Le pape François indique une issue dans la lutte contre les abus sexuels, écrit Andrea Tornielli, le nouveau directeur éditorial du Dicastère pour la communication, le 3 janvier 2019.
Dans un éditorial publié par Vatican News, il évoque la lettre envoyée par le pape François aux évêques des Etats-Unis réunis en retraite sur cette question : une lettre « qui offre une une clé de lecture pour comprendre son regard sur la crise des abus ».
Le pape « va à la racine du problème en indiquant une issue », estime-t-il. Le « nœud central » de ce message, c’est la mise en garde du pape de « ne pas trop se fier à des actions qui semblent « utiles, bonnes et nécessaires », et même « justes », mais qui n’ont pas de « parfum d’Evangile » si elles ont tendance à réduire la réponse au mal seulement à un problème d’organisation ».
Ainsi le pape ne veut pas d’une Eglise transformée en « agence de ressources humaines », qui « met sa confiance seulement dans les stratégies, dans les organigrammes, dans les meilleures pratiques entrepreneuriales, au lieu de se fier avant tout à la présence de Celui qui la conduit depuis 2000 ans, dans la force salvifique de la grâce, dans l’oeuvre silencieuse et quotidienne de l’Esprit-Saint ».
Depuis plusieurs années, note Andrea Tornielli, « les pontifes ont introduit des normes plus adaptées et plus sévères pour lutter contre le phénomène des abus : d’autres indications viendront de la confrontation collégiale entre les évêques du monde entier unis à Pierre (en février, ndlr). Mais le remède pourrait être inefficace s’il n’est pas accompagné ‘d’un changement dans notre état d’esprit (metanoia), notre manière de prier, notre rapport au pouvoir et à l’argent, notre exercice de l’autorité et la manière dont nous sommes en relation entre nous et avec le monde qui nous entoure' ».
« La crédibilité ne se reconstruit pas par des stratégies de marketing, conclut le directeur éditorial. Elle pourra être le fruit d’une Eglise qui sait dépasser les divisions et les oppositions internes. Une Eglise dont l’action jaillit du fait qu’elle réfléchit une lumière qui n’est pas la sienne mais qui lui est continuellement donnée. Une Eglise qui ne s’annonce pas elle-même ni sa bravoure, une Eglise faite de pasteurs et de fidèles qui, comme l’affirme le pape, se reconnaissent pécheurs et invitent à la conversion parce qu’ils ont expérimenté et expérimentent sur eux le pardon et la miséricorde. »
Audience générale du 14 novembre 2018 © Vatican Media
Abus sexuels : le pape indique une issue, écrit Andrea Tornielli
Editorial sur la lettre du pape aux évêques des Etats-Unis