« Il en est toujours ainsi dans les œuvres de charité de l’Eglise : le Seigneur frappe à la porte avec le visage des personnes fragiles », affirme le pape François devant les membres de la Communauté « Emmanuel » de Lecce (Italie), fondée par un jésuite italien.
En les recevant au Vatican ce 26 septembre 2019, le pape les a remerciés pour leur oeuvre de 40 ans (1980-2020), réalisée « en nourrissant toujours le “faire” avec l’“être” », grâce aux moments de retraite et de fraternité : « c’est important, sinon on devient une agence d’assistance, ou une entreprise ».
La Communauté Emmanuel est née à Lecce – dans les Pouilles, au sud de l’Italie – la nuit de Noël 1980, avec un groupe d’hommes et de femmes accompagnés par le jésuite Mario Marafioti, qui ont voulu incarner leur foi en ouvrant une maison familiale pour personnes démunies (notamment les personnes toxico-dépendantes). Elle s’est répandue dans plusieurs régions du pays.
« Votre communauté est née le jour de Noël, a-t-il rappelé, et exprime une foi incarnée dans le service. Vous êtes partis d’un geste d’accueil. Cela se passe toujours ainsi dans les œuvres de charité de l’Eglise : le Seigneur frappe à la porte avec le visage des personnes fragiles, des frères et des sœurs qui vivent une pauvreté, un abandon, un esclavage… Et vous avez ouvert, vous avez répondu et vous avez continué à répondre – oui, parce que la chose la plus difficile est de persévérer, de continuer. »
C’est Dieu, a-t-il ajouté, « qui inspire les choix et leur donne la force de les réaliser ; c’est Lui qui donne l’amour pour servir ses frères avec compassion, avec proximité, avec gratuité… toute chose vient de Lui, c’est son don. Et cela vous fait rester dans la gratitude, dans la louange et dans la conscience joyeuse que l’oeuvre n’est pas de vous mais de Dieu ».
Le pape leur a donné la « voie maîtresse » pour poursuivre leur oeuvre : « demeurer avec le Christ et avec les frères en difficulté ». C’est en effet auprès du Seigneur que l’on puise « l’eau vive », pour « ne pas se laisser voler la joie, l’espérance, le courage de se donner », pour « rester ensemble sans se blesser », pour « jeter à nouveau les filets après les désillusions et les échecs » et pour « continuer à travailler avec joie malgré les fatigues ».
« Pour moi, a confié le pape en conclusion, c’est toujours un don et une consolation de rencontrer les communautés qui cherchent à vivre la joie de l’Evangile. »
