Sainte Geneviève à Saint-Etienne-du-Mont (Paris) © Marie-Christine Bertin /Diocèse de Paris

Sainte Geneviève à Saint-Etienne-du-Mont (Paris) © Marie-Christine Bertin /Diocèse de Paris

Neuvaine à sainte Geneviève de Nanterre, patronne de Paris, des consacrées et des gendarmes

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Geneviève ou l’âme de la résistance à la barbarie

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Selon le calendrier liturgique de Paris, le jeudi 3 Janvier 2019, ce sera la fête de Sainte Geneviève de Nanterre, la sainte patronne de Paris et des consacrées, mais aussi de la gendarmerie!
Comme chaque année, une neuvaine de prière se déroulera en l’église Saint-Étienne du Mont 75005 où se trouve la sépulture de la sainte.
C’est le cardinal André Vingt-Trois, archevêque émérite de Paris, qui ouvrira ces festivités le 3 janvier à 15h .
Le Dimanche 6 janvier à 15h, Mgr Matthieu Rougé, évêque de Nanterre – lieu de naissance de sainte Geneviève – présidera la procession des reliques vers Notre Dame. Voici le programme:

Saint-Etienne-du-Mont @ Marie-Christine Bertin / Diocèse de Paris

Saint-Etienne-du-Mont @ Marie-Christine Bertin / Diocèse de Paris

Nous avons publié cette réflexion sur l’actualité de sainte Geneviève dans la revue « Christi Sponsa » de l’Ordo Virginum: la sainte s’est opposée victorieusement à son époque à la barbarie des Huns, notamment.
Sainte Geneviève de Nanterre (423-v. 512) est vénérée sur la « montagne » qui porte son nom à Paris, où sa châsse est conservée, en l’église Saint-Etienne-du-Mont. Ame de la résistance de Paris face à la barbarie – elle pouvait devenir la sainte patronne des Gendarmes! – , elle est aussi devenue comme la sainte patronne de tout le Quartier latin et de ses étudiants : la grande bibliothèque universitaire de la place du Panthéon porte son nom.
Le Panthéon lui-même, qui honore les grands hommes de la République, la célèbre par les fresques de Pierre Puvis de Chavannes (1874), un vrai livre de sa vie.
Dressée sur le pont de la Tournelle, sa statue, due au sculpteur Paul Landowski (1928) – qui a dessiné le Corcovado tutélaire de Rio de Janeiro – rappelle que c’est par la Seine qu’elle a ravitaillé Paris affamé. Les touristes qui font un tour sur les « vedettes » ne manquent pas de la rencontrer.
Sainte Geneviève, vierge consacrée, a si profondément marqué l’histoire de la capitale que sa présence est désormais comme tissée dans sa culture. A une époque marquée par une irruption de la barbarie au cœur de Paris, elle rappelle les armes de la miséricorde en acte.
Deux fois, de son vivant, elle sauve Paris de la barbarie. En 451 tout d’abord, année de terreur et de désarroi. Attila et ses hordes franchissent le Rhin, pillent et brûlent Metz, la veille de Pâques, le 7 avril. Puis, remontant la vallée de la Seine, ils assiègent Paris.
Sainte Geneviève fait confiance à la Providence divine. Elle rassemble les femmes de Paris et elle leur rappelle le courage libérateur de Judith et d’Esther. Avec elle, elles opposent au fléau la prière et le jeûne. L’exhortation de Geneviève est célèbre : « Que les hommes fuient, s’ils veulent, s’ils ne sont plus capables de se battre. Nous les femmes, nous prierons Dieu tant et tant qu’Il entendra nos supplications. »
Forte de ce socle de prière, Geneviève s’adresse cependant aussi aux hommes et elle prophétise le salut qui vient de Dieu: « Que parlez-vous de vous réfugier en d’autres cités ? Celles-ci seront-elles mieux que Paris abritées contre un coup de main des barbares ? Paris, grâce à la protection du Christ, échappera au carnage. »
En ce temps de terreur, la cause n’est pas gagnée. On l’accuse d’être « prophétesse de malheur », d’aucuns menacent de la lapider voire de la jeter dans la Seine. Mais voici que l’archidiacre d’Auxerre apporte des pains bénis – non consacrés, les « eulogies » –  que son évêque, saint Germain, lègue à sainte Geneviève. Il arrête les violents: « Parisiens, n’allez pas commettre ce forfait ; celle dont vous projetez la mort est, au témoignage du saint évêque Germain, l’élue de Dieu dès sa venue au monde. Et voici les eulogies que je lui apporte de la part de l’évêque défunt. »
Leur colère désarmée, les Parisiens se retournent en faveur de Geneviève. Et Attila quitte la vallée de la Seine pour déferler vers la Loire. Devant Orléans, il se heurte à la résistance de l’évêque saint Aignan, avant d’être repoussé par Ætius jusqu’à Châlons-sur-Marne. Il sera défait aux Champs Catalauniques.
En 465, Childéric Ier assiège Paris, sainte Geneviève résiste avec les Parisiens affamés qu’elle fait ravitailler : avec onze vaisseaux, elle force le blocus sur la Seine jusqu’à Troyes.
C’est elle aussi qui fait bâtir une église sur l’emplacement du tombeau de saint Denis, premier évêque de Lutèce.
Elle meurt en 512, à l’âge de 89 ans, dans son ermitage de Paris, et elle est enterrée aux côtés de Clovis et rejointe plus tard par la reine Clotilde, ses plus célèbres disciples, en l’église dédiée aux saints Pierre et Paul sur le mons Lucotitius, aujourd’hui la « montagne Sainte-Geneviève », église dont il reste la Tour Clovis du lycée Henri IV.
L’oraison de sa fête, le 3 janvier, loue son intelligence et son amour :
« Répandez sur nous, Seigneur,
l’esprit d’intelligence et d’amour
dont vous avez rempli sainte Geneviève, votre servante,
pour qu’attentifs à vous servir et cherchant à lui ressembler,
nous obtentions par son intercession dans le ciel,
de vous plaire sur la terre par notre foi, et toute notre vie.
Par Jésus-Christ, votre Fils unique, notre Seigneur et notre Dieu
qui vit et règne avec vous, dans l’unité du Saint-Esprit.
Pour les siècles des siècles.

– Amen »
(c) Extraits tirés de Christi Sponsa, 2018
 
 

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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