Mgr Bernardito Auza @ Holy See Mission

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ONU: la protection des civils au cœur du droit international humanitaire (traduction complète)

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Mgr Auza plaide pour le statu quo historique de Jérusalem

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Mgr Auza a rappelé que « la quatrième Convention de Genève place la protection des civils au cœur du droit international humanitaire ». C’est pourquoi, a-t-il poursuivi, il est « impératif sur le plan humanitaire d’éviter de cibler les civils et les infrastructures civiles comme tactique de conflit, ainsi que de politiser et de militariser l’aide humanitaire ».
Mgr Bernardito Auza, nonce apostolique et observateur permanent du Saint-Siège auprès de l’Organisation des Nations Unies, a fait une déclaration à la trente-huitième séance plénière de la dixième session extraordinaire d’urgence de l’Assemblée générale des Nations Unies, le 13 juin 2018, à New York.
Reprenant les paroles mêmes du pape François, le représentant du Saint-Siège a réaffirmé « l’obligation pour toutes les nations de respecter le statu quo historique de la ville sainte, conformément aux résolutions pertinentes des Nations Unies » et le fait que « seul un statut internationalement garanti peut préserver son caractère unique et être une assurance de dialogue et de réconciliation pour la paix dans la région ».
Voici notre traduction de la déclaration de Mgr Auza prononcée en anglais.
HG
Déclaration de Mgr Bernardito Auza
Monsieur le Président,
La délégation du Saint-Siège souhaite exprimer sa reconnaissance aux États membres pour leur engagement à protéger la population civile palestinienne, à éviter de nouvelles vagues de violence et à promouvoir le dialogue et les négociations entre Israéliens et Palestiniens sur le processus de paix.
La Délégation du Saint-Siège aimerait faire écho aux préoccupations exprimées par le pape François face à « l’escalade des tensions en Terre Sainte et au Moyen-Orient » et à son « grand chagrin pour les victimes et les blessés » [1] et sa proximité envers tous ceux qui souffrent.
Comme nous l’avons expérimenté à maintes reprises, « la guerre engendre la guerre, la violence engendre la violence » [2] et « la spirale de la violence (…) dévie encore plus du chemin de la paix, du dialogue et de la négociation » [3]. Au contraire, la paix est « l’exigence vitale pour la pleine jouissance de tous les droits de l’homme par tous » [4] ; tout être humain a le droit de jouir de la paix et de la voir restaurée dans les plus brefs délais.
Le Saint-Siège a récemment eu l’occasion de souligner [5] que la quatrième Convention de Genève place la protection des civils au cœur du droit international humanitaire. Les Protocoles additionnels aux Conventions de Genève de 1977 améliorent sensiblement la protection juridique des civils et des blessés. Il est donc impératif sur le plan humanitaire d’éviter de cibler les civils et les infrastructures civiles comme tactique de conflit, ainsi que de politiser et de militariser l’aide humanitaire.
Le Saint-Siège, une fois de plus, « appelle au courage de dire oui à la rencontre et non au conflit, oui au dialogue et non à la violence, oui aux négociations et non aux hostilités, oui au respect des accords et non aux actes de provocation, oui à la sincérité et non à la duplicité. Tout cela demande du courage, il faut de la force et de la ténacité »[6].
Le Saint-Siège souhaite renouveler son appel à « la sagesse et la prudence, afin d’éviter de nouveaux éléments de tension supplémentaires dans un panorama global déjà bouleversé et marqué par de nombreux conflits cruels » [7].
Il ne fait aucun doute que la ville sainte de Jérusalem est un lieu de grande signification religieuse non seulement pour les habitants de la Terre Sainte, mais aussi pour les adorateurs des trois religions abrahamiques monothéistes dans le monde entier. Pour cette raison, le Saint-Siège réitère ce qu’il a déjà exprimé lors de la trente-septième réunion plénière de la dixième session extraordinaire d’urgence de l’Assemblée générale des Nations Unies, qui s’est tenue le 21 décembre 2017, à savoir « l’obligation pour toutes les nations de respecter le statu quo historique de la ville sainte, conformément aux résolutions pertinentes des Nations Unies » et le fait que « seul un statut internationalement garanti peut préserver son caractère unique et être une assurance de dialogue et de réconciliation pour la paix dans la région ».
Merci, Monsieur le Président.
1. Pape François, Appel à la fin de l’audience générale du 16 mai 2018.
2. Ibid.
3. Ibid.
4. A / HRC / RES / 35/4; A / RES / 71/189.
5. H.E. Déclaration de Mgr Bernardito Auza – Débat public du Conseil de sécurité des Nations unies sur la protection des civils dans les conflits armés, New York, 22 mai 2018.
6. Pape François, Invocation pour la paix, Jardins du Vatican, 8 juin 2014, en présence des présidents Shimon Peres et Abu Mazen.
7. Id.

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Hélène Ginabat

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