Pour la sainte Joséphine Bakhita (1869-1947), « la petite Mère Noire », ce 8 février 2020, le pape François prie pour toutes les victimes de l’esclavage. Cette fête marque aussi la Journée mondiale de prière et de réflexion contre la traite des êtres humains, instituée par le pape en 2015.
« Sainte Bakhita, patronne des victimes de la traite, a-t-il écrit dans un tweet, a affronté la douleur de l’esclavage. Elle a été témoin de la liberté et de la joie de la rencontre avec le Seigneur. Prions pour que tous puissent vivre cette joie et briser les chaînes de l’esclavage. #PrayAgainstTrafficking«
Le pape a publié ensuite un deuxième tweet : « Ensemble contre la traite. Ce n’est qu’ensemble que nous pourrons vaincre ce fléau et protéger les victimes. La prière est la force qui soutient notre engagement. »
Mère Joséphine Bakhita naquit au Soudan en 1869 et mourut à Schio (Vicenza) en 1947. Fleur d’Afrique, elle connut les angoisses de l’enlèvement et de l’esclavage, avant de rentrer chez les filles de Sainte Madeleine de Canossa en Italie.
Bakhita, qui signifie «fortunée», est le prénom qui lui fut donné par ses ravisseurs. Vendue et revendue plusieurs fois sur les marchés de El Obeid et de Khartoum, elle connut les humiliations, les souffrances physiques et morales de l’esclavage.
Dans la capitale du Soudan, Bakhita fut enfin rachetée par un Consul italien, Calliste Legnani. Dans cette nouvelle maison, Bakhita connut la sérénité, l’affection et des moments de joie, peut-être même s’ils étaient encore voilés par la nostalgie de sa famille, perdue pour toujours.
Des événements politiques obligèrent le Consul à partir pour l’Italie, emmenant aussi Bakhita qui vécut en Italie avec sa famille puis, le 8 décembre 1896, se consacra pour toujours à son Dieu qu’elle appelait «Mon Maître!». Durant plus de cinquante ans, elle fut humblement cuisinière, lingère, brodeuse, concierge. Son humilité, sa simplicité et son sourire constant conquirent le cœur de tous les habitants de Schio. Après une longue maladie, Mère Bakhita s’est éteinte le 8 février 1947 dans la maison de Schio, entourée de la communauté en pleurs et en prières.