« Non, Dieu n’a pas disparu du cœur des hommes et des femmes de ce temps », déclare le cardinal Ayuso qui souligne l’importance de la prière et de l’intériorité pour construire la paix.
«La paix, un chemin d’espérance»
Des représentants du judaïsme, du bouddhisme, du protestantisme, de l’orthodoxie et de l’islam en Suisse sont aussi intervenus au cours de la soirée.
Elle s’est conclue par la prière de saint François d’Assise lue par Mgr Alain de Raemy, évêque auxiliaire de Lausanne, Genève et Fribourg.
Il a fait observer les deux types de paix dont il s’agit, la paix intérieure et «l’aspiration à la paix comme vision politique et sociale des institutions et des sociétés, civiles ou religieuses»: «ces deux aspirations à la paix ne sont pas sans lien».
Un « échange de dons »
Il a spécialement relevé le lien entre la vie de prière et le respect de toute personne, rapporte Radio Vatican: «Comme le fait le Pape, il nous faut hélas constater que notre monde, à la fois puissant et fragile, quelquefois fraternel et souvent injuste, rarement solidaire et plus souvent prévaricateur, engendre la tentation d’un pessimisme destructeur, quand ce n’est pas la suprématie de l’arsenal pervers de la violence. Mais ce soir, nous voulons ensemble disposer d’une capacité de réponse à tout cela: un moment de méditation et de prière. Le privilège de la prière, pour nombre des diverses religions représentées ici ce soir, s’accompagne du respect sacré pour la dignité de chaque femme et de chaque homme qui est la base des droits fondamentaux de la personne humaine.»
Il a encouragé à un dialogue qui s’accompagne d’un « échange de dons » entre croyants de différentes religions, chacun conservant clairement son identité , et la nécessité de l’intériorité: «Nous, en tant que responsables religieux, n’hésitons pas déployer la seule “arme” dont nous disposons pour rappeler que la paix, dans son cortège solidaire et fraternel, reste le socle sur lequel devrait reposer la vie des hommes et des femmes de notre temps. Voici donc ce soir, à travers un acte conjoint d’intériorité, que se manifeste ce “savoir-faire” de ceux qui, chaque jour, chaque semaine, dans leurs synagogues, leurs temples, leurs églises et leurs mosquées, vénèrent le Dieu unique, dans la diversité et l’unité. Non, Dieu n’a pas disparu du cœur des hommes et des femmes de ce temps.»
La nécessaire contemplation
Le cardinal Ayuso a cité l’invocation de Clément de Rome, le 4e Pape de l’Église catholique, qui a régné de 92 à 99, ajoute la même source : «Laissons donc là les soucis vains et inutiles, rangeons-nous à la glorieuse et vénérable règle de notre tradition. […] Adhérons à ceux qui cultivent pieusement la paix non à ceux qui feignent de la vouloir. […] Prenons donc notre part d’actions si nombreuses, […] et revenons en hâte vers le but de la paix qui nous a été proposé dès le commencement ; les yeux fixés sur le Père et le Créateur de l’univers, attachons-nous à ses présents magnifiques et incomparables nés de la paix et à ses bienfaits. Contemplons Dieu par la pensée ; considérons des yeux de l’âme sa volonté pleine de patience ; réfléchissons à combien il est bon envers toute sa création !»
Le cardinal espagnol a encouragé à mettre ne oeuvre les enseignements du pape Clément et du pape François: «À la suite du Pape Clément et aujourd’hui avec le Pape François, nous sommes appelés à dire “une nouvelle manière d’habiter la maison commune” pour qu’en contemplant “la générosité du Créateur” et son infinie sagesse, jaillisse enfin la paix».