« Actuellement le Synode est le synode des évêques, mais l’on étudie la façon de faire participer davantage le peuple de Dieu à ce grand mouvement… le pape veut que l’on approfondisse encore plus », affirme le cardinal Lorenzo Baldisseri. Dans un entretien à Vatican News, le secrétaire général du Synode commente le thème choisi par le pape François pour le synode d’octobre 2022 : “Eglise et synodalité : communion, participation et mission”.
Ce thème, explique-t-il, fait référence au discours du pape François pour le 50e anniversaire de l’institution des synodes par Paul VI : « un discours fondamental dans lequel il met en évidence la façon dont la synodalité est une dimension constitutive de l’Eglise », aspect qui « embrasse toute l’Eglise dans la communion, dans la participation à la mission ».
Si la collégialité concerne « tout l’épiscopat », dont le pape est le chef, la synodalité met en évidence que « tous les baptisés aussi doivent être impliqués et sont acteurs », poursuit le secrétaire général : « Il n’y a pas d’acteurs et de spectateurs comme au théâtre, mais tout le monde est protagoniste ». Le pape François veut ainsi souligner « la nécessité de marcher, de bouger – et aussi d’être créatifs ».
La synodalité « n’est pas une nouveauté », souligne-t-il : « Saint Jean Chrysostome affirmait déjà qu’Eglise et Synode sont synonymes, ce sont tous les baptisés qui cheminent ensemble. Je crois que le pape a l’intention de revenir à ce concept des premiers temps, celui d’une Eglise qui n’est pas statique… mais une Eglise vivante qui avance et qui avance ensemble ».
Il y a divers niveaux de synodalité, rappelle également le cardinal : le premier, « universel, où nous trouvons le pape, le collège épiscopal, le peuple de Dieu » ; le deuxième en diocèse, « où il y a un évêque, un presbyterium, les diacres et le peuple de Dieu » ; puis le niveau paroissial, avec « le curé, le conseil paroissial… » Le gouvernement d’une paroisse montre, « en petit », « ce qui advient en plus grand dans l’Eglise ».
Le cardinal Baldisseri revient enfin sur l’expression de « pyramide inversée » employée par le pape : « Ce que l’on voit plus dans le monde est la partie la plus haute » de la pyramide, fait-il observer. Or « c’était auparavant le chef, aujourd’hui au contraire le chef est presque le fondement, l’appui : Jésus a dit à Pierre “Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise”. Et l’on ne perd rien ici, ni autorité ni rien d’autre, car chacun a sa fonction dans cette pyramide ».