Combats en Syrie © Wikimedia Commons / News channel 24/24

Combats en Syrie © Wikimedia Commons / News channel 24/24

ONU : la guerre ne résout pas les problèmes entre les nations, rappelle Mgr Urbanczyk

Print Friendly, PDF & Email

Construire la paix est une obligation morale des gouvernements

Share this Entry
Print Friendly, PDF & Email

La guerre « n’est jamais un moyen approprié de résoudre les problèmes qui surgissent entre les nations », a déclaré Mgr Urbanczyk avant d’ajouter : « Quand elle éclate, la guerre devient un massacre futile ». C’est pourquoi, a-t-il expliqué, l’une des fonctions « essentielles » de la diplomatie consiste à « encourager le dialogue entre les États et faire progresser leur compréhension mutuelle en tant que moyen de résoudre les différends ».

Mgr Janusz S. Urbanczyk, représentant permanent du Saint-Siège, est intervenu à la 886e Réunion spéciale du Forum pour la coopération en matière de sécurité, à Vienne, le 30 mai 2018, sur le thème : « Centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale. Message pour le contexte de sécurité actuel ».

Le représentant du Saint-Siège a conclu en affirmant que « le travail de construction et de consolidation de la paix n’est pas un simple souhait, mais une véritable obligation morale, un engagement sérieux et urgent, une obligation et une responsabilité sacrées qui incombent à tous les hommes et femmes du monde, mais surtout aux gouvernements et aux organisations internationales ».

Voici notre traduction de la déclaration de Mgr Urbanczyk.

HG

Déclaration de Mgr Janusz S. Urbanczyk.

Monsieur le Président,

Ma délégation voudrait exprimer sa sincère gratitude à la Présidence slovène du FCS d’avoir organisé – dans le cadre du Forum – une session extraordinaire à l’occasion du centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale. Ce conflit, qui a reconfiguré le visage de l’Europe et du monde entier, nous rappelle à tous, peut-être plus que jamais à l’heure actuelle, le besoin urgent de paix, paix qui est d’une importance indéniable pour l’humanité tout entière et pour laquelle le Saint-Siège travaille sans relâche. Permettez-moi également de remercier les intervenants pour leurs précieuses contributions à notre discussion.

La Grande Guerre a ouvert les yeux de tous sur le fait simple et immuable que la guerre est un fléau et qu’elle n’est jamais un moyen approprié de résoudre les problèmes qui surgissent entre les nations. Cela n’a jamais été et ne le sera jamais, simplement parce que la guerre crée inévitablement des problèmes nouveaux et encore plus compliqués. Quand elle éclate, la guerre devient un massacre futile, une « aventure sans retour qui compromet le présent de l’humanité et menace son avenir » (1).

Parlant du centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale, Sa Sainteté le pape François a souligné deux leçons à tirer des cendres de ce conflit (2). D’abord, cette paix ne se construit pas en vantant le pouvoir du vainqueur sur les vaincus. Les actes d’agression futurs ne sont pas découragés par la loi de la peur, mais plutôt par le pouvoir de la raison calme qui encourage le dialogue et la compréhension mutuelle comme moyen de résoudre les différends (3). Deuxièmement, cette paix est consolidée lorsque les nations peuvent discuter sur un pied d’égalité. Ce concept a été exprimé il y a cent ans par le président des États-Unis d’alors, Woodrow Wilson, qui a proposé la création d’une ligue générale des nations, offrant une base théorique à ce que nous appelons maintenant la diplomatie multilatérale.

Encourager le dialogue entre les États et faire progresser leur compréhension mutuelle en tant que moyen de résoudre les différends exprime l’une des fonctions essentielles de la diplomatie. La diplomatie est un art qui a toujours été stimulé par le besoin de paix – et de paix véritable. Parce que « la paix n’est pas seulement l’absence de guerre, elle ne peut être réduite seulement au maintien d’un rapport de forces entre ennemis. Elle est plutôt fondée sur une compréhension correcte de la personne humaine et exige l’établissement d’un ordre fondé sur la justice et la charité. La paix est le fruit de la justice (Isaïe 32:17), entendue au sens large comme le respect de l’équilibre de chaque dimension de la personne humaine. La paix est menacée quand l’homme ne reçoit pas tout ce qui lui est dû en tant que personne humaine, quand sa dignité n’est pas respectée et quand la vie civile n’est pas dirigée vers le bien commun. La défense et la promotion des droits de l’homme sont essentielles à l’édification d’une société pacifique et au développement intégral des individus, des peuples et des nations » (4).

En conclusion, permettez-moi de souligner que le travail de construction et de consolidation de la paix n’est pas un simple souhait, mais une véritable obligation morale, un engagement sérieux et urgent, une obligation et une responsabilité sacrées qui incombent à tous les hommes et femmes du monde, mais surtout aux gouvernements et aux organisations internationales. A cette responsabilité urgente et à cette obligation sacrée, le Saint-Siège s’est engagé, conscient des responsabilités qui découlent de son rôle souverain et indépendant sur la scène internationale. Comme l’affirmait le pape Benoît XV lors de la Première Guerre mondiale, « le pape n’est d’aucun côté ». Au contraire, le Saint-Siège s’engage à soutenir la paix et la justice entre les États.

Merci, Monsieur le Président.

1 Cf. Compendium de la doctrine sociale catholique, n ° 497.

2 Discours de Sa Sainteté le pape François aux membres du corps diplomatique accrédités auprès du Saint-Siège pour l’échange traditionnel des vœux du Nouvel An, 8 janvier 2018.

3 Cf. Jean XXIII, Encyclique Pacem in terris, 11 avril 1963, 90.

4 Compendium de la doctrine sociale catholique, n ° 494.

© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

Share this Entry

Hélène Ginabat

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel