Le journaliste « est appelé à garder ouvert un espace de sortie, de sens, d’espérance », affirme le pape François. « Un journaliste est appelé à écrire ce qu’il pense, ce qui correspond à sa compréhension consciente et responsable d’un événement. Il faut être très exigeant avec soi-même pour ne pas tomber dans le piège de la logique opposée pour des intérêts ou des idéologies. »
C’est ce que le pape François a dit devant une délégation du Prix international du journalisme « Biagio Agnes » ce lundi 4 juin 2018, à 12h20, à la Salle Clementine du Palais apostolique du Vatican. Le pape a rappelé que le Prix porte le nom de « l’un des plus célèbres journalistes italiens, le défenseur de la fonction publique, qui est intervenu à plusieurs reprises sur le rôle du journaliste en tant que garant de l’information correcte, fiable, authentique ».
Les trois « mots » ont été au centre des réflexions du pape François : les « périphéries », la « vérité » et l’ « espérance ».
A propos de l’espérance, le pape a précisé qu’il « ne s’agit pas de raconter un monde sans problèmes : ce serait une illusion ». « Il s’agit, a-t-il expliqué, d’ouvrir des espaces d’espérance tout en dénonçant les situations de dégradation et de désespoir. »
« Très souvent, a dit le pape, les lieux névralgiques de la production de nouvelles se trouvent dans les grands centres. Mais cela ne devrait jamais nous faire oublier les histoires de gens qui vivent loin, en banlieue. Ce sont des histoires parfois de souffrance et de dégradation ; d’autres fois, ce sont des histoires de grande solidarité qui peuvent aider chacun à regarder la réalité d’une façon renouvelée. »
En soulignant l’importance de la « vérité » dans le travail journalistique, le pape a dit qu’il « est de plus en plus urgent de faire appel à la loi douloureuse et difficile d’une recherche approfondie, de la comparaison et, si nécessaire, aussi du silence plutôt que de blesser une personne ou un groupe de personnes ou délégitimer un événement ». « Je sais que c’est difficile, a souligné le pape, mais l’histoire d’une vie se comprend à la fin, et cela doit nous aider à devenir courageux et aussi, je dirais, prophétique. »
En concluant, le pape a rappelé l’une des initiatives de la Fondation Biagio Agnès : le Forum scientifique « Check-Up pour l’Italie », « qui a l’objectif d’approfondir des sujets médicaux et scientifiques à travers des informations précises » pour empêcher « la prolifération de l’information approximative, qui se trouve de plus en plus sur le net et qui attire l’attention du public beaucoup plus que la science ».
Le Conseil Pontifical de la Culture, a rappelé le pape, vient de conclure une conférence internationale sur ces questions. À cet égard, a-t-il ajouté, « je voudrais vous rappeler qu’il est nécessaire de « garantir une discussion scientifique et sociale qui soit responsable et large, capable de prendre en compte toute l’information disponible et d’appeler les choses par leur nom. Parfois, on ne met pas à disposition toute l’information, qui est sélectionnée selon les intérêts particuliers, qu’ils soient politiques, économiques ou idéologiques ». (Laudato si ‘, n.135).
Prix journalistique 4/06/2018 © Vatican Media
Journalistes, gardez ouvert un espace d’espérance!
Message du pape François aux journalistes