Jean Berthier © misafa.org

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Causes des saints : 12 nouveaux vénérables dont un prêtre français

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Et une religieuse allemande morte à Auschwitz

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Le pape François a autorisé la publication de douze décrets reconnaissant les « vertus héroïques » de douze baptisés, dont quatre femmes – religieuses – et huit hommes, un cardinal, un évêque, cinq prêtres et un religieux, a indiqué le Saint-Siège le 21 mai 2018. Parmi eux : un Français, le p. Jean Berthier, ainsi qu’une religieuse allemande morte en camp de concentration durant la Seconde guerre mondiale. Il s’agit de la première étape vers leur canonisation : la reconnaissance d’un miracle dû à leur intercession ouvrirait ensuite la voie à leur béatification.
Le pape a reçu au Vatican le préfet de la Congrégation pour les causes des saints, le cardinal Angelo Amato, le 19 mai, autorisant la publication de décrets reconnaissant que ces sept baptisés ont vécu les vertus humaines et chrétiennes de façon évangélique, « héroïque », selon le terme technique.
Quatre religieuses fondatrices
Quatre femmes sont désormais « vénérables » :
– L’Allemande Angela Maria du Cœur Sacré de Jésus(au siècle : Maria Cecilia Autsch), de la Congrégation des Soeur de la Très Sainte Trinité. Née en 1900 à Röllecken en Allemagne, elle se consacra à Dieu. Dénoncée en 1940 pour avoir dit qu’Hitler était une calamité pour l’Europe, elle fut arrêtée et emprisonnée. Fréquemment battue durant son internement à Ravensbrück, elle gardait cependant sa bonne humeur et encourageait ses co-détenues. Transférée aux campx de concentration et d’extermination de Birkenau-Auschwitz (Pologne), elle fut surnommée « l’ange d’Auschwitz », où elle mourut le 23 décembre 1944.
– L’Espagnole Francisca des Plaies de Jésus (au siècle : Coloma Antònia Martí i Valls, 1860-1899). Originaire du diocèse de Barcelone, elle entra à 22 ans chez les clarisses de la Divine Providence de Badalona. Elle y vécut dans un esprit de pénitence et de réparation pour les péchés du monde. Elle mourut en odeur de sainteté à l’âge de 39 ans, si bien que sa tombe fut préservée de la dévastation durant la guerre civile.
– L’Argentine Eleonora de Sainte Marie (au siècle : Isora Maria Ocampo), dominicaine (1841-1900). Elle entra à l’âge de 26 ans au Monastère contemplatif de Santa Catalina, a Córdoba.
– L’Italienne Maria Edvige Zivelonghi, religieuse de la Congrégation des Filles de Jésus (1919-1949). Elle consacra sa brève vie à l’éducation des enfants et accepta saintement la maladie qui l’emporta à l’âge de 30 ans.
Cardinal, évêque, prêtres, religieux
L’Église reconnaît aussi les vertus héroïques de huit hommes, un cardinal, un évêque, cinq prêtres et un religieux des XIXe et XXe siècles.
– Le Français Jean Baptiste Berthier, prêtre profès de l’Institut des Missionnaires de Notre-Dame de La Salette, fondateur de Congrégation des Missionnaires de la Sainte famille. Né à Châtonnay (France) le 24 février 1840 et mort à Grave (Pays-Bas) le 16 octobre 1908. Aîné d’une famille de simples paysans, d’une intelligence précoce, il entra au séminaire du diocèse de Grenoble à l’âge de treize ans et rejoignit les Missionnaires de La Salette. Malgré sa santé faible, il se dépensa sans compter. Il s’éteignit aux Pays-Bas où il avait ouvert un séminaire pour les vocations tardives, les lois anticléricales ayant rendu ce projet impossible en France : ce fut le point de départ de la Congrégation des Missionnaires de la Sainte Famille.
– Le cardinal polonais August Hlond, salésien de Don Bosco, archevêque de Gniezno et de Varsovie, Primat de Pologne. Né le 5 juillet 1881 à Brzeczkowice et mort à Varsovie le 22 octobre 1948, il fonda la « Société du Christ pour les émigrants de Pologne » en 1932 avec le père Posadzy. Opposé à Hitler, il est contraint à rester dans la France défaite par les nazis alors qu’il faisait un pèlerinage à Lourdes. Arrêté par la Gestapo en 1944 à l’abbaye de Hautecombe, il est déporté en Lorraine puis en Westphalie, puis libéré par les alliés en 1945. A son retour en Pologne, il combattit le communisme.
– L’évêque colombien Miguel Ángel Builes Gómez, évêque de Santa Rosa de Osos (9 septembre 1888-29 septembre 1971). Il s’opposa au communisme et fonda quatre congrégations religieuses dans son pays.
– Le prêtre diocésain italien, Enrico Mauri, fondateur des Oblate du Christ Roi (1883-1967). Il se dévoua notamment à la jeunesse féminine de l’Action catholique et fonda l’Association des Mères et des Veuves des défunts de la Première guerre mondiale, ainsi que l’Institut séculier féminin des Oblates du Christ, inspirées d’une spiritualité des épousailles du Christ avec l’Eglise.
– Le jésuite allemand Wilhelm Eberschweiler, (1837-1921). Il vécut une vie simple, notamment comme conseiller spirituel, toujours de bonne humeur. Sa pierre tombale porte l’inscription : « Je veux garder la joie et la bonne humeur du cœur ininterrompues afin de montrer à tous combien Dieu est bon ». Il subit de grandes tentations contre la foi et endura des souffrances corporelles.
– Le prêtre italien Pietro Uccelli, missionnaire xavérien (1874-1954). Curé de montagne, prédicateur renommé, il rejoignit la congrégation et fut envoyé 13 ans en Chine, après quoi il fut rappelé en Italie pour la formation des futurs missionnaires. Il avait une dévotion particulière à saint Joseph.
– Le prêtre italien Pio Dellepiane, religieux de l’Ordre des Minimes (1904-1976). Il fonda « l’Armée blanche », un mouvement dédiés aux enfants pour promouvoir la spiritualité de Notre-Dame de Fátima.
– L’Américain Norbert McAuliffe (au siècle : John), missionnaire des Frères du Sacré Cœur. Né à New York en 1886, il mourut en 1959 à Alokolum, en Ouganda, où il fonda une mission.

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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