Jeunes prisonniers, Las Garzas de Pacora, Panama© Vatican Media

Jeunes prisonniers, Las Garzas de Pacora, Panama© Vatican Media

Panama 2019 : « Ecoutez les voix qui encouragent », lance le pape à de jeunes détenus

Célébration pénitentielle dans la prison Las Garzas de Pacora

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A celui qui « ne croit pas qu’il peut changer » : « ce n’est pas vrai », a affirmé le pape François devant des prisonniers panaméens, ce 25 janvier 2019. « Chacun de nous est beaucoup plus que ses étiquettes… Il y a des temps où la médisance semble gagner, mais ne la croyez pas, ne l’écoutez pas. Cherchez et écoutez les voix qui encouragent à regarder vers l’avenir et non pas celles qui vous tirent vers le bas. »
Au troisième jour de sa visite au Panama, dans le cadre des 34e Journées mondiales de la jeunesse, le pape a célébré à 10h30 (16h30 à Rome) une liturgie pénitentielle avec des dizaines de jeunes détenus, dans la prison pour mineurs Las Garzas de la ville de Pacora, à 50 kilomètres de Panama. Devant eux, il a opposé « deux regards bien différents »: « Un regard stérile et improductif – celui de la médisance et du commérage – et l’autre qui invite à la transformation et à la conversion – celui du Seigneur. »
Accueilli par la directrice Emma Alba Tejadan, le pape a présidé la célébration, durant laquelle a témoigné un jeune. « Avec la vie des gens, a souligné le pape dans sa méditation, il semble plus facile de mettre des pancartes et des étiquettes qui figent et stigmatisent non seulement le passé mais aussi le présent et l’avenir des personnes. Etiquettes qui, en définitive, ne font que diviser : ici il y a les bons et là-bas les mauvais ; ici les justes et là-bas les pécheurs. »
« Cette attitude pollue tout parce qu’elle élève un mur invisible qui laisse croire qu’en marginalisant, en séparant, ou en isolant, se résoudront magiquement tous les problèmes », a-t-il poursuivi. « Et quand une société ou une communauté se permet cela et que tout ce qu’elle fait, c’est murmurer et chuchoter, elle entre dans un cercle vicieux de divisions, de récriminations et de condamnations. »
Le pape François a alors plaidé pour « un amour qui n’a pas le temps de murmurer, mais qui cherche à briser le cercle de la critique inutile et indifférente, neutre et impartiale et qui assume la complexité de la vie et de chaque situation ; un amour qui inaugure une dynamique capable d’offrir des chemins et des opportunités d’intégration et de transformation, de guérison et de pardon, des chemins de salut ».
« Une société tombe malade, a-t-il mis en garde, quand elle n’est plus capable de faire la fête pour la conversion de ses enfants, quand elle vit de la médisance étouffante, condamnatoire et insensible. » Au contraire « une société est féconde quand elle réussit à engendrer des dynamiques capables d’inclure et d’intégrer, quand elle s’emploie à créer un avenir par la communauté, l’éducation et le travail ».
« Tous, battez-vous et battez-vous pour chercher et trouver les chemins de l’insertion et de la transformation », a encore encouragé le pape : « Et si l’on peut éprouver l’impuissance de ne pas savoir comment, on n’abandonne pas et on essaie à nouveau. »
Après sa méditation, le pape a confessé cinq jeunes, d’après Vatican News. Puis il a offert aux prisonniers un cadeau : la sculpture d’un Christ crucifié en fer battu, oeuvre unique d’un artisan italien, Pietro Lettieri, dont le Saint-Siège donne la signification théologique. Ce Christ au visage douloureux n’est pas crucifié sur une croix traditionnelle, peut-on lire dans une note, mais sur un sarment d’olivier : « à travers le sacrifice du Christ, monté au Calvaire pour la rédemption des péchés de toute l’humanité, une “paix” a été instaurée à nouveau entre Dieu et l’homme ».
Au terme de la rencontre, le pape s’en est retourné à la nonciature apostolique de Panama, en hélicoptère. Dans la soirée, il doit participer au Chemin de croix des JMJ, au Campo Santa Maria la Antigua, sur la bande côtière de la ville.

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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