Dans la Parole de Dieu (Mt 5,17-19) que nous recevons de l’Eglise en ce jour, Jésus nous dit : « je ne suis pas venu abolir la Loi où les Prophètes, mais accomplir. » En cette période si difficile pour un grand nombre d’entre nous rien que le mot « loi » résonne particulièrement. Bien sûr, Jésus parle de la Loi divine, les dix Paroles de Vie ! Chrétiens, nous sommes insérés en ce monde et les lois de notre pays nous obligent d’autant plus lorsqu’elles sont pour le bien commun de tous. Et en cette période pour protéger mes proches et moi-même.
En prenant le temps de lire les chapitres 5 et 6 de Saint Matthieu, nous percevons ce que veut dire pour Jésus « accomplir la loi ». Il nous invite bien sûr à obéir mais pas de façon superficielle, externe. Comme l’enfant qui contourne ce que lui dit sa maîtresse pour arriver à un résultat apparemment identique et qui s’exclame « mais, j’ai le droit ! ». Sans parler de l’adulte au volant qui donne un grand coup de frein en apercevant au loin les gendarmes et se trouve être ainsi conforme à la loi . Pour Jésus, l’accomplissement c’est l’engagement de tout son cœur, de toute sa vie dans l’obéissance au Père.
Le temps du combat spirituel de Carême nous invite à lutter contre l’indifférence du cœur. En cette période de confinement, il nous faut appliquer la loi non par obligation desséchante mais avec le cœur ce qui est stimulant. Un de mes paroissiens m’a dit avoir mis une affiche dans son immeuble indiquant « à telle heure, je vais faire mes courses quotidiennes… vous qui avez plus de 70 ans où en situation de faiblesse, déposez dans ma boîte à lettre votre liste de besoins. »
Jésus nous donne la perspective de notre vie et nous ouvre le chemin, au-delà de l’endurcissement de notre cœur : être déclaré grand dans le royaume des Cieux !
Chanoine Denis METZINGER – curé à Paris.
18 mars 2020.