Confrérie de la Vierge de la Cinta, Espagne © Vatican Media

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Espagne : le pape confie "une mission de solidarité et de fraternité" à une association

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Faire de l’Église « une maison, une famille » (Traduction intégrale)

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« Être ferment de solidarité dans la société », et faire de l’Église « une maison, une famille, un lieu d’accueil et d’amour, dont tout le monde, en particulier les pauvres et les personnes marginalisées, peut faire partie, sans jamais en être exclu ou refusé ». C’est ainsi que le pape François a défini la « mission » d’une association de laïcs, l’archiconfrérie de la Vierge « de la Cinta » (« Archiconfrérie de la Vierge à la ceinture« ), de Tortosa (Espagne) qu’il a reçue, à l’occasion du quatrième centenaire de sa fondation, ce 12 avril 2019, au Vatican.
« Vous vous appelez frères, confrères, et ainsi, vous mettez en lumière la réalité fondamentale de nos vies, le fait que nous sommes tous fils de Dieu », leur a aussi dit le pape. Vivre comme des frères, unis, a-t-il poursuivi, « suppose un effort et une renonciation, mais je vous assure que cela en vaut la peine parce que c’est un signe devant la société qui est toujours divisée », le « signe de la fraternité qui vient de Dieu ».
D’après la tradition, dans la nuit du 24 au 25 mars 1178, la Vierge Marie apparut à un prêtre s’apprêtant à célébrer la messe dans la cathédrale de Tortosa : elle lui donna une ceinture (Cinta) de sa robe comme signe de son amour. La relique est conservée dans la Chapelle de la Cinta de la cathédrale. Fondée il y a 400 ans sur les lieux de l’apparition, l’archiconfrérie se veut particulièrement attentive aux plus pauvres.
La « Vierge de la Ceinture » est la sainte patronne de la ville de Tortosa, en Catalogne.
Selon l’inventaire de la sacristie de la cathédrale de Tortosa, la relique de la Santa Cinta datant de 1333 était conservée dans une boîte. En l’an 1453, il est rapporté qu’il y avait deux pièces contenant le ruban déjà divisé en deux parties. Le 10 octobre de l’année 1619, l’évêque Luis de Tena fit don d’un grand reliquaire pour conserver la plus grande partie du ruban. Il a été volé à la fin de la Guerre civile.
Voici notre traduction, à partir de la traduction italienne, du discours prononcé par le pape en espagnol.
Discours prononcé en espagnol par le pape François
Chers confrères et fidèles de la Vierge de la Cinta,
Je suis heureux de vous recevoir ici, à l’occasion du quatrième centenaire de la fondation de cette association de fidèles, consacrée au culte de notre Mère. Je salue Mgr Enrique Benavent, évêque de Tortosa, et Madame Meritzell Roigé, maire de la ville, qui vous accompagnent dans ce pèlerinage.
La Confrérie de Notre Dame de la Cinta (Nuestra Señora de la Cinta) a été dès le début liée au successeur de Pierre. Quelques mois après son institution, approuvée par l’évêque de cette ville, Luis de Tena, on voulut qu’elle soit confirmée par le pape Paul V. Et maintenant, avec ce pèlerinage sur la tombe de Pierre, vous désirez renouveler ce lien de communion.
Ce geste d’adhésion n’est pas quelque chose du passé qui suscite seulement un simple intérêt historique, mais il garde vivante son actualité. Vous vous appelez frères, confrères, et ainsi, vous mettez en lumière la réalité fondamentale de nos vies, le fait que nous sommes tous fils de Dieu. Etymologiquement, confrérie signifie « union de fidèles ». Mais il ne suffit pas de dire que nous sommes frères, il faut aussi toujours se souvenir de cette unité « fondatrice » qui nous marque comme tels. Les frères, nous le savons, discutent et se disputent souvent pour beaucoup de choses, mais aussi quand cela se produit, ils savent garder toujours vivante la recherche d’un bien qui ne peut exclure la paix et la concorde entre eux. Et quand ils ne parviennent pas à le faire, ils souffrent. Le lien de la charité, qui vous unit en tant que confrères à votre évêque, et à travers lui, au pape, constitue un don important qui vous enrichit mais qui comporte aussi une mission : celle d’être ferment de solidarité dans la société.
En regardant l’exemple de Marie, nous sommes appelés à apporter cette fraternité dans tous les coins de la société. Vous êtes présents dans diverses réalités ecclésiales dans votre diocèse et vous collaborez ainsi afin que l’Église soit avant tout une maison, une famille, un lieu d’accueil et d’amour, dont tout le monde, en particulier les pauvres et les personnes marginalisées, peut faire partie, sans jamais en être exclu ou refusé. En vivant ainsi, la fraternité devient une mission qui interpelle et ne laisse personne indifférent, puisque l’amour réciproque qui en émane et qui s’adresse aux autres est notre lettre de présentation. Ainsi, même ceux qui n’ont pas la foi pourront redire l’éloge de Tertullien : « Voyez comme ils s’aiment » (Apologeticum 39 ; pl i, 471).
Vivre ainsi, en frères unis, suppose un effort et une renonciation, mais je vous assure que cela en vaut la peine parce que c’est un signe devant la société qui est toujours divisée, ce n’est pas une mode d’un moment, cela a toujours été ainsi et la division est un péché social. C’est pourquoi toute manifestation de fraternité ou de solidarité aide. Je vous encourage dans votre tâche afin que vous soyez un signe devant le monde de cette fraternité qui vient de Dieu.
Que le Seigneur vous bénisse et vous soutienne toujours et que la Sainte Vierge vous garde et vous accompagne dans ce travail de consolidation de la fraternité.
Et s’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Merci.
© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

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Hélène Ginabat

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