Le Saint-Siège « estime que les efforts visant à prévenir la torture et toutes les autres formes de peines et traitements cruels » « doivent demeurer une des priorités de l’OSCE », affirme Mgr Joseph Grech, conseiller de la Mission permanente du Saint-Siège auprès des organisations internationales à Vienne.
Le Saint-Siège « réitère sa position bien connue condamnant le recours à la peine capitale », déclare-t-il : «c’est en soi contraire à l’Évangile, cite-t-il le pape François, car elle implique la suppression volontaire d’une vie humaine qui ne cesse jamais d’être sacrée aux yeux de son Créateur».
Mgr Grech est intervenu, le 23 septembre 2019, à la séance de travail sur la prévention de la torture, l’abolition de la peine capitale et la lutte contre le terrorisme de la réunion sur la mise en œuvre de la dimension humaine (HDIM 2019) qui se tient à Varsovie (Pologne), du 16 au 27 septembre.
« La torture est l’une des violations les plus flagrantes des droits de l’homme et de la dignité humaine », a déclaré Mgr Grech. Le Saint-Siège, a-t-il ajouté, « réitère son espoir que les 57 États participants poursuivront leurs efforts pour renforcer et élargir les engagements … concernant nos efforts communs visant à éliminer la torture ».
Il a aussi souligné que la délégation du Vatican « estime qu’il conviendrait d’accorder une plus grande attention à l’identification des victimes de torture, ainsi qu’à la recherche de la justice et au soutien de celles-ci ».
Parmi « les efforts plus vastes déployés pour prévenir et éliminer la torture, l’éducation et la formation restent essentiels », a déclaré Mgr Grech. Les États membres de l’OSCE, selon lui, doivent « garantir que l’éducation et les informations relatives à l’interdiction de la torture fassent partie intégrante de la formation du personnel des forces de l’ordre, des personnels civils et militaires, du personnel médical, des agents publics ».
En ce qui concerne la position de l’Église par rapport à la peine capitale, Mgr Grech a dit que le Saint-Siège « réitère sa position » condamnant cette « violation grave du droit à la vie que chaque personne a », selon les paroles du pape François (Message aux participants au 7e congrès contre la peine de mort, Bruxelles, février-mars 2019).
Le conseiller de la Mission permanente du Saint-Siège a aussi rappelé que « le pape François a fait réviser le Catéchisme de l’Église catholique pour exprimer encore plus clairement son opposition à la peine de mort ». Le Catéchisme déclare à présent que « l’Église enseigne, à la lumière de l’Évangile, que la peine de mort est inadmissible, car c’est une atteinte à l’inviolabilité et à la dignité de la personne », a-t-il cité, et « qu’elle œuvre avec détermination pour son abolition dans le monde entier ».
En concluant, Mgr Grech a formulé deux « recommandations » de la part de la délégation du Saint-Siège : que les discussions se poursuivent au sein de l’OSCE « sur une éventuelle décision du Conseil des ministres sur la prévention de la torture » et que le BIDDH (l’institution chargée de la promotion des droits de l’homme au sein de l’OSCE) « continue de faire rapport sur la peine capitale dans l’espace de l’OSCE ».
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OSCE : le Saint-Siège condamne à nouveau la peine capitale et la torture
Intervention de Mgr Grech à Varsovie