Une révision des articles du droit canon concernant les abus sexuels sur mineurs par le clergé est en cours, annonce le pape François, ce jeudi 30 janvier 2020.
Le pape a en effet reçu en audience au Vatican les membres de l’assemblée de la Congrégation pour la doctrine de la foi: notre traduction intégrale du discours du pape se trouve ici.
« J’apprécie également l’étude que vous avez entreprise sur la révision des normes sur les delicta graviora (les délits les plus graves, ndlr) réservés à votre dicastère, contenues dans le Motu proprio « Sacramentorum sanctitatis tutela » de saint Jean-Paul II », a déclaré le pape.
Ce « motu proprio » de Jean-Paul II répondait à la demande du préfet de la Doctrine de la foi d’alors, le cardinal Joseph Ratzinger, voyant les difficultés des évêques locaux à traiter ces cas. Ce dicastère est à la fois chargé de traiter les dossiers d’agressions sexuelles perpétrées par des clercs ou des religieux et de décider d’instruire d’éventuels procès ecclésiastiques.
Le pape Benoît XVI a ensuite édicté des lois pour affronter ces questions. Depuis lors une section du site Internet du Vatican rassemble toutes ces mesures législatives sous le titre: « Abus sur mineurs, la réponse de l’Eglise« . Un corpus enrichi également par le pape François.
Le pape encourage à poursuivre ce travail de révision pour plus « d’efficacité »: « Votre engagement se situe dans la juste direction pour mettre à jour la règlementation en vue d’une plus grande efficacité des procédures, pour la rendre plus ordonnée et cohérente, à la lumière des nouvelles situations et problématiques du contexte socio-culturel actuel. »
Il encourage aussi à une grande « fermeté » pour susciter partout « rigueur » et « transparence » et mieux protéger « les plus petits »: « En même temps, je vous exhorte à poursuivre cette tâche avec fermeté, afin d’offrir une contribution efficace dans un domaine où l’Église est directement impliquée pour avancer avec rigueur et transparence dans la protection de la sainteté des sacrements et de la dignité humaine violée, spécialement celle des plus petits. »
Le pape a aussi fait passer de 14 ans à 18 ans la limite d’âge en dessous de laquelle la détention de matériel pédopornographique impliquant des mineurs est considérée comme un délit grave.
En mai 2019, le pape a rendu obligatoire le signalement de tout soupçon d’agression sexuelle ou de harcèlement à la hiérarchie de l’Église.
Il a aussi rendu obligatoire de signaler toute éventuelle tentative de couvrir des abus sexuels perpétrés par un prêtre ou un religieux.
Les diocèses catholiques ont dû mettre en place un système accessible au public pour pouvoir signaler les abus sur mineurs.