Messe présidée par le card. Parolin à Fatima 12 mai 2O17 © capture de Zenit / Fatima.pt

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Sant’Egidio : "personne n’est exclu devant Dieu", affirme le card. Parolin

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Le secrétaire d’État célèbre le 50e anniversaire de la communauté

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« Vous avez transmis la Parole de Dieu, vous avez nourri des foules d’affamés de dignité et de solidarité, et ils sont devenus vos frères privilégiés », parce que « personne n’est exclu devant Dieu », a déclaré le cardinal Pietro Parolin devant les représentants de la communauté de Sant’Egidio à l’occasion des célébrations du 50e anniversaire de son activité.
Le secrétaire d’État a présidé, le 10 février 2018, à la basilique Saint-Jean-de-Latran à Rome, une messe d’action de grâce, indique L’Osservatore Romano. Il a commenté le récit évangélique de la rencontre du Christ avec un lépreux de Capharnaüm à la lumière du charisme et des œuvres de la communauté de Sant’Egidio, en présence notamment du fondateur Andrea Riccardi et du président Marco Impagliazzo, de représentants de la communauté dans divers pays, et de chrétiens de diverses confessions.
« Ne cessez pas de revenir à la Parole de Dieu », a exhorté le cardinal Parolin, car « l’écoute quotidienne de la Parole, depuis la belle basilique Santa Maria in Trastevere, jusqu’à chaque coin de Rome et du monde, a été le fil rouge de l’histoire » de Sant’Egidio.
Au temps du Christ, a rappelé le ‘numéro 2’ du Vatican, la personne atteinte de lèpre « était considérée comme une sorte de mort-vivant », elle était exclue « pour toujours du peuple ». Mais la guérison opérée par le Christ libérait « de la ségrégation ». C’est à ce miracle de l’Évangile que le cardinal a comparé l’activité de la communauté : « Libérer de la ségrégation et de la solitude, en insérant dans le circuit de la vie, est ce que vous faites, a-t-il dit, depuis que — jeunes étudiants — vous avez affronté avec passion les bourgades romaines en outrepassant tant de barrières. »
Les « enfants, toutes les femmes et tous les hommes, a-t-il poursuivi, les pauvres, les personnes âgées qui ont une vie dure » dans les périphéries de la ville, se sentent « comme le lépreux de Capharnaüm », dont le destin était « autre que celui de la ville » : c’était « le destin des exclus ».
Mais « vous ne vous êtes pas arrêtés devant le mur de ce qui pouvait paraître impossible », a dit le cardinal à Sant’Egidio, avec cette conviction que « l’amour de Dieu ne s’arrête pas devant le fossé qui divise des ennemis, des lépreux, des pauvres ». Et de cette manière, a-t-il ajouté, a pu se réaliser « le miracle d’une rencontre sans frontières dans les différentes périphéries du monde » pour recomposer « la famille humaine au-delà de ses lacérations ». Aujourd’hui, a-t-il noté, « cette histoire continue en Europe, en Afrique, en Asie, dans les Amériques ».
Retraçant les principales étapes du chemin parcouru par Sant’Egidio, le cardinal Parolin a parlé des activités humanitaires de la communauté : « Vous avez voulu rapprocher ceux qui combattent et se haïssent » et « vous vous êtes préoccupés des blessés de la guerre et de la misère : réfugiés et émigrés », grâce « aux couloirs humanitaires pour les réfugiés de Syrie et de la Corne de l’Afrique ». C’est parce que « vous avez cru en la paix, a-t-il souligné, vous avez senti qu’un peuple n’est jamais condamné à être otage de la violence et vous avez cherché à faire grandir les espérances concrètes de libération » des conflits.
« Quand vous avez eu ce rêve d’un monde en paix, a poursuivi le secrétaire d’État, vous n’avez pas accepté les gouffres hérités du passé » et « le rêve a commencé à devenir réalité dans le service quotidien aux pauvres » », se poursuivant ensuite dans « l’engagement pour la paix » et dans la « lutte contre la guerre », « mère de toutes les pauvretés ».
Dans cette perspective, le cardinal a salué leur passion « pour réconcilier les peuples, pour tisser des liens de fraternité entre chrétiens de différentes religions », pour entretenir la flamme de « l’esprit d’Assise » qui encore aujourd’hui, caractérise la communauté de Sant’Egidio.
Revenant à la scène proposée par l’Évangile, le cardinal Parolin a parlé du « chemin de compassion enseigné par Jésus » qui « a été et devra être toujours plus le chemin que doit parcourir la communauté ». « À la lumière de la compassion, a-t-il souligné, nos bras aussi, parfois paresseux et inertes, atteignent et touchent celui qui est séparé ». Par ailleurs, a-t-il relevé, « la compassion et la passion ne sont pas séparées de la patience, qui est la capacité à travailler dans la foi et l’attente ».
Avec une traduction d’Océane Le Gall

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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