Divino Amore: le pape confie Rome, l’Italie, le monde à la protection de Marie (traduction complète)

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« Nous nous confions à toi, santé des malades »

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Le pape François a confié Rome, l’Italie, le monde à la protection de Marie, Mère de Dieu, invoquée au sanctuaire marial du Divino Amore, à quelque 15 kilomètres au sud est de Rome, sur la via Ardeatina, à Castel di Leva.

Le message vidéo du pape  François a été diffusé en direct depuis la bibliothèque du palais apostolique du Vatican, ce mercredi 11 mars 2020, avant la célébration de la messe au sanctuaire, par le cardinal vicaire du pape pour Rome, Angelo De Donatis, à 19h, en l’absence d’assemblée. Désormais la messe sera célébrée tous les jours à cette intention à 19h. Et le diocèse de Rome a organisé une collecte pour venir en aide aux médecins, aux infirmiers, à tout le personnel soignant.

Prière à la Vierge du "Divino Amore", 11 mars 2020, capture @ Vatican Media

Prière à la Vierge du « Divino Amore », 11 mars 2020, capture @ Vatican Media

Devant une réplique du tableau de la Vierge du Divino Amore, le pape François a prié Marie en l’invoquant sous le vocable de « Salut du Peuple Romain »: « Ô Marie, tu resplendis toujours sur notre chemin comme signe de salut et d’espérance. Nous nous confions à toi, santé des malades, qui, auprès de la Croix, t’es associée à la souffrance de Jésus, gardant ferme ta foi. Toi, Salut du Peuple romain, tu sais ce dont nous avons besoin. Et nous sommes certains que tu feras le nécessaire pour que, comme à Cana de Galilée, la joie et la fête puissent revenir après ce temps d’épreuve. »

Et il a ajouté cette invocation à la Mère du Divin Amour: « Aide-nous, Mère du Divin Amour, à nous conformer à la volonté du Père et à faire ce que nous dira Jésus, qui a pris sur lui nos souffrances et s’est chargé de nos douleurs pour nous conduire à travers la croix jusqu’à la joie de la résurrection. Amen. »

Le pape a ensuite prié l’antienne mariale « Suub tuum praesidium confugimus » en italien: « Sous ta protection nous nous réfugions, Sainte Mère de Dieu : ne méprise pas nos prières quand nous sommes dans l’épreuve, mais délivre-nous de tous les dangers, ô Vierge glorieuse et bénie. »

Prière à la Vierge du "Divino Amore", 11 mars 2020, capture @ Vatican Media

Prière à la Vierge du « Divino Amore », 11 mars 2020, capture @ Vatican Media

La Vierge de 1840

Le sanctuaire abrite une image du XIVe s. c’est le but d’un traditionnel pèlerinage aux flambeaux à pied dans la nuit, le samedi soir. L’origine du sanctuaire est l’intervention de la Vierge Marie en faveur d’un jeune voyageur poursuivi par des chiens errants, en 1840.

Terrorisé, il leva les yeux vers la tour d’un vieux château délabré, qui portait une peinture du XIVe siècle, représentant la Vierge à l’Enfant, surmontée d’une colombe, symbole de l’Esprit Saint, le « Amour Divin ». Il hurla : « Madonna mia, grazia ! », « Ô Sainte Vierge, pitié ! ». Les chiens s’éloignèrent sur le champ, soudain apaisés, « comme s’ils obéissaient à un ordre mystérieux ».

Le nom du voyageur du Divino Amore n’a pas été conservé, mais comme il raconta sa mésaventure à tous ceux qu’il rencontrait et partout où il allait, Castel di Leva devint renommé, comme le rapportent les chroniques de l’époque : « On ne distinguait plus le jour de la nuit et les pèlerins accourraient toujours plus pieux et nombreux, recevant de nombreuses grâces ».

Une église fut construite en 1845 pour abriter l’image de la Vierge. La « salle des ex-votos », couverte de milliers d’ex-votos de toute sorte, manifeste combien au cours des siècles, les Romains ont continué d’avoir recours à l’intercession de la Vierge du Divino Amore et ont été exaucés. Partout dans la ville de Rome, sont reproduites des images de la Vierge du Divino Amore. On y trouve aussi, par exemple des bicyclettes de coureurs cyclistes ayant bénéficié de la protection de Marie, probablement pendant le Tour d’Italie: l’une d’elle a été offerte par Eddie Merckx.

Le voeu de 1944

C’est à la Vierge du Divino Amore que le pape Pie XII avait confié Rome et l’Italie en 1944. A la demande de Pie XII, l’image de la Vierge du Divino Amore avait été apportée à Rome, le 24 janvier 1944: une époque d’arrestations, de tortures, de déportations, avec, le 24 mars, le massacre des fosses ardéatines où périrent plus de 300 personnes.

Le 4 juin 1944, Rome était occupée par les troupes nazies depuis 9 mois – des Romains firent le voeu qu’un nouveau sanctuaire serait édifié si la ville échappait à la destruction: Rome, dont les ponts devaient sauter, et la ville mise à feu, fut épargnée. Quand les premières troupes américaines entrèrent dans la ville, l’Occupant se retira sans combattre. Le nouveau sanctuaire a été édifiée après l’an 2000, assorti d’oeuvres caritatives.

Le Divino Amore a reçu la visite de Jean-Paul II trois fois, le 1er mai 1979, le 7 juin 1987 et le 4 juillet 1999.

Le pape Benoît XVI s’y est rendu le 1er mai 2006, notamment pour demander la protection de la Vierge Marie contre le terrorisme.

Il a rappelé le voeu de 1944: « Ils demandèrent à la Vierge du Divin Amour que cette ville soit préservée des horreurs de la guerre, une supplique qui a été écoutée ».

Les Romains, soulignait également le pape, firent le vœu et la promesse de « corriger et améliorer leur conduite morale afin de la rendre plus conforme à celle du Seigneur Jésus ».

« Aujourd’hui, insistait Benoît XVI, la conversion au Dieu d’Amour est encore nécessaire, pour que le monde soit libéré des guerres et du terrorisme. Ce sont malheureusement les victimes qui nous le rappellent, comme ces militaires morts jeudi dernier à Nassiriya en Irak, et que nous confions à l’intercession maternelle de Marie, Reine de la Paix ».

Le pape François a ainsi mis ses pas dans ceux de ses prédécesseurs.

Avec une traduction d’Hélène Ginabat

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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