la Lettre Apostolique Summorum Pontificum donnée motu proprio par S.S. le Pape Benoît XVI, n. 25, AAS 103 (2011), 418.
[Texte original: Italien]