Journée contre la traite, le trafic © Vatican Media

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Trafic d'êtres humains : "rencontrez les personnes, écoutez-les"

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En dialogue avec le pape (2)

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« Allez dans vos paroisses, dans une association proche de chez vous, rencontrez les personnes, écoutez-les » : c’est l’invitation du pape François aux jeunes, pour lutter contre le trafic d’êtres humains.
En recevant les participants à la journée mondiale de réflexion contre la traite des personnes, au Vatican, le 12 février 2018, le pape a souligné que « la rencontre avec l’autre porte naturellement à un changement, mais il ne faut pas avoir peur de ce changement. Ce sera toujours pour un mieux ».
Il a évoqué les réseaux sociaux, qui sont « une occasion de rencontre… une bonne chose, un don de Dieu », tout en mettant en garde : « L’environnement de la communication peut nous aider à grandir ou, au contraire, nous désorienter. Il ne faut pas sous-estimer les risques cachés de certains espaces virtuels. »
Nous publions ci-dessous la deuxième partie du dialogue que le pape a entamé avec les participants à la rencontre.
AK
En dialogue avec le pape (2)
[Silvia Migliorini, lycée de la rue Dalmazia, Rome] Beaucoup d’entre nous, les jeunes, nous voulons mieux comprendre la traite, les migrations et leurs causes. Oui, nous voulons nous engager pour rendre ce monde plus juste. Nous aimerions affronter des thèmes comme celui-ci avec les jeunes de notre société, y compris en utilisant les réseaux sociaux, étant donné leur remarquable potentiel de communication. Cher Pape François, dans les groupes paroissiaux, dans les mouvements de jeunes, dans les institutions d’éducation catholiques, parfois, il y a pas d’espaces adéquats et suffisants pour affronter ces thèmes. En outre, ce serait beau que l’on organise des activités pour promouvoir l’intégration sociale et culturelle avec ceux qui sont victimes de la traite afin que ce soit pour eux plus simple de dépasser leur drame et reconstruire leur vie. Que pouvons nous faire, nous, les jeunes ? Que peut faire l’Église ?
Les jeunes ont une position privilégiée pour rencontrer les rescapés de la traite d’êtres humains. Allez dans vos paroisses, dans une association proche de chez vous, rencontrez les personnes, écoutez-les. Là, la réponse et l’engagement concret de votre part grandiront. Je vois en effet le risque que cela devienne un problème abstrait, mais ça n’est pas abstrait. Il y a des signes que vous pouvez apprendre à « lire », qui vous disent : ici il pourrait y avoir une victime de cette traite, un esclave. Nous avons besoin de promouvoir une culture de la rencontre qui apporte toujours en soi une richesse inattendue et de grandes surprises. Saint Paul nous donne un exemple : en Christ, l’esclave Onésime n’est plus un esclave mais mieux, comme un frère bien-aimé (cf. Philémon 1, 16).
L’espérance, vous les jeunes, vous pouvez la trouver en Jésus Christ, et vous pouvez Le trouver Lui aussi dans les migrants, qui ont fui de chez eux, et restent prisonniers dans les filets. N’ayez pas peur de les rencontrer. Ouvrez votre cœur, faites-les entrer, soyez prêts à changer. La rencontre avec l’autre porte naturellement à un changement, mais il ne faut pas avoir peur de ce changement. Ce sera toujours pour un mieux. Souvenez-vous des paroles du prophète Isaïe : « Elargis l’espace de ta tente » (cf. 54, 2).
L’Eglise doit promouvoir et créer des espaces de rencontre, c’est pourquoi j’ai demandé d’ouvrir les paroisses à l’accueil. Il faut reconnaître le grand engagement en réponse à mon appel, merci ! Je vous demande à vous, présents ici aujourd’hui, de travailler à cette ouverture du prochain, surtout quand celui-ci est blessé dans sa dignité. Soyez des promoteurs d’initiatives que vos paroisses puissent accueillir. Aidez l’Eglise à créer des espaces de partage, d’expériences et d’intégration de foi et de vie.
Les réseaux sociaux, eux aussi, représentent, surtout pour les jeunes, une occasion de rencontre qui peut paraître sans limites : internet peut offrir plus de possibilités de rencontres et de solidarité qu’ailleurs, et cela est une bonne chose, un don de Dieu. Toutefois, pour tout outil qui nous est offert, le choix que l’homme décide d’en faire est fondamental. L’environnement de la communication peut nous aider à grandir ou, au contraire, nous désorienter. Il ne faut pas sous-estimer les risques cachés de certains espaces virtuels ; à travers internet, tant de jeunes sont attirés et traînés dans un esclavage duquel il est au-delà de nos capacités de se libérer. Dans ce domaine, les adultes, parents et éducateurs — mais aussi les frères et cousins un peu plus grands — sont appelés à surveiller et protéger les enfants. Vos devez faire la même chose avec vos parents et vos camarades, percevoir et signaler les faiblesses particulières, les cas suspects sur lesquels on doit faire la lumière.
Utilisez donc internet pour partager un récit positif de vos expériences de rencontre avec nos frères dans le monde, racontez et partagez les bonnes pratiques et déclenchez un cercle vertueux.
Traduction de Zenit, Océane Le Gall

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Océane Le Gall

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