Avion Rome-Panama © Vatican Media

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Les principaux thèmes de la Conférence du pape de retour d'Afrique

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Processus de paix, jeunesse, xénophobie, famille, culture, joie, dialogue interreligieux, critiques

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Processus de paix, jeunesse, xénophobie, famille, culture, joie, dialogue interreligieux, critiques… sont parmi les thèmes de la Conférence de presse que le pape a faite dans l’avion qui le ramenait d’Antananarivo à Rome, ce 10 septembre 2019, au terme de son voyage apostolique dans l’Océan indien.
Le pape a souhaité pour le Mozambique – un des trois pays visités avec Madagascar et Maurice – que le processus de paix se poursuive : « J’invite tout le monde à faire un effort… parce que tout se perd avec la guerre, tout se gagne avec la paix ». Et de prévenir : « Nous n’avons pas le droit d’être triomphalistes, parce que la paix est encore fragile… il faut la traiter avec beaucoup de tendresse, beaucoup de délicatesse, beaucoup de pardon, beaucoup de patience ».
Evoquant la jeunesse du continent africain, le pape a comparé avec le vieillissement de l’Europe et la baisse de natalité qu’il a imputée au « bien-être » à cause duquel l’enfant devient « un risque ». Au contraire, a-t-il souligné, « l’Afrique est pleine de vie… l’enfant est le trésor… d’une patrie, d’un pays ».
« Vous avez le défi d’éduquer ces jeunes et de faire des lois pour ces jeunes », a aussi dit le pape aux Mozambicains, plaidant pour le développement du système éducatif et sa « gratuité » : « une priorité ».
Répondant à une question sur la xénophobie, le pape a constaté qu’elle était « une maladie humaine », qui élève « des murs ». Et en Afrique, a-t-il averti, le « tribalisme » est « une xénophobie domestique ».
« Il existe une devise dans l’inconscient collectif : l’Afrique doit être exploitée », a dénoncé le pape par ailleurs. Et le point crucial de cette exploitation est l’environnement avec « la déforestation, la destruction de la biodiversité ». « Au Vatican, a-t-il rappelé, nous avons interdit le plastique, nous faisons ce travail… Il faut défendre l’écologie, la biodiversité, qui est notre vie, défendre l’oxygène, qui est notre vie. » Le pape a salué l’engagement des jeunes dans cette lutte.
Culture, joie, dialogue interreligieux
Une nouvelle fois devant la presse, le pape a dénoncé les « colonisations idéologiques » qui veulent « entrer dans la culture des peuples et changer cette culture et homogénéiser l’humanité ». Il faut, a-t-il insisté, « respecter l’identité des peuples ».
Le pape s’est dit particulièrement touché, par « la capacité d’unité interreligieuse » sur l’Île Maurice : « On ne supprime pas la différence des religions mais l’on souligne que nous sommes tous frères, que nous devons parler ». C’est « un signal de maturité ». Il s’est élevé contre le prosélytisme qui « n’est pas chrétien ».
A Madagascar spécialement, le pape s’est souvenu du peuple qui « dansait sous la pluie » et de sa « joie » lors de la messe qu’il a célébrée à Antananarivo : « il était heureux… c’était le peuple qui voulait rester avec le pape. Je me suis senti humble, très petit devant (sa) grandeur ».
Pour Madagascar encore, le pape a appelé des lois qui protègent la famille, soulignant la responsabilité de l’Etat. « Pour une famille, avoir un enfant est un trésor… mais il faut que toute la société ait la conscience de faire grandir ce trésor ».
Le pape et les critiques
Enfin, le pape a évoqué les « critiques » émises contre lui : « Les critiques aident toujours… parfois elles te mettent en colère… mais il y a des avantages… Au moins ceux qui les disent ont l’avantage de l’honnêteté. Je n’aime pas quand les critiques sont dans le dos : ils te sourient de toutes leurs dents et puis te poignardent dans le dos. Ce n’est pas loyal. »
« La critique, a-t-il affirmé, est un élément de construction, et si ta critique n’est pas juste, tu es prêt à recevoir la réponse et à dialoguer jusqu’à arriver à un point juste ». Celui qui critique « sans vouloir entendre la réponse et sans faire de dialogue » n’aime pas l’Eglise, il veut juste « suivre une idée fixe, changer de pape ou faire un schisme ».
Dans l’Eglise, il y a eu tant de schismes, a déploré le pape, mais c’est « le peuple de Dieu qui a sauvé des schismes ». C’est justement ce que les schismatiques ont en commun : « ils coupent du peuple, de la foi du peuple de Dieu ». « Je prie pour qu’il n’y ait pas de schisme, a confié le pape, mais je n’ai pas peur… il faut accompagner (ces personnes) avec douceur. »
Parmi les autres thèmes évoqués : ses prochains voyages – le pape a précisé qu’il irait peut-être en Espagne, si Dieu lui prêtait vie, mais qu’il souhaitait visiter d’abord « les petits pays » en Europe – et la communication, qui doit en rester « aux faits » avec « fidélité ». Le pape a préconisé de l' »objectivité », pour qu’elle ne devienne pas « un instrument de guerre » au service de « projets inhumains ».

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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