« L’essentiel de l’organisation de l’Eglise, ce sont les sacrements et la façon dont Jésus les a donnés », affirme le pape François dans l’émission ‘Je crois’ qui sera diffusé le 9 mars 2020 sur la chaîne de la Conférence épiscopale Tv2000.
Dans ce quatrième épisode, le pape décrit cette organisation autour des sacrements : « le baptême qui te fait avancer ; l’eucharistie qui fait l’Eglise : et puis l’ordre qui fait le sacerdoce. Le peuple sacerdotal aussi a un sacerdoce ministériel » : sans cela, l’organisation est « ecclésiastique, mais pas ecclésiale ».
Répondant aux questions de don Marco Pozza, aumônier de la prison de Padoue, il note « des déformations dans l’histoire, sur la façon de comprendre ou de gérer l’organisation de l’Eglise ».
Et le pape de citer l’historien autrichien Ludwig von Pastor (1854-1928), auteur de dizaines de volumes sur l’Eglise, qui s’est converti au catholicisme au terme de son travail auprès des archives du Vatican : « Il a vu tant d’erreurs dans l’organisation, dans la vie de l’Eglise… tant de scandales, qu’il a dit : ‘(L’Eglise) ne se comprend que si c’est une oeuvre divine’. »
« Les premiers Pères de l’Eglise, rappelle encore le pape, l’appelaient ‘la casta meretrix’, c’est-à-dire la vierge prostituée, une vierge pécheresse… sainte en elle-même mais mère des pécheurs. Quand nous voyons par exemple des hommes d’Eglise – entre guillemets – … qui vivent dans la mondanité et une mondanité [faite de] luxe… est-ce cela, l’Eglise ? Non, ce sont les péchés de l’Eglise. »
Enfin, le pape évoque ses voyages internationaux : « L’Esprit-Saint te fait comprendre où aller… il s’y rend d’abord et il commence à faire du raffut… Et tu t’aperçois que l’Esprit travaille là-bas. »
Il confie « une très belle expérience de foi » : « Un monseigneur qui travaillait à la Curie m’a parlé d’un prêtre français de l’Institut pontifical pour les missions étrangères qui travaillait dans le nord-est de la Thaïlande, près de la Birmanie, avec les indigènes… j’ai reçu des représentants de cette communauté de nouveaux chrétiens… Il y avait six hommes et deux femmes, tous jeunes, mariés avec des enfants – 24, 25 ans – ils habitaient de petits villages sans eau courante… sans électricité. Et le prêtre m’expliquait qu’il avait baptisés ces premiers (chrétiens) et qu’ils étaient à présent catéchistes et qu’il avait baptisé leurs enfants… ‘Mais comment sont-ils passés de rien à la foi ?’ ai-je demandé, et le père (a répondu) : ‘Je ne sais pas. Je suis parti comme missionnaire et voilà le fruit’. Après 30 ans. A la fin… j’ai dit : ‘Prions ensemble’. Ils se sont agenouillés – je ne leur avais pas dit de le faire – avec piété et ils ont prié en regardant la Vierge Marie. C’est l’Eglise vivante. Mais qui a envoyé ce prêtre ? L’Esprit Saint. »
