Card. Tagle, président de la Fédération biblique catholique © Vatican Media

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Sept ans de pontificat : le pape, « ‘parabole’ de la proximité et de la compassion de Dieu »

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Interview du card. Tagle par A. Gisotti

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Ce vendredi 13 mars, jour  anniversaire de l’élection du pape François au Siège de Pierre, en 2013, le cardinal Luis Antonio Tagle dresse un bilan des sept ans de pontificat : « Bien que beaucoup le considèrent à juste titre comme l’un des moteurs et des modeleurs les plus influents de l’histoire contemporaine et de l’humanité, je vois en lui et dans nos conversations une ‘parabole’, simple, de la proximité et de la compassion de Dieu. En étant une telle ‘parabole’, le pape François peut bouger et façonner l’histoire. »

Le préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples a partagé ses souvenirs personnels de travail avec le pape François dans une interview accordée à Vatican News (Alessandro Gisotti) le 12 mars 2020.

Parmi ses nombreux souvenirs du 13 mars 2013, le cardinal a voulu en mentionner deux : « Quand j’ai regardé le cardinal Bergoglio », tout de suite après l’élection, a-t-il raconté, « j’ai vu qu’il était assis la tête baissée. Dans la posture inclinée du nouveau pape, j’ai ressenti le poids de l’obéissance, la soumission à la mystérieuse volonté de Dieu. » Puis, « lorsque nous nous sommes joints au pape François pour saluer la foule rassemblée sur la place Saint-Pierre, j’ai réalisé que chaque nouveau pontife est un don que Dieu ‘révélera’ lentement au cours des années de son ministère, une promesse que Dieu accomplira devant son peuple ». En remerciant « Dieu pour le don du pape François le 13 mars 2013 », le cardinal Tagle était « enthousiaste à l’idée de voir le don et la promesse que Dieu commencerait à partager avec l’Église et le monde dans les années à venir ».

En réfléchissant à ce que ce pontificat lui a apporté personnellement et en tant que pasteur d’un grand diocèse comme Manille, le cardinal a souligné qu’il se réjouissait « des leçons » que l’exemple du pape lui avait enseignées. Il s’agit de « faire attention aux individus au milieu de grandes foules, maintenir un contact personnel au sein d’une grande organisation, ou de la ‘bureaucratie’ ecclésiastique, accepter ses propres limites et la nécessité d’avoir des collaborateurs au milieu d’attentes ‘surhumaines’, savoir que l’on est un serviteur et non le Sauveur ».

Le cardinal Tagle s’est souvenu de son travail commun avec le cardinal Bergoglio au sein du Conseil ordinaire du secrétariat du Synode des évêques de 2005 à 2008 : « Je suis impressionné par le fait qu’il ait amené à la papauté la personne simple, pleine d’humour et consciencieuse que j’ai toujours connue. Dans pratiquement toutes les réunions que j’ai avec lui, la première question qu’il me pose ne porte pas sur les questions du jour, mais sur ‘comment vont mes parents’. »

L’amour « pour les plus petits »

Le préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples a rappelé que « l’amour particulier que les chrétiens doivent avoir pour les plus petits dans la société n’est pas une invention du pape François ».

Il s’agit de « la mission constante » de l’Église pendant des siècles : « La Bible, la pratique de l’Église depuis sa naissance, les enseignements sociaux de l’Église, le témoignage des martyrs et des saints, ainsi que la mission constante de l’Église pour les pauvres … constituent un chœur et une symphonie que nous sommes invités à écouter et auxquels nous sommes appelés à unir nos voix », a-t-il souligné. D’où l’appel du cardinal : « Je propose d’avoir des contacts plus personnels et des rencontres avec des personnes pauvres et sans défense. Mais nous devons permettre à de telles rencontres de bouleverser nos cœurs et de nous conduire à la prière, afin que nous puissions entendre Jésus nous parler dans les pauvres. »

Le cardinal a aussi expliqué ce que voulait dire l’« Église en sortie » selon le pape François : « il est vrai », a-t-il noté, que c’est « une Église qui va vers les hommes et les femmes et les situations concrètes du monde pour apporter l’Évangile par des paroles et des actes », « mais nous ne devons pas oublier que le pape François souligne également le fait essentiel que la mission doit naître d’une rencontre profonde avec Jésus, d’une expérience de foi. » « Sans Jésus et l’Esprit-Saint, la mission n’est pas une ‘sortie’ du Père. Elle devient un projet humain, un programme social ou civique », a rappelé le cardinal.

À la fin de l’interview, le cardinal Tagle a souhaité « que le pape François continue à découvrir et à manifester le don et la promesse que Dieu a faite à l’Église et à l’humanité lorsqu’il a été appelé au ministère pétrinien il y a sept ans ». « Saint-Père, restez en bonne santé et plein de joie! » a-t-il conclu.

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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