« L’unité est un don, elle est gratuite, c’est une grâce », affirme le card. Koch. C’est pourquoi « la prière pour l’unité est le fondement de tous les efforts œcuméniques », explique-t-il.
Le cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la Promotion de l’Unité des Chrétiens, a adressé au pape François une salutation à la fin de la célébration des vêpres qui introduisaient la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens, ce vendredi après-midi 18 janvier 2019, en la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs.
« Par cette prière, nous, les chrétiens, nous exprimons notre conviction de foi, selon laquelle nous-mêmes ne sommes pas en mesure de faire l’unité par nos seules forces (…) mais nous pouvons seulement la recevoir comme un don de l’Esprit-Saint ».
Le cardinal suisse a rappelé que cette année marque le vingtième anniversaire de la Déclaration conjointe sur la doctrine de la justification par la Fédération luthérienne mondiale et l’Église catholique. « Justice et miséricorde sont indissociables », a-t-il affirmé, une miséricorde « que l’homme d’aujourd’hui désire profondément ».
La Déclaration, élaborée du côté catholique sous l’autorité du cardinal Joseph Ratzinger, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, a été signée sous le pontificat de saint Jean-Paul II, le 31 octobre 1999.
Voici notre traduction des salutations du card. Kurt Koch.
HG
Allocution du cardinal Kurt Koch
Saint-Père,
À l’issue de la célébration de ces vêpres qui marquent le début de la Semaine de Prière pour l’unité des chrétiens, je vous adresse mes salutations chaleureuses et je vous remercie d’avoir bien voulu présider cette année encore cette célébration, montrant ainsi combien la recomposition de l’unité des chrétiens vous tient à cœur. Je vous remercie au nom de tous les fidèles réunis ici en prière, qui appartiennent à différentes Églises et Communautés ecclésiales chrétiennes. Ils sont venus ici, unis par le désir de réaliser la volonté de notre Seigneur qui veut que nous soyons tous un.
En raison de votre imminent voyage apostolique à Panama, où se dérouleront les 34èmes Journées mondiales de la Jeunesse, Votre Sainteté fête cette année avec nous les vêpres non pas à la fin de la Semaine de Prière, mais au début. Cela nous rappelle encore davantage que la prière pour l’unité est le fondement de tous les efforts œcuméniques. En effet, à l’origine du mouvement œcuménique, il y eut précisément l’introduction de la Semaine de prière, qui prit forme en tant qu’initiative œcuménique. Ce courant de prière doit accompagner, aujourd’hui encore notre effort œcuménique, comme l’a bien souligné votre Sainteté dans le discours adressé aux participants d’un colloque œcuménique : « l’engagement œcuménique répond, en premier lieu, à la prière du Seigneur Jésus lui-même et se base essentiellement sur la prière » (1).
Par cette prière, nous, les chrétiens, nous exprimons notre conviction de foi, selon laquelle nous-mêmes ne sommes pas en mesure de faire l’unité par nos seules forces, et nous ne pouvons pas définir la forme et le temps de sa réalisation, mais nous pouvons seulement la recevoir comme un don de l’Esprit-Saint. L’unité est un don, elle est gratuite, c’est une grâce. C’est ce qui nous est rappelé aussi par la Déclaration conjointe sur la doctrine de la justification, qui fut signée il y a vingt ans à Augsburg, le 31 octobre 1999, par la Fédération luthérienne mondiale et par notre Église. Nous confessons ensemble que nous ne sommes pas justes sur la base de nos forces, mais que nous sommes justifiés par les mérites du Christ. C’est seulement ainsi que nous pouvons nous engager aussi en faveur de la justice, comme nous exhorte à le faire le thème de la Semaine de prière de cette année : « Tu rechercheras la justice, rien que la justice ».
Cette année commémorative nous rappelle aussi que justice et miséricorde sont indissociables. En effet, la signification de la justification par la grâce divine peut être annoncée de manière nouvelle à travers le message de la miséricorde de Dieu. Et vice-versa, à la lumière de la miséricorde divine, que l’homme d’aujourd’hui désire profondément, se distingue plus clairement la foi dans la doctrine de la justification, dans sa pleine signification existentielle.
Saint-Père,
Nous vous remercions sincèrement pour votre engagement passionné en faveur de l’unité des chrétiens. Nous vous promettons d’accompagner par notre prière votre ministère pétrinien, y compris pendant votre voyage apostolique à Panama. Et nous vous demandons de tout cœur votre bénédiction apostolique.
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(1) Pape François, Discours aux participants à un colloque œcuménique organisé par la Congrégation pour les Instituts de vie consacrée et les Sociétés de vie apostolique, le 24 janvier 2015.
© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat