« En la mémoire des saints Innocents », « Eglise de martyrs »: c’est le titre de L’Osservatore Romano en italien du 29 décembre 2018, à l’occasion du voyage du cardinal secrétaire d’Etat Pietro Parolin dans le Kurdistan irakien, à Erbil. Il a plaidé pour le retour des réfugiés.
« À mon arrivée dans la ville d’Erbil, et en particulier ici à Ankawa, je me suis aussitôt souvenu le geste vertueux d’accueil que vous avez effectué, spécialement en ces dernières années, à l’égard de vos frères et sœurs venus nombreux de Mossoul et de la Plaine de Ninive, mais aussi d’autres lieux », a souligné le cardinal Parolin pendant la messe célébrée dans la cathédrale chaldéenne Saint-Joseph.
Il a évoqué le martyre de 2014: « Avec incrédulité, a ajouté le secrétaire d’État, nous nous souvenons des scènes tragiques de l’été 2014, quand tant de personnes, forcées à fuir de leurs maisons, ont frappé à vos portes et y ont trouvé une admirable hospitalité ». En effet, a-t-il fait observer, à la haine et à l’intolérance « se sont opposées la solidarité et la proximité de nombreuses personnes ». Et aussi parce que « quand on parle de persécution, on parle d’un rapport étroit d’identification de Jésus avec ses disciples. Qui fait du mal contre le corps du Christ qu’est l’Église le fait à Jésus lui-même », lui qui « n’a pas éliminé la souffrance, mais l’a transformée par la force d’un amour plus grand, en en faisant un passage vers une plénitude de vie et de bonheur ».
Le cardinal a ensuite fait référence à la mémoire « des enfants innocents tués par Hérode à Bethléem » qui « ont été sacrifiés pour le nom de Jésus même s’ils ne le connaissaient pas encore, rapporte la même source: ils ont souffert, a-t-il expliqué, leur sang pour le Christ avant même de pouvoir parler ». « Mais, a fait observer le célébrant, c’est précisément dans ce mystère de souffrance et de douleur innocentes que « se cache la bonne nouvelle de la victoire du Christ, d’un amour qui est vainqueur de tout mal ». Des paroles particulièrement significatives pour celle que le cardinal Parolin a définie comme « une Église de martyrs », soulignant que le sang et le témoignage de foi des Irakiens « sont un trésor pour l’Église et la semence d’une nouvelle vitalité ». Il a donc recommandé de « continuer de vivre sa foi avec joie et gratitude et de manifester amour et pardon envers tous. Soyez des artisans de communion, fuyant comme la peste les divisions, les disputes, les rivalités ». En effet, c’est seulement ainsi que « vous deviendrez des acteurs de réconciliation et de paix dans un monde brisé » et que « vous apporterez une contribution fondamentale à la construction de la société et du pays avec vos autres concitoyens ».
Le cardinal Parolin s’est enfin dit, conclut L’Osservatore Romano, « content que de nombreuses familles soient rentrées dans leurs villages qui, heureusement, sont en voie de reconstruction ». Il a souhaité « que beaucoup d’autres puissent bientôt suivre ». Parce que, a-t-il précisé, « il est de la responsabilité de tous de favoriser ce retour, en assurant les conditions adéquates afin que puisse reprendre une vie normale et tranquille ».
Traduction de ZENIT, Hélène Ginabat