« Le Saint-Siège tient à réaffirmer son ferme soutien aux efforts déployés pour protéger les femmes et les jeunes-filles de toute forme de violence et d’exploitation, et pour garantir leur accès et leur participation dans toutes les sphères de la société », affirme Mgr Mirosław S. Wachowski, responsable de la mission du Saint-Siège à l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).
Il est intervenu à la séance du travail sur l’égalité des chances pour les femmes et les hommes, la mise en œuvre du Plan d’action de l’OSCE pour la promotion de l’égalité des sexes, la violence à l’égard des femmes tenue à Varsovie (Pologne), le 20 septembre 2019.
Le Saint-Siège salue « les efforts de l’OSCE pour prévenir et combattre la violence à l’égard des femmes et des jeunes-filles » qui « ont été renforcés en 2018 par la décision 4/18 du Conseil des ministres ‘Prévenir et combattre la violence à l’égard des femmes’», a déclaré Mgr Wachowski.
Non à l’hyper-sexualisation
Cependant, « le Saint-Siège estime qu’il est nécessaire de mettre davantage l’accent sur deux questions ». La première concerne le fait que la culture « hyper-sexualisée qui s’est répandue dans nos sociétés, dans les médias, dans le divertissement et dans les médias sociaux, est profondément destructrice pour les femmes et les jeunes-filles ». « Cela doit être contesté », a déclaré le responsable de la mission du Saint-Siège : « Les femmes ne sont pas des biens, les femmes ne sont pas des objets sexuels et les femmes ne devraient pas avoir à accepter que les hommes les considèrent comme telles. »
Avortements, sélectifs
La deuxième question est particulièrement « troublante », car il s’agit du fait que « même dans la région de l’OSCE, des avortements de filles à naître, pour la seule raison qu’ils soient des filles et non des garçons, se produisent réellement ». « Ce phénomène inquiétant ne doit pas être ignoré », a affirmé Mgr Wachowski.
Il a également souligné que « la mise en œuvre du Plan d’action de l’OSCE pour la promotion de l’égalité des sexes (2004) » « reste incomplète » : « Le recrutement de femmes qualifiées au sein des structures exécutives de l’OSCE, notamment aux ‘postes de la première dimension’, est particulièrement difficile », a-t-il ajouté.
Mgr Wachowski a invité les États participants de l’OSCE à « examiner avec soin les moyens de faire progresser la mise en œuvre des buts et objectifs spécifiques du Plan d’action de l’OSCE pour la promotion de l’égalité des sexes de 2004 ».
Quatre recommandations
La délégation du Saint-Siège « souhaite formuler » aux membres de l’OSCE « les recommandations suivantes », a indiqué le responsable de la mission :
– réfléchir « davantage » sur le fait « en quoi le travail de cette organisation en matière d’égalité entre les femmes et les hommes favorise la paix et la sécurité dans et entre les 57 États participants » ;
– veiller à ce « que les travaux de cette organisation relatifs à l’égalité entre les femmes et les hommes évitent la duplication avec le travail d’autres organisations internationales » ;
– faire « progresser les efforts déployés au sein de l’Organisation pour utiliser un langage adéquat et clair concernant «l’égalité des sexes», qui soit conforme à la compréhension commune » ;
– dans la prochaine publication sur la violence à l’égard des femmes ou la discrimination à l’égard des femmes, accorder « une attention particulière aux conséquences néfastes sur les femmes de la culture hyper-sexualisée d’aujourd’hui».
