Premières images de la lune @ INA

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50 ans de l'Homme sur la Lune : une leçon pour ne pas renoncer à résoudre les problèmes “impossibles”

L’événement vécu au Vatican, par le fr Consolmagno SJ

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Avec les premiers pas de l’Homme sur la Lune, « l’impossible fut réalisé », souligne le frère Guy Consolmagno SJ: une leçon qui invite à ne pas « renoncer à résoudre les problèmes “impossibles” d’aujourd’hui ». Le directeur de l’Observatoire astronomique du Vatican signe une Tribune en Une de L’Osservatore Romano du 20 juillet 2019, se remémorant cet événement historique vécu en direct par Paul VI, cinquante ans plus tôt.
« C’était un dimanche soir, narre le jésuite, le 20 juillet 1969, quand Paul VI adressa ces paroles aux astronautes d’Apollo 11 » : « D’ici, le pape Paul VI, de son Observatoire de Castelgandolfo, parle aux astronautes. Honneur, salut et bénédiction à vous, conquérants de la Lune, pâle lumière de nos nuits et de nos rêves ! Portez-lui, par votre présence vivante, la voix de l’esprit, l’hymne à Dieu, notre Créateur et notre Père. Nous sommes proches de vous par nos vœux et nos prières. Le pape Paul VI vous salue avec toute l’Eglise catholique. »
« Une télévision avait été installée dans la coupole du télescope Schmidt, raconte encore le fr Consolmagno… de là, (Paul VI) donna un coup d’œil à la Lune à travers un des télescopes… et puis, à 22h17 heure de Rome, il vit les astronautes atterrir et entendit la fameuse phrase : ‘L’Aquila a atterri’. Après quoi il s’est uni aux autres leaders du monde en parlant aux astronautes sur la Lune. »
Le jésuite astronome souligne que depuis cet événement, « notre compréhension de la Lune et l’Observatoire du Vatican ont considérablement changé » : le télescope Schmidt a été fermé en 1982, victime de la pollution lumineuse grandissante qui rendait les observations astronomiques rigoureuses impossibles. C’est le télescope Carte du Ciel de 1891, restauré, qui permet aujourd’hui des observations occasionnelles du ciel nocturne ; mais les astronomes du Vatican travaillent désormais en Arizona.
Bien que la “course spatiale” de l’époque de la guerre froide soit révolue, la motivation humaine reste « fondamentalement la même », constate le fr Consolmagno : tout comme escalader des montagnes ou traverser des mers, marcher sur la Lune fait partie des entreprises qui « ne mettent pas de nourriture sur la table » mais « nous nourrissent au-delà de nos estomacs ». « De telles activités sont de fait essentielles pour nous êtres humains comme créatures animales, mais plus qu’animales. Comme l’Ecriture nous le rappelle, l’on ne vit pas seulement de pain. Les missions Apollo ont été nourriture pour nos âmes. »
Le directeur de l’Observatoire astronomique du Vatican fait état des découvertes scientifiques depuis le premier alunissage : cratères qui permettent d’approfondir l’évolution du système solaire depuis sa naissance il y a 4,6 milliards d’années ; origine commune de la Lune et de la Terre… Les roches rapportées par Apollo, au contraire des météorites qui se dégradent dans l’atmosphère terrestre, n’ont pas subi de traumatisme et ont été conservées dans un environnement contrôlé. Cette année en outre, des échantillons encore jamais étudiés ont été sortis des archives pour être examinés avec des équipements et des techniques inconnus encore il y a 50 ans.
Un monde fragile, mais un monde sans limites
Le débarquement sur la Lune va au-delà de la science, estime le jésuite : « En allant sur la Lune, nous avons pu regarder derrière nous dans une nouvelle perspective. De fait, les images les plus importantes des missions lunaires ont été les photographies de la Terre, vue pour une fois comme une petite bille avec une subtile atmosphère bleue où la vie, incluant la vie humaine, doit survivre. Ces images nous ont montré un monde fragile, mais aussi un monde sans limites. »
Les alunages, ajoute-t-il, sont « une métaphore de ce que les hommes peuvent atteindre quand ils consacrent leur esprit et leurs efforts à un objectif, et un reproche pour tous les autres problèmes qui restent irrésolus ». En effet, « si nous pouvons aller sur la Lune, pourquoi ne pouvons-nous pas… réparer les trous, contrôler le climat, soigner le banal rhume » ?
L’astronome y voit cependant « un signe d’espérance » : « Avec la volonté politique, l’impossible fut réalisé. C’est pourquoi nous ne devons pas renoncer à résoudre les problèmes “impossibles” d’aujourd’hui, que ce soit la pauvreté ou le changement climatique… plus nous repoussons leur résolution, plus il faudra de coût et d’efforts. »
Pour les personnes croyantes, « il y a une leçon de plus à apprendre » dans la conquête de la Lune, conclut le fr Consolmagno : « Plus nous apprenons sur la création, plus nous apprécions la grandeur de son Créateur. »

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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