Le pape François et le cardinal Filoni © L'Osservatore Romano

Le pape François et le cardinal Filoni © L'Osservatore Romano

Evangélisation des peuples : le card. Filoni quitte le dicastère en saluant la participation « extraordinaire » des laïcs

Print Friendly, PDF & Email

Un signe d’espérance

Share this Entry
Print Friendly, PDF & Email

« Si l’annonce de l’Évangile était, dans le passé, l’apanage des prêtres et des religieux, aujourd’hui, il existe une extraordinaire participation des laïcs », y compris « des couples mariés et des familles avec des enfants »: « c’est un signe d’espérance », affirme le cardinal Fernando Filoni qui a terminé, le 15 janvier 2020, son service en tant que préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples.

Il est intervenu – avec un bilan de presque neuf années d’activité dans le dicastère missionnaire – au cours d’un colloque organisé par L’Osservatore Romano, indique le quotidien du Vatican en italien. Lors de la rencontre, le cardinal, qui reste « préfet émérite » de la Congrégation, a été salué par Mgr Giampietro Dal Toso, l’archevêque secrétaire adjoint de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples et président des Œuvres missionnaires pontificales : « En vous, nous avons eu un guide sûr », a souligné ce dernier.

Dans son discours, le card. Filoni a encouragé les fidèles des Églises locales à évangéliser : « Nous sommes dans une phase de passage, a-t-il affirmé : jusqu’au concile Vatican II, en effet, l’œuvre missionnaire était essentiellement confiée à des ordres religieux spécifiques…. Actuellement, la collaboration de tous les fidèles à l’œuvre missionnaire, de manière directe ou indirecte, est indispensable. »

Il a souligné l’importance de la mission du dicastère : « Nous ne pouvons pas oublier, a-t-il dit, que les deux tiers de l’humanité ne connaissent pas l’Évangile : le mandat de l’annoncer à tous les peuples du monde ne peut disparaître, mais il n’est possible que si l’on aime Jésus-Christ et, avec lui, l’humanité. »

Connaître de l’intérieur la richesse des jeunes Églises

En dressant le bilan de son activité dans la Congrégation, le préfet émérite a souligné qu’il avait « effectué une cinquantaine de voyages » et que le pape François lui avait « souvent dit » qu’il « appréciait le fait » que le cardinal « ne reste pas immobile derrière un bureau ».

Ces voyages lui ont donné la possibilité de « connaître de l’intérieur la richesse des jeunes Églises et de constater leur engagement missionnaire »: « Les entretiens avec les évêques, les réunions avec les prêtres et les religieux, avec les séminaristes et les laïcs, a-t-il noté, ont été de fécondes opportunités d’échange, utiles pour qu’ils connaissent l’activité de la congrégation et utiles pour que je comprenne leurs exigences. »

Dans ce processus d’écoute et de connaissance, a expliqué le card. Filoni, il reste la tâche fondamentale du dicastère missionnaire : celle de contribuer à la nomination d’évêques et de vicaires apostoliques pour tous les diocèses confiés. « Ce service réalise le mandat du Christ. C’est un engagement très délicat et exigeant, mais il n’y a rien de plus beau : pouvoir contribuer, par la grâce de Dieu, à la vie de l’Église dans le monde. »

Il a expliqué comment se passait le processus de sélection des candidatures: « À travers les nonciatures, a-t-il dit, on interpelle les évêques, les prêtres, les religieux et certains laïcs. À partir de leurs attentes, on peut sentir le type de pasteur dont cette Église a besoin. Des indications émergent sur d’éventuels candidats dont on étudie et on évalue la vie et l’activité pastorale, dans un second temps, selon des critères de dignité et d’idonéité. On arrive ainsi aux trois noms à soumettre aux pères cardinaux et aux évêques membres de la congrégation et, enfin, au Saint-Père pour le choix définitif. Parfois, ce travail nécessite des années, car il s’agit de territoires lointains, où les communications ne sont pas faciles. »

Éducation et formation : « une attention particulière »

Le préfet émérite a aussi parlé de l’œuvre de formation et d’instruction menée et soutenue par le dicastère dans le monde : « Je pense à l’éducation primaire dont s’occupent tant de missionnaires dans des villages, dans les lieux les plus isolés. Je pense à la formation assurée aux jeunes dans des instituts secondaires ou à la formation universitaire, dans de nombreux pays. »

Il a rappelé que « le dicastère s’occupe directement de la formation des nouveaux évêques (à travers des séminaires spécifiques), des recteurs et des professeurs qui enseignent dans les séminaires de ses territoires ».

Le cardinal a fait état d’« une attention particulière » de la Congrégation pour l’« engagement de formation » en Afrique, en Asie et en Amérique latine : « Tous les ans, a-t-il souligné, grâce au soutien des Œuvres pontificales missionnaires, la congrégation offre environ cinq cents bourses d’études à des séminaristes, prêtres et religieux des jeunes Églises. »

Enfin, le card. Filoni a appelé les baptisés à participer plus activement à la traditionnelle collecte pour les missions qui a enregistré une baisse progressive ces dernières années: « Je voudrais exhorter tout le monde à avoir à cœur cette coopération missionnaire particulière, a insisté le cardinal, si tous les baptisés donnaient l’équivalent d’un seul dollar par an pour les missions, on réussirait à répondre aux exigences de vastes populations pauvres, vulnérables ou démunies. »

En concluant son discours, le préfet émérite a souligné que l’évangélisation était nécessaire également sur le vieux continent : « Aujourd’hui, a-t-il dit, on ne peut plus penser à l’œuvre missionnaire, comme dans les siècles passés, seulement en termes de territoires. Même sur les continents de vieille tradition chrétienne, il faut une annonce renouvelée de l’Évangile. Depuis la mission ad gentes, aujourd’hui, c’est le temps de la mission inter gentes : c’est le grand défi pour l’avenir. »

Avec une traduction d’Hélène Ginabat

Share this Entry

Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel