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Journée du judaïsme : un dialogue «vivant, dynamique et inachevé» , par Mgr Hofmann

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«Une origine commune» et «un avenir commun dans le dialogue»

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Le dialogue des chrétiens avec les Juifs « est et reste, par nature, quelque chose de vivant, dynamique et inachevé », affirme P. Norbert Hofmann, secrétaire de la Commission du Vatican pour les relations religieuses avec le judaïsme : « Juifs et chrétiens dépendent les uns des autres, unis par la même origine qui les marque encore et par un riche héritage spirituel, qu’il convient de rappeler et de renforcer encore plus dans le dialogue. »
C’est ce que le prêtre salésien écrit dans L’Osservatore Romano en italien du jeudi 17 janvier 2019, à l’occasion de la « Journée du judaïsme », célébrée dans différents pays par l’Église catholique, à la veille de la grande Semaine de prière pour l’unité des chrétiens (18-25 janvier). P. Hofmann évoque les « événements les plus importants d’une amitié » entre Juifs et chrétiens « qui s’est approfondie au fil du temps ».
Les Juifs et les chrétiens, souligne-t-il, « ont une origine commune, ils ont ensemble un avenir commun dans le dialogue ». Cette relation « s’intensifie progressivement », « se développe petit à petit devant la face de Dieu ».
La déclaration Nostra aetate (n.4) du Concile Vatican II, approuvée le 28 octobre 1965, rappelle le père Hofmann, « représente pour ainsi dire le signal de départ et la ‘Magna Charta’ du dialogue systématique entre l’Église catholique et le judaïsme ». Il s’agit d’un « document fondateur du dialogue hébreu-catholique », ajoute-t-il.
« Pour donner au dialogue des bases solides d’un point de vue institutionnel, poursuit le secrétaire, le 22 octobre 1974, le pape Paul VI créa la Commission des relations religieuses avec le judaïsme, dont la tâche est de traduire dans la réalité concrète Nostra aetate. » La commission a « publié jusqu’à présent quatre documents qui, basés sur Nostra aetate (n.4), doivent servir de lignes directrices pour le dialogue judéo-catholique ».
En expliquant « qui sont exactement les partenaires du dialogue juif de la Commission pour les relations religieuses avec le judaïsme », le père Hofmann rappelle que « le judaïsme … n’est pas structuré de manière hiérarchique, connaît des tendances et des facettes très différentes ». « Après Vatican II, écrit-il, le Vatican a invité le monde juif à créer une organisation unique chargée du dialogue avec l’Église catholique. » Et cette organisation a été créée en 1970 : il s’agit du « Comité juif international pour les Consultations interreligieuses (I.J.C.I.C.)». « Le fait même, poursuit le secrétaire, que plusieurs organisations juives, souvent en concurrence les unes avec les autres, siègent autour de la même table pour dialoguer avec des chrétiens est aujourd’hui considéré par certains Juifs comme un événement extraordinaire, presque miraculeux, rendu possible par le Vatican. » « I.J.C.I.C. est maintenant le partenaire juif officiel de la Commission des relations religieuses avec le judaïsme. »
Il s’agit du « premier dialogue institutionnalisé de la commission du Vatican, explique le secrétaire, mais un second a été établi en juin 2002 avec le Grand Rabbinat d’Israël, à la suite de la visite du pape Jean-Paul II en Terre Sainte en mars 2000 ».
Au fil du temps, poursuit-il, « ces deux dialogues institutionnalisés ont créé des relations solides, voire des amitiés profondes », capables de résister aux moments de tension.
Dialogue entre Juifs et chrétiens : « un rôle fondamental » du pape 
Dans le dialogue avec le judaïsme, note le secrétaire, « le pape joue un rôle fondamental ». « Déjà Jean XXIII et Paul VI faisaient des gestes clairs d’approche et de réconciliation, rappelle P. Hofmann. Le véritable ‘brise-glace’, cependant, a été le pape Jean-Paul II, qui connaissait les cercles juifs de Wadowice depuis son enfance et avait de nombreux amis juifs. Il fut le premier pape de l’histoire à prier à Auschwitz-Birkenau pour les victimes de l’Holocauste, à visiter la synagogue à Rome et à embrasser le grand rabbin, à effectuer une visite officielle en Israël et à prier à Jérusalem au Mur des Lamentations. »
Les papes successifs, Benoît XVI et François, « ont suivi l’exemple de Jean-Paul II, chacun avec son style et sa personnalité ».
Les trois papes, poursuit le secrétaire, « ont manifesté un vif intérêt pour le dialogue avec le judaïsme et se sont efforcés, chacun à leur manière, de promouvoir le dialogue et de lui donner un nouvel élan. Selon la vision juive, une tradition est établie lorsque quelque chose se passe trois fois. Nous avons donc de bonnes raisons d’espérer que la tradition initiée par les trois papes sera réalisée par leurs successeurs ».
En concluant, P. Hofmann, cite les paroles du pape François à la synagogue de Rome, le 17 janvier 2016 : « Nous appartenons tous à la même famille, la famille de Dieu, qui nous accompagne et nous protège en tant que son peuple. »
 

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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