“Même aujourd’hui, il y a tant de martyrs, tant de persécutés pour l’amour du Christ: ce sont eux la vraie force de l’Église!”: c’est le tweet du pape François, posté sur son compte @Pontifex_fr, ce mardi 14 août 2018, en la fête de saint Maximilien Kolbe (1894-1941), Franciscain conventuel polonais mort à Auschwitz (Pologne), à 47 ans.
Le pape François a souvent rendu hommage aux chrétiens martyrs d’aujourd’hui qui sont « plus nombreux que ceux des premiers siècles ».
C’est ce qu’il a affirmé, par exemple, avant l’angélus de la Saint-Étienne lundi 26 décembre 2016, place Saint-Pierre.
« Nous voulons aujourd’hui penser à ceux qui souffrent la persécution et être proches d’eux par notre affection, notre prière et nos larmes aussi », a dit le pape François.
« De nombreux frères et sœurs dans la foi subissent des injustices, des violences, et ils sont haïs à cause de Jésus ! », a-t-il confirmé. Aujourd’hui, « l’Église fait l’expérience de dures persécutions, en différents lieux, jusqu’à l’épreuve suprême du martyre », a témoigné le pape.
Quatre-vingt-dix mille morts
« Lorsque nous lisons l’histoire des premiers siècles, ici, à Rome, nous lisons tant de cruauté contre les chrétiens, a-t-il rappelé. Je vous le dis : cette cruauté existe aujourd’hui, et en plus grand nombre, contre les chrétiens. »
En évoquant la célébration du Noël par les chrétiens persécutés d’Irak, le pape a souligné que c’était « un exemple de fidélité à l’Évangile ». « En dépit des épreuves et des dangers, a-t-il dit, ils témoignent avec courage de leur appartenance au Christ et ils vivent l’Évangile en s’engageant en faveur des plus démunis, des plus négligés, en faisant du bien à tous sans distinction. Ils témoignent ainsi de la charité dans la vérité. »
Environ 90 mille chrétiens ont été tués pour leur foi en 2016 et entre 500 et 600 millions de chrétiens ne peuvent pas professer leur foi librement, tels sont les chiffres cités à l’antenne de Radio Vatican par Massimo Introvigne, directeur du Centre d’études sur les nouvelles religions (Cesnur).
Parmi ceux-ci, 70 pour cent, soit 63 000, ont été tués dans des conflits tribaux en Afrique. Les autres 30 pour cent, soit 27 000, sont victimes des attaques terroristes, de la destruction des villages chrétiens, de la persécution gouvernementale.
Le père Kolbe offre sa vie
En juillet 1941, un homme disparaît dans le bloc 14 du camp d’Auschwitz I, où le père Kolbe est emprisonné depuis le 28 mai, après avoir été arrêté par la Gestapo, le 17 février. En représailles, les nazis sélectionnent dix hommes de la même baraque qui, enfermés dans un « bunker », sont condamnés à mourir de faim.
Le père Kolbe offre sa vie en échange de celle d’un père de famille, Franciszek Gajowniczek. Les nazis acceptent l’échange.
Après deux semaines sans nourriture, seul le père Kolbe qui a soutenu et vu mourir tous ses compagnons, est encore en vie. Il est exécuté le 14 août d’une injection de phénol dans le bras. Son corps est brûlé dans un four crématoire le 15 août.
Il a été béatifié comme confesseur de la foi, par le bienheureux – et bientôt saint – pape Paul VI, le 17 octobre 1971.
Deux miracles ont été retenus pour sa canonisation, le 10 octobre 1982, place Saint-Pierre, par saint Jean-Paul II, en présence de Franciszek Gajowniczek. Et il est alors déclaré « martyr ». Les deux guérisons inexpliquées par la science sont celles d’Angela Testoni, atteinte de tuberculose, en juillet 1948, et de Francis Ranier, atteint de calcification artérielle, en août 1950.
Le père Kolbe est connu pour avoir fondé la « Mission de l’Immaculée » en 1917, à Rome, en 1922, un journal, le « Chevalier de l’Immaculée », en 1927 la « Cité de l’Immaculée » (Niepokalanow), près de Varsovie, avec une machine à faire des médailles de Marie (sur le modèle indiqué à sainte Catherine Labouré en 1830 à Paris), une maison d’édition et une radio, et en 1931, au Japon, une autre Cité de Marie, près de Nagasaki : la bombe atomique de 1945 ne touchera pas le bâtiment ni le jardin de l’Immaculée.
Et lui qui aimait tant la Vierge Marie est mort à la veille de la fête de l’Assomption. Il était né le jour du Noël orthodoxe, un 7 janvier.
Il est honoré comme le saint patron du xxe siècle, des radioamateurs, des journalistes et des prisonniers politiques.
Edith Stein et Maximilien Kolbe, église du Coeur de Jésus à Kassel (Allemagne), vitrail d'Alois Plum, photo de Anne-Madeleine Plum, wikimedia commons
La «vraie force de l’Eglise» selon le pape François
Tweet pour la fête de saint Maximilien Kolbe