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Les messages de Jean-Paul II à la FAO : la solidarité, une vertu morale

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Il a donné «une nouvelle leçon au monde», par Mgr Arellano

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Dans ses messages envoyés à l’occasion de la Journée mondiale de l’alimentation, le pape Jean-Paul II, « donnait une nouvelle leçon au monde : la solidarité représente une vertu morale, outre qu’un principe social ; une vertu … qui tend à se concrétiser dans la détermination ferme et persévérante de s’engager pour le bien commun, à savoir pour le bien de tous et de chacun, à partir du moment où nous sommes tous vraiment responsables de tous ».
C’est ce qu’affirme Mgr Fernando Chica Arellano, observateur permanent du Saint-Siège à la FAO, à l’IFAD et au PAM, dans un article intitulé « Faim de solidarité » publié dans L’Osservatore Romano en italien du 5 juillet 2019.
Il examine les messages du pape Jean-Paul II à l’occasion de la Journée mondiale de l’alimentation, « envoyés ponctuellement chaque année ».
« Le thème de la solidarité constitue le fil rouge qu’a tissé, dans le temps », le « magistère éthique et social » du pape Jean-Paul II, « engagé dans le déracinement de la faim et de la malnutrition », écrit Mgr Chica Arellano. Des messages du saint pape, ajoute-t-il, « émerge aussi constamment l’appel à une ‘action compétente et désintéressée au service de la subsistance de nos frères’, comme unique dénouement à la question cruciale de la faim ».
La solidarité, explique Mgr Chica Arellano, est une « perfection du caractère social intrinsèque de la personne humaine, indice de l’égalité de tous en dignité et en droits, ou encore, selon les paroles de saint Augustin, marque de l’agir de Dieu » (« Dans le pauvre, il voulut être nourri, Celui qui n’a pas besoin de nourriture », Sermon 206).
C’est un « principe, poursuit-il, qui ne se laisse pas traduire en un simple « assistancialisme », mais qui vise à atteindre l’émancipation et l’autosubsistance des plus démunis ».
« C’est précisément dans ce sens que Jean-Paul II proposait comme devoir des pays en voie de développement celui de mettre en œuvre des politiques d’assainissement économique et financier, grâce à une gestion interne avisée et à l’application des critères suggérés pour relever l’économie des différents pays (cf. Message pour la dixième Journée mondiale de l’alimentation, 1990) », écrit l’observateur permanent.
Le pape polonais, ajoute-t-il, « souhaitait que l’action internationale soit ‘capable d’impliquer des apports de types différents, pourvu qu’ils soient libres de toute influence ou d’intérêts égoïstes’ » (Message pour la dix-septième Journée mondiale de l’alimentation, 1997).
En poursuivant ses réflexions sur le thème de la solidarité dans les messages du pape Jean-Paul II, Mgr Chica Arellano souligne que « chacun est débiteur des conditions qui rendent vivable l’existence humaine et doit par conséquent honorer cette dette à travers son action au bénéfice de la dimension collective ». Chacun est appelé à le faire, poursuit l’observateur permanent, « afin que ne s’interrompent pas ces relations de reconnaissance et de générosité qui doivent rester ouvertes et être transmises aux générations présentes et futures, appelées ensemble à partager le même don de charité qui est à la base de toute édification de la paix au niveau universel ».
« Il est urgent de coopérer », rappelle-t-il, « afin qu’il y ait une distribution équitable des biens de production, pour remédier aux graves déséquilibres, locaux et régionaux, entre les ressources alimentaires et le nombre d’habitants des différents pays » (Message pour la dixième Journée mondiale de l’alimentation, 1990).
À la fin de l’article, Mgr Chica Arellano revient encore au terme de la solidarité en demandant si aujourd’hui, « en des temps d’austérité et d’endettement, d’interdépendance et d’isolement, nous pourrions être induits à nous demander : est-il vraiment nécessaire de parler encore de solidarité ? » « Jean-Paul II, répond-il, retournerait certainement la question en répliquant : « Est-il possible qu’à notre époque il y ait encore des personnes qui meurent de faim ?” Et bien, la réponse à la question que le saint pontife confiait à la lettre encyclique Novo millennio ineunte (50) ne peut que continuer d’être drastiquement affirmative : d’après le dernier rapport sur l’État de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde, remontant à septembre 2018, 821 millions de personnes souffrent de la faim ; parmi celles-ci, 150 millions sont des enfants. »
« Tolérer, de la part de la société humaine, des conditions de misère qui mènent à la mort sans s’efforcer d’y mettre fin, est une scandaleuse injustice et une faute grave », affirme le Catéchisme de l’Église catholique (2269), conclut Mgr Chica Arellano. Avec ses appels constants à la solidarité, le pape Wojtyła l’a bien rappelé à la FAO et au monde. »
Avec une traduction d’Hélène Ginabat

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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