Il est « bon, même pour les évêques, de se remettre sans cesse à l’école de l’Esprit Saint, qui fait sortir du Cénacle – où le Seigneur Jésus les a réunis dans l’unité avec Pierre et avec Marie, Mère de Dieu et Mère de l’Église – pour cheminer dans le feu de la Pentecôte avec tout le peuple de Dieu sur les chemins de la mission ». Telle est la conviction du pape François qui a remercié Dieu pour « le don du charisme de l’unité à travers le témoignage et l’enseignement de la Servante de Dieu Chiara Lubich ».
Le pape François a envoyé un message daté du 29 janvier 2020 aux évêques amis du Mouvement des Focolari, qui participent au Congrès international intitulé « Un charisme au service de l’Église et de l’humanité ». Organisé à l’occasion du centenaire de la naissance de la fondatrice du Mouvement, Chiara Lubich, ce rassemblement s’est tenu en Italie, à Trente (8-9 février) et se poursuit à Loppiano (10-12 février).
C’est l’Esprit-Saint, a souligné le pape, qui « enseigne concrètement à vivre la grâce de l’unité », c’est lui qui « invite à choisir comme l’unique tout de notre “sequela” et comme unique boussole de notre ministère, Jésus crucifié », c’est lui qui « ouvre au dialogue de la charité et de la vérité avec tous les hommes et toutes les femmes, de toutes les cultures, traditions religieuses, convictions et idéaux ». L’Esprit, a-t-il conclu, « met à l’école de Marie, où l’on apprend que ce qui a de la valeur et qui demeure, c’est l’amour »
Voici notre traduction du Message du pape François, donné en italien.
HG
Message du pape François
Chers frères,
Je me réjouis vivement de l’organisation du Congrès international qui vous rassemble, d’abord à Trente puis à Loppiano, à l’occasion du centenaire de la naissance de la Servante de Dieu Chiara Lubich, dans le but d’approfondir la signification et la contribution du charisme de l’unité, aujourd’hui, au service de la mission de l’Église en tant que communion pour l’évangélisation.
Les charismes sont « des cadeaux de l’Esprit, intégrés dans le corps ecclésial et attirés vers le centre qu’est le Christ, à partir de qui ils sont orientés vers l’évangélisation » (Exhort. ap. Evangelii gaudium, 130). Il est donc bon, même pour les évêques, de se remettre sans cesse à l’école de l’Esprit Saint, qui fait sortir du Cénacle – où le Seigneur Jésus les a réunis dans l’unité avec Pierre et avec Marie, Mère de Dieu et Mère de l’Église – pour cheminer dans le feu de la Pentecôte avec tout le Peuple de Dieu sur les chemins de la mission. Sa lumière et sa force conduisent à rencontrer avec miséricorde et tendresse ceux qui vivent et souffrent dans les périphéries existentielles et sociales, annonçant et témoignant avec joie l’Évangile de Jésus, sans peur, riches uniquement de foi, d’espérance et d’amour.
Les dons charismatiques sont co-essentiels, avec les dons hiérarchiques, à la mission de l’Église[1] et les pasteurs sont investis du don spécifique de reconnaître et promouvoir l’action de l’Esprit Saint qui distribue au sein du Peuple de Dieu, parmi les fidèles de toutes vocations, « des grâces particulières avec lesquelles il les rend aptes et prêts à assumer diverses charges et fonctions utiles au renouvellement et à une plus grande expansion de l’Église » (Lumen gentium, 12). Le charisme de l’unité est l’une de ces grâces pour notre temps, qui vit un changement d’une portée historique et appelle à une réforme spirituelle et pastorale simple et radicale, qui ramène l’Église à la source toujours nouvelle et actuelle de l’Évangile de Jésus.
À travers le charisme de l’unité, pleinement en harmonie avec le magistère du Concile oecuménique Vatican II, l’Esprit Saint enseigne concrètement à vivre la grâce de l’unité selon la prière adressée par Jésus à son Père, à l’approche imminente de sa Pâque de mort et de résurrection (cf. Jn 17,21). L’Esprit invite à choisir comme l’unique tout de notre « sequela » et comme unique boussole de notre ministère, Jésus crucifié – Chiara Lubich ajouterait « abandonné » (cf. Mc 15,34 ; Mt 27,46) – se faisant un avec tous, en commençant pas les plus petits, les exclus, les rejetés, pour leur apporter la lumière, la joie et la paix. L’Esprit ouvre au dialogue de la charité et de la vérité avec tous les hommes et toutes les femmes, de toutes les cultures, traditions religieuses, convictions et idéaux, pour édifier dans la rencontre la nouvelle civilisation de l’amour. L’Esprit met à l’école de Marie, où l’on apprend que ce qui a de la valeur et qui demeure, c’est l’amour. Comme Marie et avec elle, nous sommes appelés à rendre présent et presque tangible, ensemble, pour l’humanité d’aujourd’hui, Jésus le Fils de Dieu qui, en son sein, s’est fait le premier-né de nombreux frères et soeurs (cf. Rm 8,29) et qui vit, ressuscité, au milieu de ceux qui sont un en son Nom (cf. Mt 18n20).
Avec vous donc, chers frères évêques, j’exprime ma gratitude à Dieu pour le don du charisme de l’unité à travers le témoignage et l’enseignement de la Servante de Dieu Chiara Lubich et, dans une communion renouvelée et sous le regard maternel de Marie, « j’invoque […] l’Esprit Saint, je le prie de venir renouveler et secouer l’Église, lui donner l’élan pour sortir d’elle-même avec audace afin d’évangéliser tous les peuples » (Exhort. ap. Evangelii gaudium, 261).
Je bénis chacun d’entre vous et les communautés qui vous sont confiées, et je vous demande, s’il vous plaît, de prier pour moi.
Rome, de Saint-Jean-du-Latran, le 29 janvier 2020
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[1] Cf. Congrégation pour la doctrine de la foi, Lett. Iuvenescit Ecclesia sur la relation entre dons hiérarchiques et dons charismatiques pour la vie et la mission de l’Église, 15 mai 2016.
© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat