Le card. Ayuso Guixot © Vatican Media

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Document sur la fraternité humaine : réflexions du card. Ayuso Guixot

Une nouvelle fenêtre ouverte pour le chemin de dialogue

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Le Document sur la fraternité humaine signé par le pape François et le grand imam d’Al-Azhar à Abou Dhabi est « une nouvelle fenêtre ouverte pour donner des horizons plus approfondis au chemin de dialogue entre personnes de différentes religions, hommes et femmes de bonne volonté », affirme le cardinal Miguel Ángel Ayuso Guixot, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux.

À l’occasion du premier anniversaire de la signature du « Document sur la fraternité humaine pour la paix dans le monde et la coexistence commune » (le 4 février 2019), La Civiltà Cattolica publie un nouveau volume de la série numérique « Accenti » consacrée à ce thème, avec une préface du cardinal Miguel Angel Ayuso Guixot. Le texte de la préface a été publié par L’Osservatore Romano en italien du 14 janvier 2020.

En saluant l’initiative de la revue jésuite, le cardinal déclare que la signature du Document « a vraiment été un moment hautement significatif sur le chemin du dialogue interreligieux et pas uniquement pour le dialogue islamo-chrétien ». Le Document concerne tous les hommes et toutes les femmes de bonne volonté : « Comme l’a bien expliqué le Saint-Père, écrit le cardinal, bien qu’il soit né d’une réflexion commune longue et attentive dans le cadre musulman et catholique, le document en soi n’a rien qui ne puisse être partagé par les autres. Il s’agit d’une invitation concrète à la fraternité universelle. »

Le président du dicastère pour le dialogue interreligieux rappelle que lors de son voyage apostolique en Thaïlande et au Japon (19-26 novembre 2019), le pape François « a voulu partager les thèmes présents dans la Déclaration d’Abou Dhabi et faire référence à celle-ci ».

Par exemple, explique le cardinal, pendant sa visite en Thaïlande, en offrant au patriarche bouddhiste une copie du Document, le pape « a souhaité qu’entre les fidèles des deux religions, le christianisme et le bouddhisme, on travaille ensemble à des initiatives concrètes sur la voie de la fraternité ». Le pape a en effet dit: « De cette manière, nous contribuerons à la formation d’une culture de la compassion, de la fraternité et de la rencontre, ici comme dans d’autres parties du monde. » (Visite au patriarche suprême des bouddhistes, Bangkok, 21 novembre 2019).

Le cardinal souligne également qu’« on ne peut comprendre le document si on ne l’insère pas dans le chemin… des relations interreligieuses de l’Église catholique, qui a trouvé une expression officielle dans le Concile Vatican II. »

Le cardinal Ayuso Guixot met en relief le rôle fondamental du Concile dans le développement de relations interreligieuses : « Avec le Concile, note-t-il, la digue s’est progressivement ébranlée avant de se rompre : le fleuve du dialogue s’est propagé avec les déclarations conciliaires Nostra aetate sur la relation entre l’Église et les croyants des autres religions et Dignitatis humanae sur la liberté religieuse, thèmes et document qui sont étroitement liés l’un à l’autre, et ont permis à saint Jean-Paul II de donner vie à des rencontres comme la Journée mondiale de prière pour la paix à Assise le 27 octobre 1986, et à Benoît XVI, vingt-cinq ans plus tard, de nous faire vivre dans la ville de saint François la Journée de réflexion, de dialogue et de prière pour la paix et la justice dans le monde, Pèlerins de la vérité, pèlerins de la paix. »

En concluant, le cardinal affirme « que le texte de la Déclaration d’Abou Dhabi continue de se tracer un chemin y compris au-delà des relations entre chrétiens et musulmans ». Il explique que « le rapport entre l’Occident et l’Orient – pas seulement au sens géographique – est nécessaire et il ne doit pas être négligé, de sorte que cette Déclaration sur la Fraternité humaine doit être ‘un symbole de l’étreinte entre l’Orient et l’Occident, entre le Nord et le Sud et entre toutes les personnes qui croient que nous nous a créés pour nous connaître, pour coopérer entre nous et vivre comme des frères qui s’aiment’. »

Avec une traduction d’Hélène Ginabat

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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