Francesca Di Giovanni © Vatican Media

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Secrétairerie d’Etat: Francesca Di Giovanni au service de la fraternité et de la paix

La mise en oeuvre du multilatéralisme

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Francesca Di Giovanni, une laïque italienne, du Mouvement des Focolari, 66 ans, est nommée par le pape François sous-secrétaire pour les Relations avec les États, donc, aux côtés du Secrétaire, Mgr Paul Richard Gallagher, au service de la diplomatie de la paix. Elle sera en charge des rapports multilatéraux.

C’est un poste nouveau et confié à une femme, au Vatican, dans la ligne de l’enseignement constant du magistère sur le rôle de la femme au service de la paix dans le monde, et dans la ligne de la réforme du pape François de faire participer des femmes aux processus de décision dans l’Eglise.

Une Sicilienne au service de la paix

Née à Palerme (Sicile) en 1953, diplômée en droit, elle a travaillé dans le notariat puis pour le service juridique et administratif au Centre international du Mouvement des Focolari.

Mme Di Giovanni a également une expérience professionnelle, précise le Saint-Siège, pour les questions relatives aux migrants et aux réfugiés, au droit international humanitaire, au droit international privé, à la condition féminine, à la propriété intellectuelle, aux communications et au tourisme.

Elle travaille à la Secrétairerie d’Etat depuis 27 ans:  en 1993, elle a été nommée par Jean-Paul II official à la Section pour les relations avec les États, au sein de la Secrétairerie d’État.

En tant que sous-secrétaire, Francesca Di Giovanni travaillera avec l’autre sous-secrétaire, Mgr Miroslaw Wachowski, prêtre polonais nommé à l’automne dernier, principalement pour la diplomatie bilatérale.

Une responsabilité liée à la fonction

Dans un entretien réalisé par Radio Vatican et par L’Osservatore Romano en italien, Francesca Di Giovanni fait observer que sa mission est liée aux compétences, et non au fait d’être femme: « C’est la première fois qu’une femme occupe un poste de direction à la Secrétairerie d’État. Le Saint-Père a pris une décision novatrice, c’est certain, qui, au-delà de ma personne, représente un signe d’attention envers les femmes. Mais la responsabilité est liée à la fonction, plus qu’au fait d’être une femme. »

Mais elle reconnaît que la femme peut apporter une contribution spécifique: « Je ne peux que me rappeler des paroles du Saint-Père dans son homélie du 1er janvier dernier, dans laquelle il fait – pourrait-on dire – un hymne au rôle des femmes, disant également que «les femmes sont des donneuses et des médiatrices de paix et doivent être pleinement associées aux processus de décision. Parce que lorsque les femmes peuvent transmettre leurs dons, le monde se trouve plus uni et plus en paix». »

Construire la fraternité

Elle souhaite mettre ses aptitudes au service de la construction de la « fraternité » – appelée de ses voeux par le pape François -: « Je voudrais pouvoir contribuer à la réalisation de cette vision du Saint-Père, avec mes autres collègues qui travaillent dans ce domaine au sein de la Secrétairerie d’État, mais aussi avec d’autres femmes -et elles sont nombreuses- qui travaillent à la construction de la fraternité également dans cette dimension internationale. Il est important de souligner l’attention du Pape pour le secteur multilatéral, qui est aujourd’hui remis en question par certains, mais qui a une fonction fondamentale au sein de la communauté internationale. Une femme peut avoir certaines aptitudes pour trouver des points communs, pour soigner les relations ayant à cœur la recherche d’unité. J’espère que le fait que je sois une femme peut se refléter positivement dans cette mission, même si ce sont des dons que je trouve certainement aussi dans l’attitude de mes collègues masculins. »
Avec cette nomination, un nouveau poste est créé: « Depuis plusieurs années, on réfléchit à la nécessité d’un sous-secrétaire pour le secteur multilatéral: un secteur délicat et exigeant qui nécessite une attention particulière, car il a ses propres modalités, et ses différences par rapport au secteur bilatéral. Mais je n’aurais jamais sincèrement pensé que le Saint-Père puisse me confier ce rôle. C’est une nouvelle fonction et je vais essayer de m’engager au mieux pour être à la hauteur de la confiance du Saint-Père. Je souhaite un engagement collectif, et je compte beaucoup sur l’harmonie qui a caractérisé notre groupe de travail jusqu’à présent. »
Elle précise en quoi consiste ce « multilatéralisme » auquel la diplomatie vaticane accorde tant d’importance: « Pour faire simple, on peut dire que c’est une activité qui traite des relations entre les organisations intergouvernementales au niveau international et comprend le réseau des traités multilatéraux, qui sont importants parce qu’ils sanctionnent la volonté politique des États en ce qui concerne les différentes questions relatives au bien commun international: il peut s’agir de développement, d’environnement, de protection des victimes de conflits, de la condition féminine. »

Au service du bien commun

Elle aura maintenant un rôle de coordinatrice: « Je continuerai à m’occuper de ce que j’ai suivi jusqu’à présent dans la Section pour les relations avec les États, bien que maintenant, dans ces nouvelles fonctions, je sois responsable de la coordination des travaux dans ce domaine. »

Le multilatéralisme c’est aussi une diplomatie encouragée par le pape François dans son récent discours au Corps diplomatique: « Le Saint-Siège a également pour mission, dans la communauté internationale, de veiller à ce que l’interdépendance entre les hommes et les nations se développe dans une dimension morale et éthique, ainsi que dans les autres dimensions et les divers aspects que les relations acquièrent dans le monde d’aujourd’hui. Il ne faut jamais se lasser d’encourager le dialogue à tous les niveaux, toujours à la recherche de solutions diplomatiques. Par exemple, dans son récent discours au Corps diplomatique, le Pape a rappelé, entre autres, les nombreux résultats positifs de l’Organisation des Nations Unies, qui célèbre cette année son 75e anniversaire. Nous voulons continuer à les considérer comme un moyen nécessaire pour atteindre le bien commun, même si cela ne nous dispense pas de demander des changements ou des réformes là où l’on estime que c’est nécessaire. »

Traduction des propos de Mme Di Giovanni, de l’italien, par Vatican News

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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