Mgr Bernardito Auza 13/12/2017 © Oss_romano

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Religion et éducation, fondements d’une culture de la paix, par Mgr Auza (traduction complète)

Forum des Nations Unies, à New York

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« Nous pouvons et devons jouer notre rôle dans la transformation et l’élévation des cultures auxquelles nous appartenons pour assurer un avenir de paix », a souligné Mgr Auza.
Mgr Bernardito Auza, nonce apostolique, observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations Unies, est intervenu au Forum de haut niveau sur la Culture de la paix, le vendredi 13 septembre 2019, à New York. Son discours était intitulé « La culture de la paix : Autonomiser et transformer l’humanité ».
À propos des jeunes générations, le représentant du Saint-Siège a rappelé que « la première façon de promouvoir la culture de la paix passe par l’éducation ». « Comment ne pas penser », a-t-il alors interrogé, « aux nombreux enfants et jeunes qui souhaitent ardemment retourner en classe en cette période de l’année ou qui rêvent d’aller à l’école pour la toute première fois mais qui en sont empêchés par des conflits ou par la situation économique difficile de leur famille ? ».
Il a souligné « la contribution que la religion peut apporter à la formation d’une culture de la paix, tant pour autonomiser que pour transformer les individus et bien sûr l’humanité dans son ensemble », en particulier « parmi les jeunes générations qui cherchent des conseils en vue de donner un sens et une direction à leur vie ».
Voici notre traduction de l’intervention de Mgr Auza, faite en anglais.
HG
Intervention de Mgr Bernardito Auza 
 
Madame la Présidente,
 
Le Saint-Siège se félicite de l’occasion qui lui est donnée de prendre la parole devant ce Forum de haut niveau sur la culture de la paix, à l’occasion du vingtième anniversaire de la Déclaration et du Programme d’action, sur ce thème : Autonomiser et transformer l’humanité.
 
Le mot culture, de sa racine latine ‘cultura’, est lié à deux autres mots qui touchent aux aspects les plus ordinaires et les plus sacrés de la vie et de l’existence humaines : culture (de la terre, ndr) et culte. Alors que ce dernier mot, en anglais contemporain, est souvent associé à des formes moins heureuses d’expression religieuse ou artistique, il convient de rappeler que sa signification originelle renvoie à la vénération et à la dévotion religieuses authentiques. Par conséquent, la culture, comme la culture (de la terre, ndr) et le culte, est, d’une part, donnée, c’est quelque chose qui est reçu ; mais d’autre part, et surtout, c’est quelque chose qui est produit. En d’autres termes, nous ne sommes pas, ou plutôt, nous ne devrions pas être, entraînés passivement par la culture, surtout si elle est intrinsèquement négative, mais nous pouvons et devons jouer notre rôle dans la transformation et l’élévation des cultures auxquelles nous appartenons pour assurer un avenir de paix.
 
Madame la Présidente,
 
Chaque jour, les visiteurs s’arrêtent devant ce bâtiment pour admirer la mosaïque de Rockwell qui réunit, par la couleur et le symbolisme, la diversité de la famille humaine, exprimée à travers les signes distinctifs des différentes traditions religieuses. Mais surtout, cette œuvre d’art cherche à mettre en lumière cette vérité éthique fondamentale qui continue de résonner dans le cœur de tous les hommes et femmes de bonne volonté, et que l’on appelle souvent la Règle d’or : Faites aux autres ce que vous voudriez qu’ils vous fassent. Toutefois, si nous changions la même déclaration pour qu’on lise : Ne faites pas aux autres ce que vous ne voudriez pas qu’ils vous fassent, peut-être alors les attitudes commenceraient-elles à changer ; nos tendances égoïstes céderaient la place et nous examinerions sérieusement nos choix et notre comportement avec un engagement renouvelé à prendre davantage soin de cette planète, de notre maison commune et, plus important encore, de tous ceux qui y vivent.
 
Si la première façon de promouvoir la culture de la paix passe par l’éducation, comment ne pas penser aux nombreux enfants et jeunes qui souhaitent ardemment retourner en classe en cette période de l’année ou qui rêvent d’aller à l’école pour la toute première fois mais qui en sont empêchés par des conflits ou par la situation économique difficile de leur famille qui les oblige à abandonner leurs études et à entrer rapidement sur le marché du travail ? Rappelons que l’une des cibles de l’objectif 6 du développement durable est de « réduire substantiellement la proportion de jeunes qui n’ont pas d’emploi, d’éducation ou de formation, d’ici 2020 ».
 
Étant donné que la culture (de la terre, ndr) implique le travail et que le culte renvoie à la croyance et à la pratique religieuses, il semble important, à ce Forum de haut niveau, de souligner la contribution que la religion peut apporter à la formation d’une culture de la paix, tant pour autonomiser que pour transformer les individus et bien sûr l’humanité dans son ensemble.
 
À cet égard, Madame la Présidente, il semble essentiel de souligner le rôle précieux de la religion – non pas les formes fallacieuses de fanatisme religieux ou de sectarisme qui font trop souvent la une des journaux, mais plutôt les croyances et les enseignements religieux authentiques – pour promouvoir une culture de la paix, en particulier parmi les jeunes générations qui cherchent des conseils en vue de donner un sens et une direction à leur vie. Plus tôt cette année, le pape François et Ahmed Al-Tayyeb, le grand imam d’Al-Azhar, ont co-signé un document sur la Fraternité humaine pour la paix mondiale et le vivre ensemble. Le document s’appuie sur « la ferme conviction que les enseignements authentiques des religions nous invitent à rester enracinés dans les valeurs de la paix, à défendre les valeurs de la compréhension mutuelle, de la fraternité humaine et de la coexistence harmonieuse, à rétablir la sagesse, la justice et l’amour, et à réveiller la conscience religieuse des jeunes afin de protéger les générations futures des idées matérialistes et des politiques dangereuses de l’avidité et de l’indifférence effrénées qui sont fondées sur la loi de la force et non sur la force de la loi ». (1)
 
Madame la Présidente,
 
Une culture de la paix est le meilleur environnement pour le développement intégral, pour la transformation et l’autonomisation de tous. Une telle culture fournit l’espace essentiel pour l’éducation et l’apprentissage, afin que les enfants et les jeunes puissent être bien formés car, de même que « les guerres commencent dans l’esprit des hommes, c’est [également] dans l’esprit des hommes que les défenses de la paix doivent être élevées ». (2) Comme la terre qui est patiemment travaillée et cultivée, pour que la paix puisse prendre racine, croître et même prospérer, cela exige un engagement et un effort constant : une tâche vraiment noble et sacrée qui est à notre portée à tous.
 
Merci, Madame la Présidente.
NOTES

  1. Pape François et Ahmad Al-Tayyeb, Document sur la fraternité humaine, Abu Dhabi, 4 février 2019.
  2. A/RES/73/126.

© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

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Hélène Ginabat

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