Protection civile italienne © Vatican Media

Protection civile italienne © Vatican Media

Protection civile italienne : regarder non seulement les problèmes mais les personnes

Print Friendly, PDF & Email

Le pape encourage à faire de la prévention auprès des enfants et des jeunes

Share this Entry
Print Friendly, PDF & Email

Garder sous les yeux « non seulement les problèmes, mais aussi et surtout les personnes » : c’est l’invitation du pape François à quelque 7000 membres du Service national italien de la Protection civile, qu’il a rencontrés ce 22 décembre 2018, en la salle Paul VI du Vatican.
Dans son discours devant ses hôtes en uniformes, le pape a fait mémoire des personnes victimes de catastrophes, et il a salué les secouristes qui »ont donné leur vie pour sauver celle des autres ».
« La défense de la vie humaine et la protection du territoire et des infrastructures ne se fait pas seulement dans les urgences, mais aussi et surtout dans les activités de prévision et de prévention », a ajouté le pape, encourageant les initiatives dans les écoles « avec les enfants et les jeunes, qui seront les citoyens et les volontaires de demain ».
Discours du pape François
Chers frères et sœurs, bonjour !
Je suis heureux de rencontrer aujourd’hui les composantes et les structures qui constituent le Service national de la Protection civile. Je salue les représentants des associations de volontariat, de la communauté scientifique, des Pompiers, des Forces de Police et des Forces armées, des Institutions locales, régionales, d’Etat et des Agences qui fournissent des services essentiels.
Je remercie le chef du Département national pour sa présentation de la Protection civile italienne ; et je salue aussi les délégations des Etats étrangers ici présentes.
En cette belle occasion, égayée à l’approche de Noël, notre pensée et notre prière ne peuvent pas oublier les personnes qui cette année ont été victimes de catastrophes, et nous ressentons le désir de faire mémoire de ces secouristes qui – récemment encore – ont donné leur vie pour sauver celle des autres.
Aujourd’hui, des secouristes et des personnes sauvées participent à cette assemblée multicolore, unis à de nombreuses communes italiennes qui ont décidé de mettre leurs compétences et leur temps libre à disposition des collectivités, avec engagement et générosité, en assurant la pleine activité d’un système qui constitue la forme la plus complète et articulée de solidarité publique pour la protection de la sécurité individuelle et collective.
Le territoire italien est caractérisé par la beauté de son paysage et par la richesse de son patrimoine historico-artistique. Ces éléments magnifiques cohabitent malheureusement avec des situations de danger et de vulnérabilité, qui souvent s’additionnent en créant des situations de risque potentiel très élevé.
Aujourd’hui les sciences et les technologies sont en mesure de nous aider à connaître et à prévoir de nombreux phénomènes naturels, mais ces évaluations ne parviennent pas toujours ensuite à se traduire en interventions de prévention qui pourraient réduire drastiquement les dommages subis par les personnes et les dommages matériels. Ainsi, la Protection civile italienne ne cesse jamais de nous rappeler que la défense de la vie humaine et la protection du territoire et des infrastructures ne se fait pas seulement dans les urgences, mais aussi et surtout dans les activités de prévision et de prévention et dans la phase successive de retour à la normalité qui, malgré l’engagement de tous, est parfois plus longue et plus complexe que ce que l’on peut imaginer.
Vous les premiers, professionnels et volontaires, vous savez bien que, comme je l’ai dit dans l’encyclique Laudato si’, « la culture écologique ne peut pas se réduire à une série de réponses urgentes et partielles aux problèmes qui sont en train d’apparaître par rapport à la dégradation de l’environnement, à l’épuisement des réserves naturelles et à la pollution ». Il faut aussi « un regard différent, une pensée, une politique, un programme éducatif, un style de vie et une spiritualité », car « chercher seulement un remède technique à chaque problème environnemental qui surgit, c’est isoler des choses qui sont entrelacées dans la réalité, et c’est se cacher les vraies et plus profondes questions du système mondial » (n. 111).
Pour ces raisons, la mission la plus importante de la protection civile devient la mission éducative, afin qu’en temps de calme chaque citoyen soit formé pour connaître les lieux de vie quotidienne et, de cette façon, qu’il puisse adopter des comportements qui réduisent les risques pour soi et pour les autres. En ce sens, les initiatives qui sont réalisées dans les écoles avec les enfants et les jeunes, qui seront les citoyens et les volontaires de demain, sont particulièrement utiles. Je dis toujours aux jeunes de s’engager pour aimer et protéger la nature et pour diffuser la valeur du partage, afin que dans l’engagement quotidien de chacun l’on puisse vivre un monde plus solidaire et donc plus sûr.
Aux Institutions territoriales est confiée la mission de planifier l’utilisation correcte du territoire, dans certains cas aussi en cherchant à remédier à de possibles erreurs commises dans le passé, très souvent par manque de connaissance, et à subvenir à sa gestion et son entretien constant. La prédisposition des plans de protection civile et leur diffusion est de même importante : ce sont des instrumentes indispensables pour programmer les interventions de prévention et organiser la réponse dans les situations d’urgence. Souvent l’exercice de ces fonctions comporte la prise de grandes responsabilités, auxquelles correspondent peu de ressources et des procédures pas toujours rectilignes.
La Protection Civile, qui est appelée toujours plus souvent à agir aussi hors des frontières nationales, est un système organisé sur la base du principe de subsidiarité, c’est pourquoi elle représente une particularité qui pourrait inspirer d’autres secteurs de la vie publique. S’asseoir rapidement autour d’une table pour fixer et mettre en oeuvre des choix efficaces, en dépassant les individualismes en vue d’un objectif partagé, peut devenir la méthode pour répondre de façon plus appropriée aux besoins de la population dans l’optique du bien commun.
Sur ce chemin il devient plus facile de garder sous les yeux non seulement les problèmes, mais aussi et surtout les personnes, en ressentant sa mission comme un service qualifié et qualifiant pour toute la communauté.
Dans cet esprit, je vous souhaite de célébrer Noël avec la joie et la paix du cœur. Joie et paix du cœur. Que le Seigneur vous bénisse et que la Vierge Marie vous protège. Et je vous demande, s’il vous plaît, de prier pour moi. Merci.
Traduction de Zenit, Anne Kurian

Share this Entry

Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel