« Celui qui se vante n’est pas un bon disciple. Le bon disciple est humble, doux, il fait le bien sans se faire remarquer », a déclaré le pape François à l’angélus qu’il présidait place Saint-Pierre ce 12 janvier 2020.
« Dans la fête du Baptême de Jésus, nous redécouvrons notre Baptême », a souligné le pape en évoquant la fête du jour, concluant le temps de Noël : « Nous sommes des enfants bien-aimés – le Père nous aime tous ! –, objets de la joie de Dieu, frères de nombreux frères, investis d’une grande mission pour témoigner et annoncer à tous les hommes l’amour infini du Père. »
« Fêtez dans votre cœur la date de votre baptême chaque année, a aussi recommandé le pape. Faites-le. C’est aussi un devoir de justice envers le Seigneur qui a été si bon avec nous. »
Voici notre traduction des paroles qu’il a prononcées avant la prière mariale.
Méditation du pape François
Chers frères et sœur, bonjour !
Une fois encore, j’ai eu la joie de baptiser quelques enfants aujourd’hui, pour la fête du Baptême du Seigneur. Prions pour eux et pour leurs familles.
La liturgie de cette année nous propose l’événement du baptême de Jésus selon le récit de l’Evangile de Matthieu (cf. 3,13-17). L’évangéliste décrit le dialogue entre Jésus, qui demande le baptême, et Jean Baptiste, qui veut refuser et fait observer : « C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi, et c’est toi qui viens à moi ! » (v. 14). Cette décision de Jésus surprend le Baptiste : en effet, le Messie n’a pas besoin d’être purifié ; c’est Lui au contraire qui purifie. Mais Dieu est le Saint, ses chemins ne sont pas les nôtres, et Jésus est le Chemin de Dieu, un chemin imprévisible. Souvenons-nous que Dieu est le Dieu des surprises.
Jean avait déclaré qu’entre lui et Jésus il existait une distance abyssale, infranchissable. « Je ne suis pas digne de lui retirer ses sandales» (Mt 3,11), avait-il dit. Mais le Fils de Dieu est venu justement pour combler la distance entre l’homme et Dieu. Si Jésus est tout entier du côté de Dieu, il est aussi tout entier du côté de l’homme, et il réunit ce qui était divisé. C’est pourquoi il répond à Jean : «Laisse faire pour le moment, car il convient que nous accomplissions ainsi toute justice. » (v. 15). Le Messie demande à être baptisé, afin que s’accomplisse toute justice, c’est-à-dire que se réalise le dessein du Père qui passe à travers le chemin de l’obéissance filiale et de la solidarité avec l’homme fragile et pécheur. C’est le chemin de l’humilité et de la pleine proximité de Dieu envers ses enfants.
Le prophète Isaïe aussi annonce la justice du Serviteur de Dieu, qui réalise sa mission dans le monde avec un style contraire à l’esprit mondain : «Il ne criera pas, il ne haussera pas le ton, il ne fera pas entendre sa voix au-dehors. Il ne brisera pas le roseau qui fléchit, il n’éteindra pas la mèche qui faiblit » (42,2-3). C’est l’attitude de la douceur – c’est cela que Jésus nous enseigne par son humilité, la douceur – , l’attitude de la simplicité, du respect, de la modération et de la vie cachée, demandées encore aujourd’hui aux disciples du Seigneur. Combien – c’est triste à dire – combien de disciples du Seigneur se vantent d’être disciples du Seigneur. Celui qui se vante n’est pas un bon disciple. Le bon disciple est humble, doux, il fait le bien sans se faire remarquer. Dans l’action missionnaire, la communauté chrétienne est appelée à aller à la rencontre des autres, toujours en proposant et non pas en s’imposant, en rendant témoignage, en partageant la vie concrète des gens.
A peine Jésus fut-il baptisé dans le fleuve du Jourdain, que s’ouvrirent les ceux et que l’Esprit Saint descendit sur Lui comme une colombe, tandis qu’une voix résonna d’En haut en disant : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui je trouve ma joie.» (Mt 3,17). Dans la fête du Baptême de Jésus, nous redécouvrons notre Baptême. Comme Jésus est le Fils bien-aimé du Père, nous aussi, nés à nouveau de l’eau et de l’Esprit Saint, nous savons que nous sommes des enfants bien-aimés – le Père nous aime tous ! –, objets de la joie de Dieu, frères de nombreux frères, investis d’une grande mission pour témoigner et annoncer à tous les hommes l’amour infini du Père.
Cette fête du baptême de Jésus nous rappelle notre Baptême. Nous aussi nous sommes nés à nouveau dans le Baptême. Dans le Baptême, l’Esprit Saint est venu demeurer en nous. C’est pourquoi il est important de savoir quelle est la date de mon Baptême. Nous savons quelle est la date de notre naissance, mais nous ne connaissons pas toujours la date de notre Baptême. Certains d’entre vous ne la connaissent probablement pas… C’est un devoir à faire chez soi. Quand vos rentrerez, demandez : quand ai-je été baptisée ? Quand ai-je été baptisé ? Et fêtez dans votre cœur la date de votre baptême chaque année. Faites-le. C’est aussi un devoir de justice envers le Seigneur qui a été si bon avec nous.
Que la Très Sainte Vierge Marie nous aide à comprendre toujours plus le don du Baptême et à le vivre avec cohérence dans les situations de tous les jours.
Traduction de Zenit, Anne Kurian