Lettre incunable de Christophe Colomb @Ambassade des Etats-Unis près le Saint-Siège

Lettre incunable de Christophe Colomb @Ambassade des Etats-Unis près le Saint-Siège

La «Lettre de Colomb» revient à la Bibliothèque du Vatican

Print Friendly, PDF & Email

«Nous sommes extrêmement reconnaissants», dit Mgr Bruguès

Share this Entry
Print Friendly, PDF & Email

Le Vatican exprime ses « sincères remerciements » à l’ambassade des États-Unis près le Saint-Siège et aux autorités américaines d’avoir identifié et rapatrié l’original d’une « Lettre de Colomb » volé de la Bibliothèque du Vatican.
C’est ce qu’a écrit l’archiviste et bibliothécaire du Vatican, Mgr Jean-Louis Bruguès, dans une lettre rendue publique ce jeudi 14 juin 2018. L’ambassade des États-Unis près le Saint-Siège a publié un communiqué expliquant l’histoire du vol de ce document historique important.
« Nous sommes extrêmement reconnaissants, écrit Mgr Bruguès, de pouvoir réinsérer ce volume à sa juste place dans la collection De Rossi, où il restera à la disposition des chercheurs qui viennent du monde entier pour étudier les collections de la Bibliothèque du Vatican. »
Le communiqué de l’ambassade dévoile les détails de la découverte de la fausse lettre de Colomb par un expert qui a travaillé en novembre 2010 dans la collection De Rossi de la Bibliothèque du Vatican. En examinant cette lettre – imprimée à Rome en 1493 par Stephan Plannck et connue comme « Plannck II – Lettre de Christophe Colomb » – « l’expert a estimé, lit-on dans un communiqué, qu’elle n’était pas originale, car les chaînes des pages ne correspondaient pas aux autres versions authentiques qu’il avait précédemment examinées. La « Lettre de Colomb » ne faisait pas partie de l’assemblage original du volume : elle était séparément et cousue faiblement dans la reliure. Elle sortait également des dimensions des feuilles de l’exemplaire original ».
La vraie lettre, volée de la Bibliothèque vaticane, a été retrouvée chez un collectionneur américain David Parsons, qui l’avait acheté sans savoir qu’elle avait été prise au Vatican. Bien que, note la même source, son exemplaire « était maintenant dans une reliure moderne, des trous de couture dans le pli interne de ses feuilles ont montré que dans une fixation antérieure il avait été cousu sur cinq bandes, tout comme le volume de la collection De Rossi ». De plus, dans la fausse « Lettre de Colomb », « les feuilles étaient numérotées au crayon dans le coin supérieur droit. Dans la copie de Parsons, l’expert a remarqué que les feuilles avaient été crayonnées de la même manière, bien qu’effacé. Ainsi, il a été jugé plausible que lorsqu’une fausse lettre a été insérée dans le volume « Ross. 674  » détenue par le Vatican, des marquages ​​au crayon ont été ajoutés pour correspondre à ceux de la copie authentique volée, rendant plus difficile de remarquer qu’il y avait eu un remplacement ».
« Nous n’avons jamais eu de raison de douter, estime Mgr Bruguès, que le volume qui portait le numéro 674 dans la collection De Rossi était celui qui avait été acheté par De Rossi lui-même, et lié dans une de ses reliures de cuir typiques, entre 1842 et 1854, à savoir une copie précieuse de Epistola de insulis nuper inventis ou de la « Lettre sur les îles récemment découvertes » de Christophe Colomb. »
Giovanni Francesco Rossi, explique Mgr Bruguès, était un « bibliophile qui a laissé sa bibliothèque de précieux manuscrits et de livres récemment imprimés à la Bibliothèque du Vatican par legs à sa mort en 1854 ».
« Nous ne savons pas exactement quand le vol et la substitution ont eu lieu, affirme le bibliothécaire du Vatican, ni comment l’original a fini par suivre Colomb dans l’hémisphère occidental… La technique qui a été utilisée par le faussaire, qui est connue comme stéréotypée et qui reproduit non seulement les caractéristiques visuelles, mais aussi tactiles de l’original, a été utilisée dans de nombreuses falsifications du XIXe et du XXe siècles, de sorte que nous ne saurons probablement jamais avec certitude qui était le faussaire. »
Un communiqué de l’ambassade américaine près le Saint-Siège précise que, selon une note de l’expert indépendant du juin 2016, la « Lettre de Colomb » a été vendue au collectionneur américain par Marino Massimo De Caro, un célèbre voleur italien de livre. De Caro purge actuellement une peine de sept ans en Italie pour le vol d’environ 4 000 livres anciens et manuscrits de bibliothèques publiques et privées, y compris la Bibliothèque Girolamini à Naples.

Share this Entry

Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel