« Toute notre vie est un peu un parcours pour consolider, pour rendre fort notre nom par l’honnêteté de notre vie », a expliqué le pape François en célébrant la messe, le 28 septembre 2019, pour la gendarmerie vaticane, à l’occasion de la fête de l’Archange Michel, saint patron du Corps armé.
Dans son homélie à la grotte de Lourdes des Jardins du Vatican, le pape a souligné la responsabilité de chacun dans son « destin » : « Parfois le Seigneur intervient, le Seigneur donne la grâce, mais nous sommes les responsables de notre chemin. Le Seigneur nous donne la gratuité de la grâce, il nous aide à marcher toujours en sa présence mais sur notre chemin, la responsabilité de notre chemin nous revient. »
Commentant l’évangile du riche et du pauvre Lazare, il a constaté que « le riche continuait à garder son style de vie et le pauvre continuait à souffrir dans l’indigence. Ce n’est pas quelque chose de fantaisiste, cela arrive chaque jour dans chaque ville, dans tous les coins du monde ».
Cet évangile, a insisté le pape, ne peut pas être réduit à « un enseignement moral » sur la justice sociale. Les deux poursuivent leur existence, a-t-il fait observer, mais l’un parvient « à se faire un nom » – Lazare – tandis que l’autre « n’a pas réussi à faire grandir son nom, sa dignité devant Dieu ».
Le riche en effet « savait qu’il y avait ce pauvre à sa porte et faisait semblant de ne pas le voir, parce qu’il se regardait seulement lui-même, centré sur lui-même, sur sa vanité, il se croyait le maître de l’univers, préoccupé par les richesses et par les fêtes… » C’est « l’hypocrisie de la vanité, l’hypocrisie de ceux qui croient pouvoir être rédempteurs d’eux-mêmes, se sauver eux-mêmes… ils n’ont pas de noms, ils sont des anonymes ».
« Toute notre vie, a encore souligné le pape, est un peu un parcours pour consolider, pour rendre fort notre nom par l’honnêteté de notre vie, par le chemin que le Seigneur nous indique, c’est pourquoi nous devons nous aider les uns les autres. »
Le rapport avec la Gendarmerie ? s’est demandé le pape : « Vous aussi devez protéger toutes les personnes qui sont ici à l’intérieur (du Vatican), afin qu’elles aient la possibilité de grandir, d’avoir un nom. Vous êtes des hommes qui travaillez pour la dignité de chacun de nous. »
Les mesures disciplinaires servent justement « à arrêter cette orgie de l’anonymat qui est la pire des débauches humaines : ne pas accepter de nom et vouloir retourner dans l’obscurité de l’anonymat ». Ainsi, a-t-il poursuivi, « la Gendarmerie est la gardienne des noms… non pas pour blanchir le dossier de tout le monde : s’il y a quelque chose de mauvais, nous l’effaçons… non… mais pour aider la discipline de l’Etat de la Cité du Vatican, que chacun de ses habitants ait un nom. »
Au terme de sa méditation, le pape a confessé avec humour qu’il venait de faire de la « contrebande » : il avait invité à la célébration la famille d’un couple fêtant son 50e anniversaire de mariage. « Les conjoints, les enfants, les neveux. Au total 46. Belle famille ! » a-t-il salué.
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« Rendre fort notre nom par l’honnêteté de notre vie »